26 oct. 2011

Comment differencier une invasion de l'OTAN d'un mouvement social




Certains médias présentent l’invasion de l’OTAN et des Etats-Unis en Lybie comme étant un mouvement social. Pour ceux qui ne savent pas distinguer entre 2 choses, voici quelques points de repère :

Un mouvement social majoritaire triomphe seul, et n’a pas besoin qu’une coalition impérialiste de 42 pays pilleurs l’envahisse pendant plus de 6 mois sans pouvoir s’imposer.
Un mouvement social est intégré par des personnes en chaire et en os, et non par des victimes imaginaires de supposés bombardements non confirmés par les journalistes de Telesur ni par la surveillance satellite russe ni celle du Pentagone.
Un mouvement social surgit spontanément et vient du peuple, et non pas des plans du Pentagone d’invasion de la Libye dénoncés depuis 2001 par le Général Wesley Clark.
Un mouvement social n’obtient pas la protection de cette mafia des puissances hégémoniques que l’on appelle ONU.
Un mouvement social n’est pas dirigé par des monarques, des terroristes fondamentalistes, des mercenaires étrangers ni par des anciens ministres du gouvernement auquel il s’oppose.
Un mouvement social n’est pas présenté par Barack Obama comme un “modèle pour les relations internationales”, et n’est pas soutenu par l’armée d’occupation de l’Europe que l’on appelle OTAN.
Un mouvement social n’est pas inauguré en assassinant son propre chef, comme l’a fait le CNT avec son premier président Abdel Younis.
Un mouvement social ne dispose pas de porte-avions, de blindés, de missiles téléguidés, d’hélicoptères de combat et d’avions commandés á distance.
Un mouvement social ne lance pas contre ses compatriotes la stratégie terroriste de bombardement de la population civile qui avait été utilisée pour la première fois par l’armée nazie á Guernica.
Un mouvement social ne répète pas un tel génocide avec 20 000 missions aériennes contre son propre pays.
Un mouvement social ne bombarde pas systématiquement les hôpitaux, les aqueducs, les écoles, les résidences ni les medias de communication.
Un mouvement social n’enlève pas les journalistes indépendants ni ne les expulse afin de les empêcher de témoigner de ce qui est en train de se passer.
Un mouvement social ne pratique pas l’assassinat sélectif des dirigeants de son pays, et ne fixe pas de récompenses d’un million et demi d’euros pour leurs têtes.
Un mouvement social ne compte pas d’avocats, de lobbys ou d’influences pour que la Cour Pénale Internationale dicte des actes de détention contre ses adversaires.
Un mouvement social ne cause pas un génocide de 60 000 victimes entre son propre peuple.
Un mouvement social n’a pas de complices financiers internationaux capables de confisquer 270 milliards de dollars des réserves de son pays.
Un mouvement social ne soumet pas les ressources de sa patrie á la bataille de mandataires et consortiums étrangers.
Un mouvement social n’est pas soutenu inconditionnellement par des monopoles médiatiques ni par des transnationales de l’information.
Un mouvement social ne dispose pas de caméramans, scénaristes, maquilleurs, costumiers et directeurs pour mettre en scène et filmer de façon frauduleuse au Qatar les victoires qu’il n’a pas encore obtenu.
Un mouvement social ne détruit ni ne pille les sièges diplomatiques de pays amis.
Un mouvement social ne tue pas systématiquement ses compatriotes sous prétexte d’avoir la peau foncée, comme le font les forces de la CNT.
Un mouvement social n’est pas dirigé par Berlusconi, Sarkozy, Cameron, Merkel et Rassmussen.
Un mouvement social ne commence pas ses opérations en fondant une Banque Internationale et une Compagnie transnationale pour déposer des ressources de la patrie.
Un mouvement social n’est pas reconnu prématurément comme gouvernement par les puissances impérialistes sans même avoir obtenu le contrôle du territoire.

Il est plus facile de différencier un idiot d’une canaille, que de distinguer une invasion de l’OTAN d’un mouvement social. L’idiot ignore les faits ci-dessus mentionnés. La canaille les connait, et insiste á dire que l’invasion contre la Lybie est un mouvement social.

<<<<<<<<<< article original ici

23 sept. 2011

Pillage ou Révolution Mondiale?




1

Les pays hégémoniques ont-ils eu, ont-ils, auront-ils, d’autre méthode que l’intervention militaire pour lutter contre leur propre crise et contre les pays périphériques ?

La fabrication d’armements fait tourner l’industrie. Le recrutement de mercenaires occupe et éloigne les marginaux. La destruction de pays afin de se répartir leurs ressources encourage la bagarre financière.

2

La guerre infinie suffira-t-elle à sauver l’impérialisme ?

Les dépenses en armement conduisent les économies vers la banqueroute. Le déficit est épongé grâce à des réductions des dépenses sociales qui entrainent des soulèvements internes. L’économie de casinos boursiers conduit d’une crise à l’autre. Les agressions externes répétées embourbent les empires dans des guerres qu’ils ne peuvent gagner contre des cultures qu’ils ne comprennent pas. Le pillage et le gaspillage d’hydrocarbures terminera seulement quand il n’y en aura plus. Le style actuel de nos civilisations ne survivrait pas à l’épuisement de la source de plus de 90% de la consommation énergétique. La bataille pour le pétrole, l’eau et la biodiversité entraine vers l’affrontement entre grandes puissances et vers la Guerre Mondiale.

3

L’attentat contre la Libye modifie-t-il ce panorama?

