4 déc. 2011

L'Amérique Latine et les Caraïbes ne sont l'arrière cour de personne




Une communauté de 33 pays Latino-Américains et des Caraïbes ! Une Alliance de 540 millions de personnes et 20 millions de kilomètres carrés ! Une union régionale qui possède les plus importantes ressources naturelles du monde ! Une fraternité de peuples avec une seule religion majoritaire et deux langues prédominantes, sans grande différence culturelle ! Une fraternité sans la tutelle des Etats-Unis ! Un millier de tâches sur le chemin de la Communauté des Etats Latino-Américains et Caribéens vers le point culminant de notre indépendance !

AU NIVEAU ECOLOGIQUE ET TERRITORIAL

Réaliser un recensement intégral de la biodiversité et des ressources de la région et fixer les limites de son exploitation. Déclarer les réserves forestières et les eaux comme des biens du domaine public non privatisables. Et non exploitables. Annuler les concessions étrangères, expulser les industries prédatrices et pollueuses et favoriser le contrôle national des entreprises qui extraient et transforment les ressources naturelles et développent des sources alternatives d’énergie renouvelable. Limiter ou éradiquer les agro-combustibles. Creuser un second canal interocéanique sous contrôle régional, intégrer en une seule artère fluviale les grands fleuves sud-américains, profiter au maximum du potentiel hydroélectrique, construire un réseau de chemin de fer qui communique tous nos pays. Adopter des politiques communes pour faire face au changement climatique et affronter les désastres qu’il crée.

AU NIVEAU SOCIAL

Conjuguer nos efforts afin d’en terminer avec la pauvreté et diminuer les inégalités. Réforme agraire intégrale et control social sur la terre afin d’obtenir la souveraineté alimentaire et combattre la crise mondiale des aliments. Développer des politiques d’aménagement du territoire et créer des opportunités qui évitent aux peuples la migration forcée vers les grandes villes et à l’étranger. Protéger les formes de production traditionnelles. Favoriser la désurbanisation à travers des centres de développements alternatifs et des techniques de gestion à distance. Humanisation des villes. Reconnaissance et institutionnalisation des Mouvements Sociaux.

AU NIVEAU ÉCONOMIQUE

Reformulation des paramètres de Développement en renouvelables et soutenables. Ouverture et intensification des relations et échanges commerciaux vers l’Asie, l’Afrique et le Pacifique. Révision et cession collective des paiements de la Dette extérieure. Renforcement et Extension des alliances commerciales internes, avec exclusion des pays qui ont des Traités de Libre Commerce avec des puissances étrangères, et dénonciation de ces accords. Nullité des infâmes traités contre la Double Imposition, qui immunisent les transnationales contre les impôts. Soumettre les maquiladoras aux lois et droits du travail locaux. Initiatives pour le control social progressif des industries basiques et stratégiques. Lancement du SUCRE et de la Banque du Sud.

AU NIVEAU POLITIQUE

Récupération totale de la souveraineté territoriale, législative, judiciaire et administrative qui a partiellement diminué a cause des traités et accords internationaux. Démocratie sociale et économique participative. Harmonisation entre les mouvements sociaux, partis et Etats. Interdiction des subventions étrangères aux organisations politiques et aux organismes qu’elles contrôlent. Informatisation de l’Etat pour garantir que l’information soit disponible pour les administrateurs et les citoyens et que la majorité des formalités puissent être réalisées á distance. Reconnaissance du Doit de l’Etat à intervenir dans les questions économiques et sociales, protéger les industries et réguler et contrôler le capital financier.

AU NIVEAU STRATÉGIQUE

Déclaration de l’Amérique Latine et des Caraïbes comme zone de Paix. Pression collective pour le retrait des bases militaires des Etats-Unis. Exiger la suspension des vols de puissances militaires étrangères. Exclusion des flottes militaires étrangères à la région dans nos eaux territoriales. Renforcement de la sécurité informatique et création de réseaux régionaux indépendants fondés sur le software libre. Dénoncer le Traité Interaméricain d’Assistance Réciproque et le remplacer par des pactes mutuels de non agression, solutions pacifiques des conflits, et réponses collectives aux agressions de puissances étrangères. Accès pour toutes les classes à la carrière militaire. Milices populaires. Formulation de doctrines et de plans de guerre populaire de résistance, guerre asymétrique et conflit de faible intensité. Création de nos propres industries d’armement défensif. Démantèlement du narcotrafic en fermant les voies de transfert vers les Etats-Unis et l’Europe, les principaux financiers et consommateurs de la planète.

AU NIVEAU CULTUREL

Révision et divulgation de notre histoire solidaire. Liberté et soutien à la circulation de biens culturels entre nos républiques. Sauvetage, préservation et mise en valeur de notre patrimoine culturel. Développement de politiques pour l’élimination définitive de l’analphabétisme, gratuité de l’enseignement à tous les niveaux, systèmes massifs d’éducation à distance et normes intégrales de validation et revalidation des études. Résiliation de tous les accords et traités selon lesquelles les Etats Unis et l’Europe exercent une influence ou un contrôle sur les contenus et méthodes de nos systemes éducatifs et de recherche. Orientation de la recherche académique et scientifique vers nos problèmes régionaux. Protection de la musique, la cinématographie, la télévision produits dans la région. Réseau d’agences d’information régionales. Normes rigoureuses de responsabilité sociale pour les medias de communication. Multiplication des stations émettrices libres, alternatives et de service public avec une portée continentale. Création de réseaux d’Instituts d’Etudes Latino-Américains et des Caraïbes.

