20 janv. 2010

Nouvelle année, Nouveau peuple




C’est parti! Le coup de feu retentit et démarrent tous ceux qui croient que la nouvelle année est un nouveau calendrier et non pas une reformulation de la vie.

Le monde entre dans la dernière moitié de siècle de réserves d’hydrocarbures et les empires se ruent vers l’énergie fossile comme des rapaces.

La planète entre dans son dernier siècle de biodiversité et les transnationales s’élancent pour l’anéantir.

Le globe entre dans ses dernières décades d’eau potable et les monopoles chargent pour s’en accaparer

Le capitalisme dégringole vers sa tombe et sort les griffes pour emporter avec lui toute l’humanité

L’empire se fait de plus en plus agressif alors qu’il faiblit et sème le monde de bases de la mort avec l’espoir de survivre en nous tuant tous.

Tout pays possédant des hydrocarbures, de la biodiversité ou de l’eau potable aura un conflit asymétrique dans son futur.

Le Venezuela commence la décennie assiégé par neuf bases de la première puissance impérialiste du monde et avec des blindés et des porte-avions de la IVème flotte rodant dans ses eaux.

Nous fermons la première décennie sans avoir terminé l’inventaire intégral de notre territoire, de ses ressources et de ses zones en danger écologique, alors que chaque centimètre de celui-ci est surveillé et fouillé par les pouvoirs étrangers à travers de satellites artificiels, radars de grande portée, écoutes électroniques et avions espions.

Notre pays inaugure la décennie de la menace sans avoir établi une présence efficace et continue de l’Etat dans de grandes parties du territoire, spécialement aux frontières soumises à des flux migratoires non contrôlés, pacifiques ou armés.

Le Venezuela entre dans la décennie de la confrontation cruciale sans avoir établi l’autonomie alimentaire, ni le degré de production industrielle endogène de biens essentiels pour la consommation du peuple, nécessaire pour se défendre.

Le Venezuela et l’Amérique Latine entrent dans une décennie décisive alors que les questions ethniques sont sous la tutelle des ONGs des Etats-Unis, qui imposent la doctrine selon laquelle chaque partialité culturelle doit avoir son propre gouvernement, ainsi qu’un territoire propre avec des droits exclusifs sur les ressources et le sous-sol et un droit à expulser les autorités de l’Etat National.

Le Venezuela se réveille avec un pays voisin dont l’oligarchie élève une armée de 500 000 hommes et laisse des bases étasuniennes occuper son territoire.

La patrie de Bolivar se réveille de bon matin avec une occupation de milliers de paramilitaires qui installent des barrages et Font payer des vaccins, supplantent la pègre vernaculaire dans le narcotrafic, la traite de personnes, les tueurs à gage, le prêt à taux d’usure et le jeu illicite, et acquièrent stratégiquement des entreprises de transport et de communications.

A l’intérieur de ses frontières le Venezuela accueille 4 300 000 ressortissants du pays qui le menace ; beaucoup de fugitifs de l’oligarchie; d’autres inconditionnellement fidèles à celle-ci.

Alors que tous les pouvoirs financiers affilent leurs couteaux pour égorger le Venezuela avec des actions en justice téméraires et des embargos de biens et de réserves internationales, des juges vénézuéliens soutiennent que la souveraineté du Venezuela n’existe pas et qu’elle peut être condamnée et exécutée avec des lois étrangères par des juges ou arbitres étrangers.

Dans une période de crise mondiale, quand chaque pays dépend de ses revenus et de ses réserves, le Venezuela exempte criminellement, à travers les Traités contre la Double Imposition, les transnationales de payer 18 750 millions de dollars annuels d’impôts sur les bénéfices qu’elles font dans le pays.

Alors que le fascisme de l’Empire et de ses pays limitrophes affine sa stratégie d’agression et de génocide, notre principale organisation politique n’a pas finit de définir clairement ses orientations idéologiques et de les imposer à ses militants.

Le Venezuela entre dans l’ombre de la menace de mort, et pendant ce temps il est informé, diverti et éduqué par un appareil de communication en grande partie ennemi du Venezuela, exempté de l’accomplissement des lois par les autorités chargées de les faire appliquer.

Le Venezuela entre dans la pénombre et il n’y a, pour l’illuminer, aucun institut compétent académiquement et scientifiquement afin d’analyser ses problèmes cruciaux, formuler ses objectifs, designer ses stratégies et les transformer en plans.

Nous allons vers les ténèbres sans avoir créer les institutions de haut niveau pour l’analyse et l’évaluation des forces, des faiblesses et des conjonctures de nos opposants et le développement de politiques pour les affronter.

Nous nous enfonçons dans le cône d’ombre de l’éclipse annoncée sans avoir adopté les mesures légales, administratives et judiciaires pour conjurer tous ces vides, toutes ces faiblesses.

Nous n’avons toujours pas capté ce qui est clair pour l’adversaire: l’Amérique Latine dépend du Venezuela, et le monde dépend de l’Amérique Latine.

Nous inaugurons la nouvelle décennie avec l’idée que le conflit est imminent, mais avec peu de certitudes sur ses conséquences les plus probables, comme l’annihilation de la superstructure Etatale dans les premiers jours d’affrontement.

Les Etats-Unis auraient pu balayer la petite armée de Cuba mille fois; s’ils n’ont pas essayé de nouveau c’est parce qu’ils auraient du affronter un peuple compact comme une muraille.

L’Empire tenta en vain de détruire l’armée Vietcong: il n’y arriva pas car cette armée était tout le peuple, et ce peuple était toute une armée

Toute pensée sur le futur du Venezuela, de l’Amérique Latine, du monde, est purement rhétorique s’il ne s’articule pas sur l’idée d’une fusion indestructible de l’appareil du parti, de l’Etat et militaire avec les bases sociales.

L’interrogation est de savoir si nous pourrons articuler cette fusion à temps pour dissuader le conflit, ou si nous devrons le faire par la voie de la force une fois que nous aurons reçu le coup destructeur simultané de la narcoligarchie et de l’empire


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Traduit par R.V. avec l'autorisation de l'auteur.
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article original en espagnol ici