Les bombardements philanthropiques de l’OTAN aplanissent le chemin vers une coalition humanitaire de pilleurs qui comprend des spéculateurs financiers de l’autocratie pétrolière du Qatar, d’ex-fonctionnaires de Kadhafi, des fondamentalistes sunnites, des djihadistes, des groupes tribaux berbères et des pions d’Al Qaeda. Cette bande de bénévoles a commencé par assassiner son premier chef, Younis. Cela ne ressemble pas aux bases nécessaires pour construire une paix durable ni une victoire plus rapide que celles infiniment repoussées en Afghanistan et en Iraq. Les Etats-Unis ont armé les talibans en Afghanistan, leurs pires ennemis désormais. Neuf années de démolition en Iraq ont été conclues par la conquête du gouvernement par des chiites partisans de l’Iran, le plus grand rival des Etats-Unis dans la région. à coups de bombes, l’Alliance de l’Atlantique ouvre le chemin de la Libye à une grande partie de ses ennemis. Tout allié des Etats-Unis devient sa victime ou son adversaire.


4

Suffit-il de ne rien faire pour que l’Empire s’arrête?

Lors d’un entretien télévisé réalisé en Mars 2007, l’ex commandant de l’OTAN, le Général Wesley Clark, révélait que quelques semaines seulement après le 11 Septembre, alors que la guerre d’Afghanistan avait commencé, un général qui travaillait directement avec le Secretaire Rumsfeld et le sous-secrétaire Wolfowitz lui a montré des papiers disant : « ceci est une note qui décrit comment nous allons envahir 7 pays en 5 ans. En commençant par l’Iraq, la Syrie, le Liban, la Somalie et le Soudan, et pour finir l’Iran » (General Wesley Clark: « plan des Etats Unis en 2001 pour envahir 7 pays dont la Libye” www.forosperu.com 13-8-2011).

5
Le larcin contre la Libye améliorera-t-il la situation des autocraties pétrolières de Bahreïn, d’Arabie Saoudite, du Koweït et du Qatar, des puissances qui ont oublié d’utiliser leur véto contre l’intervention, des consommateurs d’hydrocarbures ?

Les compagnies impériales maintiendront des prix hauts, car c’est de cela que dépendent leurs revenus exorbitants. Les autocraties pétrolières sont utiles en tant que pions contre les pays indépendants de l’OPEP. A mesure qu’elles seront soumises, les autocraties deviendront inutiles, on les payera de moins en moins pour l’or noir et leurs peuples affamés les renverseront. La Russie et la Chine ont déjà été exclues du partage du pétrole libyen. Bientôt elles seront exclues du pétrole mondial.



6

Le pillage calmera-t-il l’agitation globale?

Si le butin n’est pas suffisant pour les grandes puissances, c’est encore moins le cas pour les peuples. La récession entrainera une augmentation du chômage ; celui-ci aggravera la discrimination contre les immigrés ; la crise alimentaire entrainera une forte hausse du coût de la vie ; la décision des gouvernements de transférer le poids de la crise sur le dos des travailleurs va créer de la famine ; ces derniers se regrouperont sous la bannière de l’Indignation, se libérant du néolibéralisme et renversant des autocraties conservatrices comme celles de Tunisie et d’Egypte.


7

Une crise terminale du capitalisme et une vague de mutineries et d’agitations populaires seront-elles suffisantes pour détoner une révolution internationale ?

Les forces sociales se dissipent sans machineries ou projets capables de les faire s’unir à une cause. Durant l’Hécatombe néolibérale, les partis et les intellectuels qui étaient révolutionnaires dans le passé se sont rendus face à la Pensée unique et ont abandonné la conduite de la puissante commotion qui secoue aujourd’hui la planète. La constitution ou reconstitution de projets révolutionnaires et de partis radicaux disposés à la mettre en œuvre est urgente. C’est la seule chose qui nous sépare de la Révolution Mondiale.


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traduit avec l'autorisation de l'auteur
me contacter pour toute amélioration de la traduction
article original en espagnol : ici

4 sept. 2011

Le monde brule-t-il?





1

Un fantôme, appelé indignation, recourt le monde. Il annonce une énorme vague révolutionnaire qui pourrait libérer les pays hégémoniques et périphériques de la même façon. Les premiers cités sont en banqueroute a cause de la crise, absorbés dans de couteuses courses à l’armement, faisant face à l'épuisement des ressources qu’ils dilapident. Les seconds souffrent de la pénurie d’aliments, la dévastation de la nature et l’exploitation néocoloniale.

2

L’accumulation de conditions objectives se convertit en révolution seulement quand la somme des changements quantitatifs entraine une transformation qualitative. Historiquement, comment a eu lieu ce saut ? Durant la Révolution Anglaise de 1645 et la Française de 1789, et la Bolchévique de 1917, des soulèvements populaires détonnés par l’extrême pénurie se sont ajoutés aux banqueroutes des Etats dues a des aventures guerrières.
Observons les pouvoirs hégémoniques d’aujourd’hui, et leurs alliés. Les Etats-Unis, l’Angleterre, la France, l’Allemagne, le Japon, l’Espagne, le Portugal, la Grèce, l’Italie, l’Islande s’effondrent sous le poids de dettes publiques proches ou supérieures à 100% de leur PIB annuel. De telles charges n’entrainent pas la débâcle instantanée car, á différence du Tiers-Monde, ils payent de commodes intérêts comme celui des Etats-Unis, de1, 5% annuel. Mais leurs gouvernements ont opté pour maintenir l’amnistie fiscale pour les riches et les banquiers arnaqueurs, et charger tout le poids du déficit et des sauvetages financiers sur les conditions de vie des travailleurs et, parfois, se ruiner dans de couteuses ingressions impériales.