AU NIVEAU INTERNATIONAL

Ne répétons pas les expériences de la Ligue arabe ou de l’Union Africaine, qui plus d’une fois ont abandonné leurs propres membres face à l’agression impériale. Les Latino-Américains et caribéens sont soumis dans d’autres pays á des régimes de visa et d’immigration discriminatoires et draconiens : nous devrions appliquer à chaque fois une stricte réciprocité. Le CELAC contient des pays avec des orientations distinctes, certains ouverts vers le futur, d’autres toujours attelés à des pactes, des compromis et des dépendances de pouvoir hégémoniques qui aujourd’hui entrent en décadence. Certains de ses membres ont des traités de Libre Commerce avec les Etats Unis ou l’Union Européenne. A travers de tels accords ils pourraient entrer dans notre économie comme des chevaux de Troye. D’autres ont des gouvernements surgis directement ou indirectement de forces contre-révolutionnaires. La tâche d’arriver à des accords avec des perspectives si différentes sera délicate. La CELAC remplacera surement l’organisation naissante de l’UNASUR, en y ajoutant le Mexique et l’Amérique Centrale. Il faut envisager, entre autres, la désintégration de l’OEA, qui durant toute son existence a seulement servi á légitimer les ingérences des Etats Unis et agresser, isoler, ou délégitimer les expériences progressistes. L’unité potentielle de la CELAC lui donnera un poids déterminant au sein de l’Organisation des Nations Unies. Cette abondante coalition de pays pourrait aspirer à exercer des positions décisives au Conseil de Sécurité, au Conseil des Droits de l’Homme, dans l’Organisation Mondiale du Commerce et dans d’autres sections clefs de l’organisme mondial. Le nouvel organisme aura sans aucun doute une attitude moins complaisante envers l’Alliance de l’Atlantique, qui se noie dans le désastre de la crise économique, et plus ouverte envers la Chine, la Russie, l’Inde, le Japon et en général l’Asie, l’Afrique et les puissances émergentes. Elle pourrait très bien assumer le leadership d’un Mouvement des Pays Non Alignés revitalisé. Notre Amérique est le chemin vers Notre Avenir. L’Amérique Latine et les Caraïbes ne sont plus l’arrière cour de personne.


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Traduit avec l'aimable autorisation de Luis Britto García
Article original en Espagnol ici

Traduction par R.V. (me contacter pour toute amélioration)

13 nov. 2011

Entre assassins tu te vois




1

Dans le documentaire d’Errol Morris “The Fog of War”, Robert McNamara, ancien Secrétaire de la défense des Etats-Unis, confessait que « si nous avions perdu, nous aurions tous été jugés comme criminels de guerre ». Noam Chomsky propose un tel jugement pour tous les présidents étasuniens. Il n’exagère pas : le document du gouvernement des Etats Unis daté de 1960 Selective Assassination as an Instrument of Foreign Policy, ISBN 1-58160-296-0 consacre l’assassinat comme un instrument de la politique extérieure. Lawrence Davidson témoigne que, pendant la guerre du Vietnam, le programme Phoenix de la CIA a assassiné de sang froid 23 369 présumés membres du Vietcong. Ce chiffre est dépassé par l’hécatombe de plus de 500 000 communistes en 1965 en Indonésie, selon les listes préparées par la CIA et utilisées par des militaires entrainés aux Etats-Unis. Obama proclame que le génocide en Libye est « le modèle des relations internationales ».
Cantinflas demanderait : Parlons-nous comme des gentlemen, ou comme ce que nous sommes ? Nous vivons l’impérialisme humanitaire, c’est á dire les masques qui tombent.

2

La boucherie contre des victimes sans défense ou des prisonniers désarmés est-elle un hasard ou une exception ? L’Empire ne connait pas d’autre politique. En notre Amérique, il est impossible d’oublier les assassinats de Benjamín Zeledón, Francisco Madero, Emiliano Zapata, Pancho Villa, César Augusto Sandino, Julio Antonio Mella, Fabricio Ojeda, Alberto Lovera, Jorge Rodríguez, el Che Guevara, Salvador Allende, Oswaldo Letellier, Arnulfo Romero, le pere Ignacio Ellacuría, Francisco Caamaño Deñó, Manuel Reyes, du Mono Jojoy, parmi des centaines de milliers qui viennent faire grossir les statistiques. Ajoutons-y prés de trois mille chiliens et 8 960 argentins, et plus de dix mille vénézuéliens et qui sait combien de centaines de milliers de péruviens et de colombiens et de guatémaltèques et de salvadoriens et d’honduriens exterminés par des gouvernements instruments de Washington. La boucherie s’est transnationalisée avec l’opération Condor, alliance entre les dictatures qui consacrait la diplomatie de l’assassinat. Le président équatorien Roldós et son homonyme du Panama Omar Torrijos périssent dans d’inexplicables accidents d’avion. Il y a eu plus de 900 tentatives d’assassinat contre Fidel ; et on ne sait combien contre Chavez. Rafael Correa y a échappé par miracle. Même les vieux laquais devenus inutiles ne sont pas á l’abri : la CIA connaissait tous les détails du complot contre Rafael Leonida Trujillo, et elle n’a pas bougé le petit doigt pour le sauver. La politique se mélange avec la mafia.