3

De telles politiques, identiques á celles qui ont entrainé les révolutions historiques, ont forcement comme conséquence la résistance sociale. Le peuple d’Islande a refusé de payer la datte des banquiers, fait pratiquement révolutionnaire. La Grèce, la France, l’Espagne, l’Italie et l’Angleterre sont le théâtre de protestations massives. En Israël entre juillet et aout des multitudes de 300 000 citoyens protestent contre le cout de la vie et obligent Netanyahu à stopper la hausse des prix du pétrole et a augmenter l’importation d’aliments (BBCMundo: 27-8-2011). Le premier ministre Cameron disqualifie les manifestants de Londres en les traitants de pillards. Mais la Révolution Française avait pris ce même trait avec les jacqueries, pillages paysans qui ont obligé la noblesse à renoncer a ses privilèges et furent le prélude aux soulèvements parisiens. Le bipartisme a aussi qualifié les soulèvements populaires de Mérida en 1987 et de Caracas en 1989 de pillages, mais ils ont changé le cours du pays. Immanuel Wallesrstein déclarait pour ALAI le 15-08-2011 : « Je vois des guerres civiles dans de nombreux pays du Nord, surtout aux Etats-Unis où la situation est bien pire qu’en Europe Occidentale, même si là bas aussi il y a des possibilités de guerres car il y a une limite jusqu'à laquelle les gens ordinaires acceptent la dégradation de leurs possibilités. »

4

Cette rébellion dans les centres hégémoniques s’équilibre-t-elle avec la soumission coloniale du Tiers-Monde ? La majorité des pays d’Amérique Latine et des Caraïbes ont choisi des gouvernements de gauche ou de centre-gauche. Au Mexique la violence et la militarisation augmente : le 8-8-2011 le New York Times réitère que des agents du Pentagone, la CIA, la DEA et d’autres agences opèrent non seulement depuis le centre d’intelligence qui se trouve á Reforma 225, mais aussi depuis une base militaire en terre Mexicaine. Au Honduras les protestations contre le régime qui a surgi suite au coup d’Etat contre Zelaya augmentent. A Haïti, les citoyens s’insurgent contre les troupes de la Minustah qui jettent les excréments dans les rivières. Au Chili le gouvernement néolibéral fait face a la rébellion de 500 000 manifestants contre la privatisation totale de l’éducation. Et dans le monde islamique les passions se déchainent. Mais de l’indignation á la Révolution il y a beaucoup de distance. La tâche est de la raccourcir.

PHOTO: Puerta del Sol, Madrid, Luis Britto

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7 août 2011

Émancipation et Révolution Mondiale





Le monde se “décolonise”

Le monde avance entre les commotions imposées par les chaines de l’exploitation et les secousses qui les rompent.
Les indépendances sont des ruptures de liens avec l’exploiteur international; les révolutions des annihilations d’ordres imposés par les exploiteurs internes et leurs alliés transnationales.
Les émancipations et les révolutions sont les fissures qui cassent la machination de l’exploitation de l’homme par l’homme : toute indépendance aspire á devenir Révolution.

Je souligne toujours que la Conquête de l’Amérique fut le plus grand processus de colonisation de l’Histoire.
Avec les richesses spoliées, l’hégémonie de l’Espagne s’est maintenue pendant 2 siècles, et ensuite celle de l’Europe sur le monde jusqu’á la fin du 19eme siècle.
L’indépendance de l’Amérique fut donc le plus grand processus de décolonisation du monde.

Le second grand processus de décolonisation a eu lieu au 20e siècle, avec l’émancipation politique massive, et en partie révolutionnaire, des Etats en Asie, Afrique et Europe.

Le troisième grand processus émancipatoire et révolutionnaire de l’Histoire débute aujourd’hui, il comprend la planète entière et affecte même les puissances jusque là hégémoniques.

Les conditions murissent

Durant ces 3 grands processus libérateurs les mêmes conditions sont réunies :

1) Affaiblissement conjoncturel des puissances impériales du á une perte d’hégémonie ou á des luttes entre elles
2) On impose de force des éléments ou pratiques de la modernité á des pays ou des strates sociales dominées
3) Préservation ou création, au sein des pays ou strates soumises, de cultures avec un haut grade de dissonance envers les puissances hégémoniques.
4) Mobilisations massives de clases ou secteurs sociaux populaires des peuples soumis, contre l’exploitation et en défense des spécificités culturelles.

Toutes et chacune de ces conditions s’intensifient dans le monde contemporain :

1)Les puissances impériales perdent leur hégémonie á cause de l’effondrement du capitalisme, qui leur impose des dettes publiques impayables, les fait revenir en arrière sur les conquêtes sociales de leurs citoyens, fait augmenter l’inflation, les impôts et la motorisation de l’économie a travers une industrie de l’armement qui débouche sur des guerres impossibles á gagner.

2)L’imposition forcée d’éléments de la modernité par les puissances hégémoniques aux pays du Tiers Monde qui dérive en une modernisation difforme et une dépendance économique, des échanges inégaux, une destruction écologique et un appauvrissement massif de populations a qui on a détruit leurs moyens et formes traditionnelles de vie sans leur offrir d’insertion sure ni rémunératrice dans le système capitaliste.

3)Le Tiers Monde, malgré la pénétration culturelle ubiquiste, préserve et crée des éléments culturels qui évitent que l’immense majorité de la population du globe s’identifie avec les valeurs et codes de la modernisation impériale.

4)Les classes et les peuples soumis sont aujourd’hui protagonistes de la plus grande mobilisation qui ait existé dans l’Histoire contre l’exploitation et en défense de leurs cultures

Ainsi, la majorité des pays d’Amérique Latine et des Caraïbes optent démocratiquement pour des gouvernements progressistes; le monde islamique est un déchainement de mouvements contre les impositions impériales et les gouvernements qui y sont soumis ; les puissances émergentes montrent des signaux clairs d’indépendances vis á vis du G7.

Mais, même dans les pays du bloc hégémonique comme l’Angleterre, l’Italie, la France, l’Espagne, le Portugal, la Grèce et l’Islande, d’innombrables mobilisations sociales surgissent, contre les politiques qui font peser tout le poids de l’effondrement financier sur les épaules des travailleurs, au moment même où de graves indices d’affolement social surgissent aux Etats-Unis

Comme s’il n’y avait pas suffisamment de détonateurs pour cette vertigineuse situation, une crise alimentaire due au changement climatique et á la spéculation financière des monopoles agricoles multiplie entre 3 et 5 le prix des aliments de base et place l’humanité dans une situation périlleuse.

Examinons l’Histoire : la plus grande partie des mouvements révolutionnaires ont été lancés á cause d’une pénurie d’aliments, et elle qui se déroule aujourd’hui est globale.
Le système s’effondre : seule la Révolution mondiale évitera qu’elle emporte avec elle le reste de la planète.

Les empires contre-attaquent

Les empires menacés par la radicalisation des peuples en Amérique Latine, Asie, Afrique et même en Europe, font face en ayant recours á une ressource qui aggrave la situation : la multiplication d’agressions militaires dans des territoires toujours plus étendus et toujours plus éloignés.
Ces attaques intensifient les sentiments culturels et politiques de rejet des peuples envahis, et ont un cout énorme pour les agresseurs qui ont des caisses fiscales épuisées par la crise.

Les empires font faillite

Les pays jusque là hégémoniques sont en faillite. Selon le FMI, en 2011 la Dette Externe de la France sera équivalente á 99% de son Produit Intérieur Brut ; celle de l’Espagne 74%, 85% pour l’Allemagne, 130% pour l’Italie, 204% pour le Japon, 94% pour le Royaume Uni, 100% pour les Etats-Unis (World Economic Outlook; OECD, Economic Outlook).

Ce sont des passifs impayables, qui sont impossible d’annuler en dévaluant la monnaie ou en augmentant les impôts, et que les dirigeants tentent de financer en éliminant les avantages sociaux des travailleurs. Les Etats-Unis ont déclaré en Juin 2011 qu’ils sont sur le point de déclarer un moratoire de leur dette avec la Chine.
En Juillet il y a eu de complexes négociations pour sauver l’euro. Cela explique pourquoi tous les Etats en faillite s’attroupent pour piller les réserves monétaires et énergétiques de la Lybie. La déclaration de banqueroute fiscale des Etats-Unis entrainera avec elle l’écroulement de la devise non convertible que ce pays impose au reste du monde comme paiement de ses obligations. La même chose pourrait arriver avec un affaiblissement de l’euro, dont la santé n’est pas exemplaire.

Révisons donc l’Histoire Universelle : quasiment toutes les révolutions de l’Époque Moderne ont été précédées par des banqueroutes fiscales qui ont affaibli et quitté la légitimité des Etats et les ont obligé á solliciter des sacrifices impossibles et des consensus sociaux problématiques pour conjurer leur déficit. Ces pays en banqueroute faiblissent aussi à cause du déclin démographique : ils n’ont pas de consommateurs pour leurs produits, et pas de bras pour les produire non plus. En 2010 le monde compte 7,5 milliards d’habitants. Les Etats-Unis ont 313 millions d’habitants, toute l’Union Européenne 501 millions. Leurs taux de croissance de la population sont insignifiants. Plus des trois quart de l’augmentation totale de la population de l’UE est du a l’immigration. Leurs économies dépendent de cette immigration et de la tertiarisation de la force de travail á l’étranger, qui voient toutes les 2 leurs droits reniés.

En conséquence, l’armée de la première puissance impérialiste de la terre est conformée essentiellement par des mercenaires, recrutés en majorité dans les milieux marginaux exclus: afro-américains, hispanos et pauvres. Les bénéficiaires des politiques de l’Empire refusent de lutter pour lui. L’Empire Romain est tombé quand ses armées ont cessé d’être formées par des citoyens et ont commencé à dépendre de forces mercenaires. L’expérience pourrait être significative pour des puissances qui dépendent de plus en plus de l’agression militaire. La faillite fiscale et démographique des puissances jusque l’a dominantes n’implique pas qu’elles renonceront pacifiquement á leur hégémonie. C’est précisément dans un climat de banqueroute de l’Etat et de prolétarisation des clases moyennes qu’ont surgi les fascismes européens, pour essayer de reconquérir à travers la violence les positions perdues.

L’énergie fossile s’épuise

Enfin, le capitalisme en voie d’effondrement, avec son économie de consommation, du gaspillage et de la surcroissance du secteur des services, avec ses machines militaires et son système de concentration de la population dans des mégalopoles, se trouve aussi irréversiblement condamné par l’accélération et l’imminent épuisement des réserves d’énergie fossile qui le nourrissent. Plus de 90% de l’énergie que la planète consomme vient du pétrole et de ses dérivés ; les puissances hégémoniques ont très peu de réserves naturelles, et le plafond de production mondial a déjà été atteint. A partir de maintenant, l’exploitation pétrolifère et gazifière apportera seulement des rendements décroissants avant son épuisement dans un laps de temps qui pourrait être inférieur a 50 ans. Les Etats-Unis sont le plus grand consommateur d’hydrocarbures au monde, et ils dépensant actuellement les 600 milliards de dollars chaque année. Leur crise fiscale pourrait les empêcher de maintenir de telles dépenses.

Face á cela, les guerres de pillage des hydrocarbures, hors de prix, continuent et à la longue elles entraineront une confrontation de magnitude globale avec les autres puissances mondiales. Les pays impériaux peuvent pendant une courte période de temps renforcer et appliquer leur prépondérance technologique dans de tels conflits contre les pays moins développés, mais historiquement la sophistication tactique a échoué face a la résistance culturelle et politique populaire. C’est ce qui s’est passé dans les grands fiascos impériaux en Corée, Vietnam, Cuba, Algérie, Afghanistan, Irak, Somalie et dans l’agression actuelle contre la Lybie, qui était censée durer seulement quelques jours et que la résistance patriotique pourrait transformer en échec pour les Etats-Unis et ses satellites de l’OTAN.