3

La machine á assassiner opère seulement dans l’arrière cour des Etats-Unis? Prions pour Patrice Lumumba. Prions pour Yasser Arafat, mort d’un « mystérieux désordre sanguin » que son conseiller Bassam Abu Sharif a qualifié d’overdose de thallium administré par le Mossad. Lawrence Davidson crédite aussi le Mossad de l’assassinat en série de scientifiques iraniens qui travaillent á l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. Rappelons-nous de Milosevic, mort mystérieusement au début du jugement auquel l’ont soumis ceux qui ont détruit son pays. Une nouvelle arme de lâche, l’avion sans pilote, en aurait terminé avec Oussama Ben Laden. D’innombrables innocents meurent de la même façon quotidiennement au Pakistan. L’assassinat, guerre individualisée, se confond avec la guerre, assassinat á grande échelle.

4

Les Etats nationaux ont surgi avec le remplacement des armées de mercenaires par des armées de volontaires ; les empires périront par le remplacement de leurs volontaires par des mercenaires. Rome a remplacé ses milices de citoyens par des barbares á solde, et les barbares ont pris Rome des qu’on cessa de les payer. Les Etats-Unis louent pour leurs larcins des marginaux qui se vendent pour de la nourriture ou des immigrants qui le font en échange d’une carte de citoyenneté. Le service militaire obligatoire a disparu dans la majorité des pays européens : on tue pour l’argent. Mais l’argent tue. Des pays militairement occupés servent seulement de bases pour occuper militairement d’autres pays. La tentative de privatisation de la vie se termine en privatisation de la mort. Les milices informelles qui prétendent servir l’Etat formel le convertissent en leur instrument. Les assassins achetés par la police achètent les politiciens. L’assassinat devient la seule loi. Qui tue pour le sicaire, meurt pour le sicaire. Le paramilitaire est le véritable visage de l’empire.

5

Est-il donc étonnant que 20 000 attaques aériennes avec des bombes et des projectiles téléguidés assassinent plus de 50 000 victimes sans défense dans un pays auquel on n’a pas déclaré la guerre ? Qu’une foule de chasseurs de primes lynche un prisonnier qui agonise terrassé par un bombardement ? Qu’ainsi s’achève une chaine d’attentats qui a commencé par le bombardement, en temps de paix, de sa résidence, et qui a éliminé systématiquement les membres de sa famille ? Qu’une secrétaire d’Etat se vante en disant ; « Nous sommes venu, nous avons vu, il est mort? Un pays qui en 2011 dépense 708 milliards de dollars en armement, soit plus de la moitié des dépenses de guerre mondiales, peut-il faire autre chose ?
Dispose-t-il d’autres moyens pour payer sa dette publique qui dépasse 102% de son Produit Intérieur Brut ? Existe-t-il d’autres ressources pour un empire qui produit seulement des fraudes financières ? Un système de génocides peut-il exercer une industrie autre que celle du pillage ? Y a-t-il de la place dans son esprit pour autre chose que la destruction de la Bibliothèque de Babylone, ou l’actuel larcin des Trésors archéologiques de Bengazi ou de la Banque Nationale du Commerce Lycienne ? L’assassinat c’est l’économie, la politique, la diplomatie, la culture, la religion de l’Empire. C’est ainsi qu’ils mettent sur pied la rébellion qui les fera gouter leur propre traitement.

Le siècle d’Hérode n’est pas terminé

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article original ici

26 oct. 2011

Comment differencier une invasion de l'OTAN d'un mouvement social




Certains médias présentent l’invasion de l’OTAN et des Etats-Unis en Lybie comme étant un mouvement social. Pour ceux qui ne savent pas distinguer entre 2 choses, voici quelques points de repère :