Le Monde se libère


Les ressources scientifiques et technologiques existent afin de renverser cette monstrueuse machine et la transformer en une civilisation fondée sur la conservation de la nature, l’exploitation des énergies et ressources renouvelables et le recyclage des produits consommés. Mais, de la même façon que le système ne peut gagner ses guerres impériales car il ne comprend pas le fonctionnement social, économique et culturel des peuples qu’il envahit, il ne se comprend pas suffisamment non plus lui-même pour entreprendre les réformes culturelles, sociales et économiques qui le sauveraient. Paralysé dans son rôle de prédateur qui le condamne á chercher son propre avantage dans la ruine de tous, il est incapable de comprendre que la salvation de tous est la condition de sa propre survie. Jamais avant aujourd’hui, la menace nucléaire n’avait été si insuffisante pour garantir que les ploutocraties d’un insignifiant pourcentage de la population mondiale s’approprie des ressources et le fruit du travail du reste de l’humanité. La Troisième Révolution, une prodigieuse ère de changements et de mouvements rénovateurs, est en marche


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traduit par R.V. avec l'accord de LBG
Article original en espagnol: ici

3 juil. 2011

L'Axe du Pacifique contre la Communauté d'Etats latino-américains et des Caraibes




1

Les analystes impériaux doivent étudier la Communauté des Etats Latino-Américains et des Caraïbes avec déplaisir, préoccupation et confusion. Cette union colossale de 38 pays, qui exclue les Etats-Unis et la Canada, comprend 550 018 000 habitants distribués sur 20 446 902 km2, et la majorité de ses présidents sont de gauche ou pour le moins progressistes : Cristina Kirchner en Argentine, Evo Morales en Bolivie, Dilma Roussef au Brésil, Raúl Castro á Cuba, Rafael Correa en Equateur, Leonel Fernández en République Dominicaine, Álvaro Colom au Guatemala, Daniel Ortega au Nicaragua, Fernando Lugo au Paraguay, Ollanta Humala au Pérou, José Mujica en Uruguay, Hugo Chávez Frías au Venezuela, beaucoup des pays antillais et de Guyane. Ils administrent l’immense majorité de la population, du territoire et du Produit Brut d’Amérique Latine et des Caraïbes.

2

Toute thèse génère une antithèse; toute action une réaction. Face à l’UNASUR se présente l’Alba, face á la Communauté les Etats-Unis opposent un Axe du Pacifique décharné, dont l’orientation des gouvernements n’est pas due à la volonté démocratique de ses peuples mais à des exterminations massives soutenues par les Marines. En 1973 Pinochet a annihilé l’Unité Populaire chilienne par un coup d’Etat sponsorisé par Kissinger. López Obrador soutient que l’actuel gouvernement mexicain a surgit d’une fraude électorale. Le président hondurien Lobo vient d’un putsch soutenu par la base de Palmasola. Dans la république sœur de Colombie l’invasion des bases yankees et le plan Colombia pèsent abominablement avec des chiffres record de violation des Droits de l’Homme qu’il serait long de détailler. Entre 1990 et 2000 le japonais-péruvien ou péruvien-japonais Alberto Fujimori a dissout le Congres et exterminé l’opposition socialiste lors d’un génocide massif sans commune mesure. Le souvenir de ce bain de sang a peut-être déterminé la défaite de sa fille Keiko par les survivants. Beaucoup de gouvernements caribéens ou d’Amérique Centrale alignés avec les Etats-Unis proviennent de coups d’Etats ou de génocides de même magnitude. Le néolibéralisme entre avec le sang.

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550 millions de latino-américains et caribéens nourrissent des nuances et distillent des relativismes. Tout progressiste qu’il soit, Fernando Lugo ne peut pas grand-chose contre les forces conservatrices enkystées au Paraguay. Le pouvoir de Cristina Kirchner est très relatif contre les oligarchies argentines ; celui de Pepe Mujica est faible face á la ploutocratie uruguayenne, et celui de Dilma très ténu sur ce continent que l’on appelle Brésil. Une bataille encore plus difficile attend celui qui a rompu la colonne de l’Axe du Pacifique avec un avantage électorale de 3 points : Ollanta Humala. Il hérite d’un Traité de Libre Commerce avec les Etats-Unis similaire à celui qui a ruiné le Mexique. Le Pérou néolibéral du japonais Fujimori et d’Alan García a donné de grands dividendes aux transnationales aux dépens du peuple. En 2009, 34,8% de la population du Pérou est pauvre ; son indice de Gini de 49,6 reflète de grandes inégalités ; les 10% les moins favorisés de la population accède seulement à 1,5% des revenus nationaux alors que les 10% les plus favorisés accaparent 37,9%, les dépenses en éducation du pays sont d’ à peine 2,7% du PIB et la dette extérieure de 33,4 milliards de dollars US. C’est le second exportateur de cocaïne dans le monde ; son gouvernement néolibéral a reconnu que 17% de son PIB provient de cette source. Oscar Ugarteche souligne que les péruviens ont une participation salariale de 22% du PIB contre 45% au Chili et 40% au Brésil, et que le seul autre pays avec une participation salariale si basse est le Mexique où elle a chuté de 40% á 29% du PIB (El triunfo de Humala y el nuevo horizonte. Rebelión, 6-6-2011).