Un mouvement social majoritaire triomphe seul, et n’a pas besoin qu’une coalition impérialiste de 42 pays pilleurs l’envahisse pendant plus de 6 mois sans pouvoir s’imposer.
Un mouvement social est intégré par des personnes en chaire et en os, et non par des victimes imaginaires de supposés bombardements non confirmés par les journalistes de Telesur ni par la surveillance satellite russe ni celle du Pentagone.
Un mouvement social surgit spontanément et vient du peuple, et non pas des plans du Pentagone d’invasion de la Libye dénoncés depuis 2001 par le Général Wesley Clark.
Un mouvement social n’obtient pas la protection de cette mafia des puissances hégémoniques que l’on appelle ONU.
Un mouvement social n’est pas dirigé par des monarques, des terroristes fondamentalistes, des mercenaires étrangers ni par des anciens ministres du gouvernement auquel il s’oppose.
Un mouvement social n’est pas présenté par Barack Obama comme un “modèle pour les relations internationales”, et n’est pas soutenu par l’armée d’occupation de l’Europe que l’on appelle OTAN.
Un mouvement social n’est pas inauguré en assassinant son propre chef, comme l’a fait le CNT avec son premier président Abdel Younis.
Un mouvement social ne dispose pas de porte-avions, de blindés, de missiles téléguidés, d’hélicoptères de combat et d’avions commandés á distance.
Un mouvement social ne lance pas contre ses compatriotes la stratégie terroriste de bombardement de la population civile qui avait été utilisée pour la première fois par l’armée nazie á Guernica.
Un mouvement social ne répète pas un tel génocide avec 20 000 missions aériennes contre son propre pays.
Un mouvement social ne bombarde pas systématiquement les hôpitaux, les aqueducs, les écoles, les résidences ni les medias de communication.
Un mouvement social n’enlève pas les journalistes indépendants ni ne les expulse afin de les empêcher de témoigner de ce qui est en train de se passer.
Un mouvement social ne pratique pas l’assassinat sélectif des dirigeants de son pays, et ne fixe pas de récompenses d’un million et demi d’euros pour leurs têtes.
Un mouvement social ne compte pas d’avocats, de lobbys ou d’influences pour que la Cour Pénale Internationale dicte des actes de détention contre ses adversaires.
Un mouvement social ne cause pas un génocide de 60 000 victimes entre son propre peuple.
Un mouvement social n’a pas de complices financiers internationaux capables de confisquer 270 milliards de dollars des réserves de son pays.
Un mouvement social ne soumet pas les ressources de sa patrie á la bataille de mandataires et consortiums étrangers.
Un mouvement social n’est pas soutenu inconditionnellement par des monopoles médiatiques ni par des transnationales de l’information.
Un mouvement social ne dispose pas de caméramans, scénaristes, maquilleurs, costumiers et directeurs pour mettre en scène et filmer de façon frauduleuse au Qatar les victoires qu’il n’a pas encore obtenu.
Un mouvement social ne détruit ni ne pille les sièges diplomatiques de pays amis.
Un mouvement social ne tue pas systématiquement ses compatriotes sous prétexte d’avoir la peau foncée, comme le font les forces de la CNT.
Un mouvement social n’est pas dirigé par Berlusconi, Sarkozy, Cameron, Merkel et Rassmussen.
Un mouvement social ne commence pas ses opérations en fondant une Banque Internationale et une Compagnie transnationale pour déposer des ressources de la patrie.
Un mouvement social n’est pas reconnu prématurément comme gouvernement par les puissances impérialistes sans même avoir obtenu le contrôle du territoire.

Il est plus facile de différencier un idiot d’une canaille, que de distinguer une invasion de l’OTAN d’un mouvement social. L’idiot ignore les faits ci-dessus mentionnés. La canaille les connait, et insiste á dire que l’invasion contre la Lybie est un mouvement social.

<<<<<<<<<< article original ici

23 sept. 2011

Pillage ou Révolution Mondiale?




1

Les pays hégémoniques ont-ils eu, ont-ils, auront-ils, d’autre méthode que l’intervention militaire pour lutter contre leur propre crise et contre les pays périphériques ?

La fabrication d’armements fait tourner l’industrie. Le recrutement de mercenaires occupe et éloigne les marginaux. La destruction de pays afin de se répartir leurs ressources encourage la bagarre financière.

2

La guerre infinie suffira-t-elle à sauver l’impérialisme ?

Les dépenses en armement conduisent les économies vers la banqueroute. Le déficit est épongé grâce à des réductions des dépenses sociales qui entrainent des soulèvements internes. L’économie de casinos boursiers conduit d’une crise à l’autre. Les agressions externes répétées embourbent les empires dans des guerres qu’ils ne peuvent gagner contre des cultures qu’ils ne comprennent pas. Le pillage et le gaspillage d’hydrocarbures terminera seulement quand il n’y en aura plus. Le style actuel de nos civilisations ne survivrait pas à l’épuisement de la source de plus de 90% de la consommation énergétique. La bataille pour le pétrole, l’eau et la biodiversité entraine vers l’affrontement entre grandes puissances et vers la Guerre Mondiale.

3

L’attentat contre la Libye modifie-t-il ce panorama?

Les bombardements philanthropiques de l’OTAN aplanissent le chemin vers une coalition humanitaire de pilleurs qui comprend des spéculateurs financiers de l’autocratie pétrolière du Qatar, d’ex-fonctionnaires de Kadhafi, des fondamentalistes sunnites, des djihadistes, des groupes tribaux berbères et des pions d’Al Qaeda. Cette bande de bénévoles a commencé par assassiner son premier chef, Younis. Cela ne ressemble pas aux bases nécessaires pour construire une paix durable ni une victoire plus rapide que celles infiniment repoussées en Afghanistan et en Iraq. Les Etats-Unis ont armé les talibans en Afghanistan, leurs pires ennemis désormais. Neuf années de démolition en Iraq ont été conclues par la conquête du gouvernement par des chiites partisans de l’Iran, le plus grand rival des Etats-Unis dans la région. à coups de bombes, l’Alliance de l’Atlantique ouvre le chemin de la Libye à une grande partie de ses ennemis. Tout allié des Etats-Unis devient sa victime ou son adversaire.


4

Suffit-il de ne rien faire pour que l’Empire s’arrête?

Lors d’un entretien télévisé réalisé en Mars 2007, l’ex commandant de l’OTAN, le Général Wesley Clark, révélait que quelques semaines seulement après le 11 Septembre, alors que la guerre d’Afghanistan avait commencé, un général qui travaillait directement avec le Secretaire Rumsfeld et le sous-secrétaire Wolfowitz lui a montré des papiers disant : « ceci est une note qui décrit comment nous allons envahir 7 pays en 5 ans. En commençant par l’Iraq, la Syrie, le Liban, la Somalie et le Soudan, et pour finir l’Iran » (General Wesley Clark: « plan des Etats Unis en 2001 pour envahir 7 pays dont la Libye” www.forosperu.com 13-8-2011).