4

Repassons donc le pour et le contre qui pèsent sur Ollanta Humala: ce sont les mêmes qui gravitent autour de l’Amérique Latine. Son avantage électoral n’est pas tranchant, mais le précaire front tramé par Keiko Fujimori sous les auspices de l’ambassade étasunienne ne l’est pas non plus. Humala a contre lui le patronat, les médias de communication, une partie de la hiérarchie ecclésiastique et le Département d’Etat : ce fut aussi le cas du Venezuela pendant 11 ans et regardez où nous sommes aujourd’hui : Il se peut qu’une partie de l’Armée soit contre lui, mais la majeure partie a soutenu la nationalisation de l’industrie pétrolière du General Velasco. Il ne compte pas avec autant de réserves que le Venezuela, mais il a d’importantes exportations d’or, de cuivre, de molybdène, de fer, d’hydrocarbures, de produits végétaux et de poisson pour un total de 35,560 milliards de dollars en 2010 : mais une petite partie de ce produit seulement arrive jusqu’au peuple. La redistribution de ce revenu entre les masses peut cimenter un consensus imbattable. Humala n’a pas toutes les cartes, mais il en a plus que l’oligarchie péruvienne, et infiniment plus que l’Empire en Amérique Latine.

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Car, alors que l’Axe du Pacifique se fragmente, l’Empire se noie sous une dette externe équivalente a son PIB, et s’est fait gronder il y a peu par la Chine, maussade, pour avoir proposé un « moratoire technique » sur ce passif. Il s’effondre sous le poids de quatre désastreuses guerres de pillage pétrolier et le rejet du peuple (« 56% des votants croient que les Etats-Unis vont dans la mauvaise direction et seulement 35% pensent que le pays va sur le bon chemin… ») (http://mexico.cnn.com/mundo/2010/07/19/encuesta-la-aprobacion-de-la-gestion-de-barack-obama-va-en-descenso).

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Ce n’est pas le moment de faiblir, ni de se dissocier de l’accablante majorité latino-américaine et caribéenne en chemin vers le futur socialiste, pour s’attacher le cou à la roue du moulin de la collaboration avec le terrorisme d’Etat néolibéral et putschiste. Il est interdit de se suicider au printemps.


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Texte et photo de Luis Britto García
Traduit par R.V. avec l'accord de l'auteur
Texte orginal a cette adresse: http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2011/06/eje-del-pacifico-contra-comunidad-de.html

5 juin 2011

Reflexions sur le nouvel ordre du pillage international



1

Il se trouve donc que l’ONU, tout autant que le Conseil de Sécurité, l’OTAN, les Traités Internationaux ou le tribunal de La Haye ne sont que des alibis pour que les puissants pillent les faibles. La liberté d’expression, le Prix Nobel de la Paix, la culture ne sont que des prétextes pour tuer au nom de l’humanisme, appeler agresseur celui qui se défend et bombarder les victimes afin de les sauver. Le capitalisme vit en volant ses propres peuples avec la fraude financière et ceux de la périphérie avec le pillage armé. A part répéter mille et une fois de plus ce que tout le monde sait déjà, que faire ?

2

Si tu ne peux les vaincre, joint toi à eux, dit la prière du mercenaire. Tout un catalogue d’exemples déconseille cette liaison. Marcos Pérez Jiménez, qui a servi les politiques des Etats-Unis, a fini par être extradé par ceux-ci à un cachot au Venezuela. Manuel Noriega, qui a apparemment collaboré avec la DEA en certaine occasion, a fini par occuper le cachot d’un prisonnier qui l’a accusé pour obtenir sa liberté. Alberto Fujimori, qui a noyé le Pérou dans une mer de sang, se languit dans la même cellule où il avait auparavant fait enfermer Abimael Guzmán. Les talibans, créés, équipés, financés et entrainés contre les soviétiques para la CIA, son désormais immolés dans la Guerre Sainte de cette dernière. Saddam Hussein, qui a mené l’Iraq à une guerre contre l’Iran, qui convenait seulement aux étasuniens, a fini exécuté par leur gouvernement-marionnette.
Voici comment le diable rémunère ceux qui le servent.

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Si tu ne peux te joindre à eux, obéis leur, dis le bréviaire du servile. Un autre rosaire d’expériences infortunées marque ce sentier. Enlever au peuple pour donner à l’étranger indigne ce premier et rend ingrat le second. Le Roi Idris de Libye a vendu son pays et fut vaincu par un soulèvement nationaliste. Le Shah Reza Palevo d’Iran a offert son pays et il a été démis par un autre soulèvement nationaliste. Les monarchies saoudites ont du céder leur territoire pour des bases militaires étrangères et offrir leur pétrole a des prix proches de 8 dollars le baril. Carlos Andrés Pérez a soumis la souveraineté au FMI et, après une rébellion populaire a échelle nationale, il a été jugé et démis. Moubarak, pion des intérêts des Etats-Unis, est tombé sans que ces derniers ne bougent le petit doigt pour le sauver, Ainsi fait payer le peuple à celui qui sert le diable.

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Si tu ne peux leur obéir, attire leur sympathie, suggère l’expert en relations publiques. Aucun effort n’est autant inutile que celui de sympathiser avec ton bourreau. Les Etats-Unis, sans aucune déclaration de guerre préalable, ont détruit des unités navales et des systèmes de radars libyens et ont bombardé Tripoli et Bangazi, assassinant près d’une centaine de personnes, dont une fille de Kadhafi. Au lieu de condamner les étasuniens, le Conseil de Sécurité a condamné Kadhafi, qui a du payer une indemnité de plus de 2 milliards de dollars de dommages pour sa supposée participation dans l’explosion d’un avion par des libyens, qu’il a livré aux tribunaux internationaux.
Diverses concessions lui permirent de rétablir en 1999 des relations diplomatiques avec Londres, obtenir la révocation des restrictions commerciales imposées par l’Union Européenne et en 2003 la levée des sanctions de l’ONU. Kadhafi, en plus, a rendu cinq missiles de longue portée et des centaines de missiles de moyenne portée. Depuis, Tony Blair, Schroeder, Jacques Chirac et Berlusconi, à qui il a financé la campagne électorale, lui ont rendu de chaleureuses visites, et il a été reçu triomphalement par le président le la Commission Européenne Romano Prodi, Aznar et le roi Juan Carlos, le premier ministre Rodriguez Zapatero et Sarkozy, dont il a aussi financé la candidature : tous ceux qui plus tard se se regrouperont pour le bombarder et confisquer ses comptes a l’étranger. Il remercia toutes ces célébrations avec de couteux achats d’armements et en ouvrant le pétrole libyen a des associations stratégiques avec l’anglaise BP, l’espagnole Repsol, l’italienne ENI et les étasuniennes Conoco Phillips, Exxon Mobil et Chevron Texaco. Au cas où de tels efforts ne seraient pas suffisants pour apaiser les pilleurs, il a donné l’instruction a l’Autorité Libyenne d’Investissements d’investir 70 milliards de dollars en Europe, et malgré une faible dette publique de seulement 5 milliards de dollars, moins de 0.5% de ses réserves internationales, il a accepté un « paquet » du FMI qu’il lui a fait retirer les subventions de 6 biens de consommation basique et privatiser de nombreuses entreprises publiques, créant un solde de chômeurs qui ont peu être rejoint les rangs des manifestants contre lui et qui servent de prétexte a l’invasion criminelle en cours. L’oligarchie avec laquelle tu essayes de collaborer sera celle qui te vendra. Le Fond Monétaire que tu laisses diriger ton économie sera celui qui te ruinera. Le traité supranational que tu acceptes te destituera. L’organisme international dont tu acceptes l’intervention sera celui qui interviendra contre toi. Le juge étranger auquel tu donnes la souveraineté de juridiction sera celui qui te condamnera. L’arbitre étranger auquel tu cèdes la décision sur les contrats d’intérêt public sera celui qui décidera d’un embargo contre toi. La transnationale que tu exonères d’impôts payeras les avions qui te bombarderont. La différence ethnique ou régionale que tu soutiens sera celle qui te divisera. L’entreprise mixte a laquelle tu donnes le contrôle de ton industrie pétrolière sera celle qui paralysera ton système informatique et te sabotera. Celui qui donne a l’ennemi la clef de son pacemaker garantie l’arrêt cardiaque.

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Si tu ne peux pas piller, ferme les yeux
. Avec une astuce émouvante la Russie et la Chine ont oublié de mettre leur véto, au Conseil de Sécurité de l’ONU, contre le plan des Etats-Unis de piller le pétrole du monde avec l’aide de la criminelle OTAN. La ligue arabe et l’Union Africaine, club des prochaines victimes, ont été ambigües. Comme le révèle clairement la “Stratégie de Sécurité Nationale des Etats-Unis d’Amérique », formulée par George W. Bush à Washington le 17 Novembre 2002, et les plans comme le New American Century, les étasuniens ne sont pas disposés à céder d’un pouce dans leur tentative de confisquer violemment les ressources du monde et liquider les autres pays. Leur guerre contre le Japon commença quand, afin de l’annihiler comme puissance mondiale, ils lui imposèrent un blocus énergétique. Il est illusoire de penser que le lion respectera les morceaux offerts à ceux qui n’ont pas su s’opposer. Si on confisque l’énergie c’est tout d’abord pour étouffer la Chine, la grande concurrente de l’hégémonie étasunienne. Apres la Chine suivra la Russie, dont une grande partie des réserves se retrouve dans des pays séparés de l’ancienne Union Soviétique. Enfin, l’Union Européenne et le Japon toucheront le fond de la vassalité pour quelques gouttes d’énergie fossile. Quatre guerres ont été lancées pour l’exécution de ce plan : celle d’Iraq, celle d’Afghanistan, celle de Lybie et celle de Bahreïn. Le conflit planétaire pour garantir le monopole des énergies fossiles par moins de 5% de la population globale a commencé. Les autres puissances devront s’opposer ou disparaitre. Ceux qui ont laissé les choses se faire périront sans rien pouvoir faire. Repousser la confrontation ne fera que l’aggraver.

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Si ne peux t’unir a eux, ni leur obéir, ni attirer leur sympathie, ni fermer les yeux, résiste. 5% de la population du globe dans la pire crise économique de l’Histoire ne peut condamner a mort les 95% restant, sauf s’ils comptent avec la désunion, la désorientation et l’auto-tromperie de ceux-ci. Quelles conditions sont réunies par les peuples qui jusque là ont résisté avec succès aux invasions impériales ? En premier lieu ils ont affirmé et défendu leur spécificité culturelle. En second lieu, ils ont évité que les différences ethniques ou culturelles internes les divisent. En troisième lieu ils ont assumé pleinement et sans demi-mesure un projet alternatif au capitalisme. En quatrième lieu ils ont réussi à consolider les bases populaires autour de ce projet. Cinquièmement, ils ont entrainé et armé les bases pour la défense de ce projet. Sixièmement, ils n’ont jamais céder leur souveraineté ni leurs positions pour plaire aux transnationales, medias de communication ou organismes internationaux. Septièmement, ils ont consolidé des alliances bilatérales, régionales, continentales ou mondiales avec des pays ou des blocs qui présentent des affinités idéologiques, économiques ou de situation périphérique. La menace de tous les embargos et tous les bombardements du monde ne peut rien contre un peuple idéologisé, fier de sa culture, pénétré par son propre projet social et politique, et armé. Ils n’ont rien pu contre le Vietnam ou contre Cuba. Ils s’entêtent encore en vain contre la résistance en Iraq, au Pakistan et en Afghanistan. Ils prennent pour cible la petite Lybie non pas le peuplé Iran. Ce sont des leçons dont les prochains sur la liste vont peut être profiter : tous les habitants de la planète.