5
Le larcin contre la Libye améliorera-t-il la situation des autocraties pétrolières de Bahreïn, d’Arabie Saoudite, du Koweït et du Qatar, des puissances qui ont oublié d’utiliser leur véto contre l’intervention, des consommateurs d’hydrocarbures ?

Les compagnies impériales maintiendront des prix hauts, car c’est de cela que dépendent leurs revenus exorbitants. Les autocraties pétrolières sont utiles en tant que pions contre les pays indépendants de l’OPEP. A mesure qu’elles seront soumises, les autocraties deviendront inutiles, on les payera de moins en moins pour l’or noir et leurs peuples affamés les renverseront. La Russie et la Chine ont déjà été exclues du partage du pétrole libyen. Bientôt elles seront exclues du pétrole mondial.



6

Le pillage calmera-t-il l’agitation globale?

Si le butin n’est pas suffisant pour les grandes puissances, c’est encore moins le cas pour les peuples. La récession entrainera une augmentation du chômage ; celui-ci aggravera la discrimination contre les immigrés ; la crise alimentaire entrainera une forte hausse du coût de la vie ; la décision des gouvernements de transférer le poids de la crise sur le dos des travailleurs va créer de la famine ; ces derniers se regrouperont sous la bannière de l’Indignation, se libérant du néolibéralisme et renversant des autocraties conservatrices comme celles de Tunisie et d’Egypte.


7

Une crise terminale du capitalisme et une vague de mutineries et d’agitations populaires seront-elles suffisantes pour détoner une révolution internationale ?

Les forces sociales se dissipent sans machineries ou projets capables de les faire s’unir à une cause. Durant l’Hécatombe néolibérale, les partis et les intellectuels qui étaient révolutionnaires dans le passé se sont rendus face à la Pensée unique et ont abandonné la conduite de la puissante commotion qui secoue aujourd’hui la planète. La constitution ou reconstitution de projets révolutionnaires et de partis radicaux disposés à la mettre en œuvre est urgente. C’est la seule chose qui nous sépare de la Révolution Mondiale.


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traduit avec l'autorisation de l'auteur
me contacter pour toute amélioration de la traduction
article original en espagnol : ici

4 sept. 2011

Le monde brule-t-il?





1

Un fantôme, appelé indignation, recourt le monde. Il annonce une énorme vague révolutionnaire qui pourrait libérer les pays hégémoniques et périphériques de la même façon. Les premiers cités sont en banqueroute a cause de la crise, absorbés dans de couteuses courses à l’armement, faisant face à l'épuisement des ressources qu’ils dilapident. Les seconds souffrent de la pénurie d’aliments, la dévastation de la nature et l’exploitation néocoloniale.

2

L’accumulation de conditions objectives se convertit en révolution seulement quand la somme des changements quantitatifs entraine une transformation qualitative. Historiquement, comment a eu lieu ce saut ? Durant la Révolution Anglaise de 1645 et la Française de 1789, et la Bolchévique de 1917, des soulèvements populaires détonnés par l’extrême pénurie se sont ajoutés aux banqueroutes des Etats dues a des aventures guerrières.
Observons les pouvoirs hégémoniques d’aujourd’hui, et leurs alliés. Les Etats-Unis, l’Angleterre, la France, l’Allemagne, le Japon, l’Espagne, le Portugal, la Grèce, l’Italie, l’Islande s’effondrent sous le poids de dettes publiques proches ou supérieures à 100% de leur PIB annuel. De telles charges n’entrainent pas la débâcle instantanée car, á différence du Tiers-Monde, ils payent de commodes intérêts comme celui des Etats-Unis, de1, 5% annuel. Mais leurs gouvernements ont opté pour maintenir l’amnistie fiscale pour les riches et les banquiers arnaqueurs, et charger tout le poids du déficit et des sauvetages financiers sur les conditions de vie des travailleurs et, parfois, se ruiner dans de couteuses ingressions impériales.

3

De telles politiques, identiques á celles qui ont entrainé les révolutions historiques, ont forcement comme conséquence la résistance sociale. Le peuple d’Islande a refusé de payer la datte des banquiers, fait pratiquement révolutionnaire. La Grèce, la France, l’Espagne, l’Italie et l’Angleterre sont le théâtre de protestations massives. En Israël entre juillet et aout des multitudes de 300 000 citoyens protestent contre le cout de la vie et obligent Netanyahu à stopper la hausse des prix du pétrole et a augmenter l’importation d’aliments (BBCMundo: 27-8-2011). Le premier ministre Cameron disqualifie les manifestants de Londres en les traitants de pillards. Mais la Révolution Française avait pris ce même trait avec les jacqueries, pillages paysans qui ont obligé la noblesse à renoncer a ses privilèges et furent le prélude aux soulèvements parisiens. Le bipartisme a aussi qualifié les soulèvements populaires de Mérida en 1987 et de Caracas en 1989 de pillages, mais ils ont changé le cours du pays. Immanuel Wallesrstein déclarait pour ALAI le 15-08-2011 : « Je vois des guerres civiles dans de nombreux pays du Nord, surtout aux Etats-Unis où la situation est bien pire qu’en Europe Occidentale, même si là bas aussi il y a des possibilités de guerres car il y a une limite jusqu'à laquelle les gens ordinaires acceptent la dégradation de leurs possibilités. »

4

Cette rébellion dans les centres hégémoniques s’équilibre-t-elle avec la soumission coloniale du Tiers-Monde ? La majorité des pays d’Amérique Latine et des Caraïbes ont choisi des gouvernements de gauche ou de centre-gauche. Au Mexique la violence et la militarisation augmente : le 8-8-2011 le New York Times réitère que des agents du Pentagone, la CIA, la DEA et d’autres agences opèrent non seulement depuis le centre d’intelligence qui se trouve á Reforma 225, mais aussi depuis une base militaire en terre Mexicaine. Au Honduras les protestations contre le régime qui a surgi suite au coup d’Etat contre Zelaya augmentent. A Haïti, les citoyens s’insurgent contre les troupes de la Minustah qui jettent les excréments dans les rivières. Au Chili le gouvernement néolibéral fait face a la rébellion de 500 000 manifestants contre la privatisation totale de l’éducation. Et dans le monde islamique les passions se déchainent. Mais de l’indignation á la Révolution il y a beaucoup de distance. La tâche est de la raccourcir.

PHOTO: Puerta del Sol, Madrid, Luis Britto

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7 août 2011

Émancipation et Révolution Mondiale





Le monde se “décolonise”

Le monde avance entre les commotions imposées par les chaines de l’exploitation et les secousses qui les rompent.
Les indépendances sont des ruptures de liens avec l’exploiteur international; les révolutions des annihilations d’ordres imposés par les exploiteurs internes et leurs alliés transnationales.
Les émancipations et les révolutions sont les fissures qui cassent la machination de l’exploitation de l’homme par l’homme : toute indépendance aspire á devenir Révolution.

Je souligne toujours que la Conquête de l’Amérique fut le plus grand processus de colonisation de l’Histoire.
Avec les richesses spoliées, l’hégémonie de l’Espagne s’est maintenue pendant 2 siècles, et ensuite celle de l’Europe sur le monde jusqu’á la fin du 19eme siècle.
L’indépendance de l’Amérique fut donc le plus grand processus de décolonisation du monde.

Le second grand processus de décolonisation a eu lieu au 20e siècle, avec l’émancipation politique massive, et en partie révolutionnaire, des Etats en Asie, Afrique et Europe.

Le troisième grand processus émancipatoire et révolutionnaire de l’Histoire débute aujourd’hui, il comprend la planète entière et affecte même les puissances jusque là hégémoniques.

Les conditions murissent

Durant ces 3 grands processus libérateurs les mêmes conditions sont réunies :

1) Affaiblissement conjoncturel des puissances impériales du á une perte d’hégémonie ou á des luttes entre elles
2) On impose de force des éléments ou pratiques de la modernité á des pays ou des strates sociales dominées
3) Préservation ou création, au sein des pays ou strates soumises, de cultures avec un haut grade de dissonance envers les puissances hégémoniques.
4) Mobilisations massives de clases ou secteurs sociaux populaires des peuples soumis, contre l’exploitation et en défense des spécificités culturelles.

Toutes et chacune de ces conditions s’intensifient dans le monde contemporain :

1)Les puissances impériales perdent leur hégémonie á cause de l’effondrement du capitalisme, qui leur impose des dettes publiques impayables, les fait revenir en arrière sur les conquêtes sociales de leurs citoyens, fait augmenter l’inflation, les impôts et la motorisation de l’économie a travers une industrie de l’armement qui débouche sur des guerres impossibles á gagner.

2)L’imposition forcée d’éléments de la modernité par les puissances hégémoniques aux pays du Tiers Monde qui dérive en une modernisation difforme et une dépendance économique, des échanges inégaux, une destruction écologique et un appauvrissement massif de populations a qui on a détruit leurs moyens et formes traditionnelles de vie sans leur offrir d’insertion sure ni rémunératrice dans le système capitaliste.

3)Le Tiers Monde, malgré la pénétration culturelle ubiquiste, préserve et crée des éléments culturels qui évitent que l’immense majorité de la population du globe s’identifie avec les valeurs et codes de la modernisation impériale.

4)Les classes et les peuples soumis sont aujourd’hui protagonistes de la plus grande mobilisation qui ait existé dans l’Histoire contre l’exploitation et en défense de leurs cultures

Ainsi, la majorité des pays d’Amérique Latine et des Caraïbes optent démocratiquement pour des gouvernements progressistes; le monde islamique est un déchainement de mouvements contre les impositions impériales et les gouvernements qui y sont soumis ; les puissances émergentes montrent des signaux clairs d’indépendances vis á vis du G7.

Mais, même dans les pays du bloc hégémonique comme l’Angleterre, l’Italie, la France, l’Espagne, le Portugal, la Grèce et l’Islande, d’innombrables mobilisations sociales surgissent, contre les politiques qui font peser tout le poids de l’effondrement financier sur les épaules des travailleurs, au moment même où de graves indices d’affolement social surgissent aux Etats-Unis

Comme s’il n’y avait pas suffisamment de détonateurs pour cette vertigineuse situation, une crise alimentaire due au changement climatique et á la spéculation financière des monopoles agricoles multiplie entre 3 et 5 le prix des aliments de base et place l’humanité dans une situation périlleuse.