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Article original en espagnol a consulter ici

5 mai 2011

Le jour où les réserves internationales ont disparu





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Quand l’atrocité devient quotidienne, plus rien n’étonne. Une coalition des plus voraces puissances impérialistes bombarde la Lybie, poursuivant l’opération de vol global de l’énergie fossile qui conduira à une Guerre Mondiale, et les prochaines victimes s’abstiennent d’y mettre leur veto. Les voleurs de pétrole pillent les réserves internationales du pays attaqué en annihilant au passage le système financier mondial, et les medias feignent que rien ne s’est passé

2
Quand le pillage viole la loi, il n’y a plus d’autre loi que le pillage. Par d’insignifiants gros titres, certains médias informent que 200 milliards de dollars de réserves internationales de la Lybie ainsi que 70 milliards de dollars de l’Office Libyenne d’investissement déposés à l’étranger ont été confisqués. Cette nouvelle explosive supère, de par son pouvoir de destruction, toutes les bombes lâchées sur le pays africain pour le délit de possession de pétrole. Cela signifie qu’il n’y a pas de différence entre déposer de l’argent dans des institutions financières internationales ou le laisser au milieu de la rue. Pour ceux qui n’auraient pas encore compris, cela signifie que les institutions financières internationales ne sont pas seulement inutiles, mais aussi dangereuses.

3
A partir du moment où la fraude soutient les systèmes, il n’y a pas d’autre système que la fraude. En 1944 les Etats-Unis ont obligé les pays de l’orbite occidentale, en les menaçant avec leur armée de la 2eme Guerre Mondiale, à souscrire aux accords de BrettonWoods, selon lesquels toutes les monnaies doivent être rattachées au dollar, et le dollar n’est rattaché à aucune monnaie. Pour que les Etats et les personnes perdent le contrôle de ces sommes colossales, on a fait pression pour qu’ils utilisent le dollar et les déposent dans des institutions internationales. Parmi les raisons du déclenchement de la guerre contre l’Iraq se trouve le plan de ce pays de changer ses énormes réserves en d’autres monnaies. De son coté, Kadhafi avait l’idée d’utiliser les énormes réserves citées précédemment ainsi que ses 144 tonnes d’or afin de créer le « dinar-or libyen » comme une devises africaine qui servirait d’alternative au dollar et à l’euro. Le Venezuela est aussi dans la mire pour avoir diversifié ses réserves, et pour avoir proposé le Système Unifié de Compensation Régionale (Sucre) dans le même but. Il n’y a pas d’autre recette que l’extermination de tous ceux qui menacent le plus fabuleux de tous les business de l’empire : imprimer du papier non adossé et obliger les autres pays à l’accepter comme monnaie.

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Deux colonnes maintiennent ce système financier international : 1) l’argent déposé par une personne peut seulement être retiré par cette même personne ou une personne ayant un pouvoir légitime de le faire, ou un héritier 2) les biens des Etats sont insaisissables, conformément a la Convention des Nations Unies sur les immunités juridictionnelles des Etats et leurs biens, approuvée par l’Assemblée Générale le 16 Décembre 2004. Tel le nouveau Samson, la crapule qui a mis en place la saisie colossale des réserves internationales de la Lybie a démoli ces 2 colonnes, sans voir que le temple financier international va lui tomber dessus. Ou, si tu n’as toujours pas compris, tout dollar déposé dans une institution financière internationale sera transféré a ton pire ennemi pour qu’il t’assassine.

5

De la même façon qu’une coalition impérialiste bombarde, incinère, pille et dépèce un pays sans comprendre que cela éveille une résistance invincible, ses mercenaires confisquent les réserves internationales et les comptes bancaires d’un pays sans se rendre compte qu’ils éliminent l’unique soutien d’un système financier : la confiance. Cela pourrait impliquer une corrida bancaire de magnitude colossale. Quelques 20 pays possèdent 60% des réserves internationales, des 3,45 billons de dollars de la Chine jusqu’aux 115 milliards du Royaume Uni. Quel Etat ou particulier laissera un centime sur des comptes qui peuvent être confisqués à faveur de ses ennemis ? Y a-t-il en ce moment un seul Etat qui ne soit pas en train de planifier la façon de retirer ses fonds et réserves du système financier ? Mis à part les amis des pouvoirs impérialistes, bien sur. Eux si peuvent se considérer a l’abri. Kadhafi, par exemple, comptait sur l’inconditionnelle amitié de Berlusconi, à qui il a payé les élections. Il avait aussi à sa faveur la loyauté de Sarkozy, à qui il a aussi payé la campagne électorale. Il avait aussi a son actif l’affection d’Aznar et la fraternité de Juan Carlos de Borbon et du premier ministre anglais et d’Obama, qui l’ont tous reçu avec les honneurs. Kadhafi se considérait avec raison comme un « important associé de l’Occident ». Cet exemple doit rassurer considérablement les importants titulaires de dépôts dans les organismes financiers internationaux. Ou, pour mieux l’expliquer : toute devise que tu ne retires pas sera investie pour creuser ta tombe.



6

Le Venezuela laisse ses juges céder a des arbitres étrangers du « Centre International du Règlement des Différends relatifs aux Investissements » (CIADI pour ses sigles en espagnol), succursale de la Banque Mondiale, la décision sur des plaintes à son encontre pour un montant équivalent à celui de ses réserves internationales, en faisant confiance au principe récemment défunt selon lequel les réserves des Etats ne sont pas saisissables. Kadhafi pensait exactement la même chose. Exxon a déjà essayé de saisir nos réserves. Maintenant elle n’a plus d’obstacles pour le faire. Nous ferions mieux de retirer nos réserves internationales des organismes financiers et de démettre de leurs fonctions les juges qui ne croient pas en la souveraineté de juridiction. Soit nous apprenons de la Libye, soit nous nous trompons


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traduit par RV avec l'autorisation de l'auteur.
Article original ici