Examinons l’Histoire : la plus grande partie des mouvements révolutionnaires ont été lancés á cause d’une pénurie d’aliments, et elle qui se déroule aujourd’hui est globale.
Le système s’effondre : seule la Révolution mondiale évitera qu’elle emporte avec elle le reste de la planète.

Les empires contre-attaquent

Les empires menacés par la radicalisation des peuples en Amérique Latine, Asie, Afrique et même en Europe, font face en ayant recours á une ressource qui aggrave la situation : la multiplication d’agressions militaires dans des territoires toujours plus étendus et toujours plus éloignés.
Ces attaques intensifient les sentiments culturels et politiques de rejet des peuples envahis, et ont un cout énorme pour les agresseurs qui ont des caisses fiscales épuisées par la crise.

Les empires font faillite

Les pays jusque là hégémoniques sont en faillite. Selon le FMI, en 2011 la Dette Externe de la France sera équivalente á 99% de son Produit Intérieur Brut ; celle de l’Espagne 74%, 85% pour l’Allemagne, 130% pour l’Italie, 204% pour le Japon, 94% pour le Royaume Uni, 100% pour les Etats-Unis (World Economic Outlook; OECD, Economic Outlook).

Ce sont des passifs impayables, qui sont impossible d’annuler en dévaluant la monnaie ou en augmentant les impôts, et que les dirigeants tentent de financer en éliminant les avantages sociaux des travailleurs. Les Etats-Unis ont déclaré en Juin 2011 qu’ils sont sur le point de déclarer un moratoire de leur dette avec la Chine.
En Juillet il y a eu de complexes négociations pour sauver l’euro. Cela explique pourquoi tous les Etats en faillite s’attroupent pour piller les réserves monétaires et énergétiques de la Lybie. La déclaration de banqueroute fiscale des Etats-Unis entrainera avec elle l’écroulement de la devise non convertible que ce pays impose au reste du monde comme paiement de ses obligations. La même chose pourrait arriver avec un affaiblissement de l’euro, dont la santé n’est pas exemplaire.

Révisons donc l’Histoire Universelle : quasiment toutes les révolutions de l’Époque Moderne ont été précédées par des banqueroutes fiscales qui ont affaibli et quitté la légitimité des Etats et les ont obligé á solliciter des sacrifices impossibles et des consensus sociaux problématiques pour conjurer leur déficit. Ces pays en banqueroute faiblissent aussi à cause du déclin démographique : ils n’ont pas de consommateurs pour leurs produits, et pas de bras pour les produire non plus. En 2010 le monde compte 7,5 milliards d’habitants. Les Etats-Unis ont 313 millions d’habitants, toute l’Union Européenne 501 millions. Leurs taux de croissance de la population sont insignifiants. Plus des trois quart de l’augmentation totale de la population de l’UE est du a l’immigration. Leurs économies dépendent de cette immigration et de la tertiarisation de la force de travail á l’étranger, qui voient toutes les 2 leurs droits reniés.

En conséquence, l’armée de la première puissance impérialiste de la terre est conformée essentiellement par des mercenaires, recrutés en majorité dans les milieux marginaux exclus: afro-américains, hispanos et pauvres. Les bénéficiaires des politiques de l’Empire refusent de lutter pour lui. L’Empire Romain est tombé quand ses armées ont cessé d’être formées par des citoyens et ont commencé à dépendre de forces mercenaires. L’expérience pourrait être significative pour des puissances qui dépendent de plus en plus de l’agression militaire. La faillite fiscale et démographique des puissances jusque l’a dominantes n’implique pas qu’elles renonceront pacifiquement á leur hégémonie. C’est précisément dans un climat de banqueroute de l’Etat et de prolétarisation des clases moyennes qu’ont surgi les fascismes européens, pour essayer de reconquérir à travers la violence les positions perdues.

L’énergie fossile s’épuise

Enfin, le capitalisme en voie d’effondrement, avec son économie de consommation, du gaspillage et de la surcroissance du secteur des services, avec ses machines militaires et son système de concentration de la population dans des mégalopoles, se trouve aussi irréversiblement condamné par l’accélération et l’imminent épuisement des réserves d’énergie fossile qui le nourrissent. Plus de 90% de l’énergie que la planète consomme vient du pétrole et de ses dérivés ; les puissances hégémoniques ont très peu de réserves naturelles, et le plafond de production mondial a déjà été atteint. A partir de maintenant, l’exploitation pétrolifère et gazifière apportera seulement des rendements décroissants avant son épuisement dans un laps de temps qui pourrait être inférieur a 50 ans. Les Etats-Unis sont le plus grand consommateur d’hydrocarbures au monde, et ils dépensant actuellement les 600 milliards de dollars chaque année. Leur crise fiscale pourrait les empêcher de maintenir de telles dépenses.

Face á cela, les guerres de pillage des hydrocarbures, hors de prix, continuent et à la longue elles entraineront une confrontation de magnitude globale avec les autres puissances mondiales. Les pays impériaux peuvent pendant une courte période de temps renforcer et appliquer leur prépondérance technologique dans de tels conflits contre les pays moins développés, mais historiquement la sophistication tactique a échoué face a la résistance culturelle et politique populaire. C’est ce qui s’est passé dans les grands fiascos impériaux en Corée, Vietnam, Cuba, Algérie, Afghanistan, Irak, Somalie et dans l’agression actuelle contre la Lybie, qui était censée durer seulement quelques jours et que la résistance patriotique pourrait transformer en échec pour les Etats-Unis et ses satellites de l’OTAN.

Le Monde se libère


Les ressources scientifiques et technologiques existent afin de renverser cette monstrueuse machine et la transformer en une civilisation fondée sur la conservation de la nature, l’exploitation des énergies et ressources renouvelables et le recyclage des produits consommés. Mais, de la même façon que le système ne peut gagner ses guerres impériales car il ne comprend pas le fonctionnement social, économique et culturel des peuples qu’il envahit, il ne se comprend pas suffisamment non plus lui-même pour entreprendre les réformes culturelles, sociales et économiques qui le sauveraient. Paralysé dans son rôle de prédateur qui le condamne á chercher son propre avantage dans la ruine de tous, il est incapable de comprendre que la salvation de tous est la condition de sa propre survie. Jamais avant aujourd’hui, la menace nucléaire n’avait été si insuffisante pour garantir que les ploutocraties d’un insignifiant pourcentage de la population mondiale s’approprie des ressources et le fruit du travail du reste de l’humanité. La Troisième Révolution, une prodigieuse ère de changements et de mouvements rénovateurs, est en marche


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traduit par R.V. avec l'accord de LBG
Article original en espagnol: ici

3 juil. 2011

L'Axe du Pacifique contre la Communauté d'Etats latino-américains et des Caraibes




1

Les analystes impériaux doivent étudier la Communauté des Etats Latino-Américains et des Caraïbes avec déplaisir, préoccupation et confusion. Cette union colossale de 38 pays, qui exclue les Etats-Unis et la Canada, comprend 550 018 000 habitants distribués sur 20 446 902 km2, et la majorité de ses présidents sont de gauche ou pour le moins progressistes : Cristina Kirchner en Argentine, Evo Morales en Bolivie, Dilma Roussef au Brésil, Raúl Castro á Cuba, Rafael Correa en Equateur, Leonel Fernández en République Dominicaine, Álvaro Colom au Guatemala, Daniel Ortega au Nicaragua, Fernando Lugo au Paraguay, Ollanta Humala au Pérou, José Mujica en Uruguay, Hugo Chávez Frías au Venezuela, beaucoup des pays antillais et de Guyane. Ils administrent l’immense majorité de la population, du territoire et du Produit Brut d’Amérique Latine et des Caraïbes.

2

Toute thèse génère une antithèse; toute action une réaction. Face à l’UNASUR se présente l’Alba, face á la Communauté les Etats-Unis opposent un Axe du Pacifique décharné, dont l’orientation des gouvernements n’est pas due à la volonté démocratique de ses peuples mais à des exterminations massives soutenues par les Marines. En 1973 Pinochet a annihilé l’Unité Populaire chilienne par un coup d’Etat sponsorisé par Kissinger. López Obrador soutient que l’actuel gouvernement mexicain a surgit d’une fraude électorale. Le président hondurien Lobo vient d’un putsch soutenu par la base de Palmasola. Dans la république sœur de Colombie l’invasion des bases yankees et le plan Colombia pèsent abominablement avec des chiffres record de violation des Droits de l’Homme qu’il serait long de détailler. Entre 1990 et 2000 le japonais-péruvien ou péruvien-japonais Alberto Fujimori a dissout le Congres et exterminé l’opposition socialiste lors d’un génocide massif sans commune mesure. Le souvenir de ce bain de sang a peut-être déterminé la défaite de sa fille Keiko par les survivants. Beaucoup de gouvernements caribéens ou d’Amérique Centrale alignés avec les Etats-Unis proviennent de coups d’Etats ou de génocides de même magnitude. Le néolibéralisme entre avec le sang.

3

550 millions de latino-américains et caribéens nourrissent des nuances et distillent des relativismes. Tout progressiste qu’il soit, Fernando Lugo ne peut pas grand-chose contre les forces conservatrices enkystées au Paraguay. Le pouvoir de Cristina Kirchner est très relatif contre les oligarchies argentines ; celui de Pepe Mujica est faible face á la ploutocratie uruguayenne, et celui de Dilma très ténu sur ce continent que l’on appelle Brésil. Une bataille encore plus difficile attend celui qui a rompu la colonne de l’Axe du Pacifique avec un avantage électorale de 3 points : Ollanta Humala. Il hérite d’un Traité de Libre Commerce avec les Etats-Unis similaire à celui qui a ruiné le Mexique. Le Pérou néolibéral du japonais Fujimori et d’Alan García a donné de grands dividendes aux transnationales aux dépens du peuple. En 2009, 34,8% de la population du Pérou est pauvre ; son indice de Gini de 49,6 reflète de grandes inégalités ; les 10% les moins favorisés de la population accède seulement à 1,5% des revenus nationaux alors que les 10% les plus favorisés accaparent 37,9%, les dépenses en éducation du pays sont d’ à peine 2,7% du PIB et la dette extérieure de 33,4 milliards de dollars US. C’est le second exportateur de cocaïne dans le monde ; son gouvernement néolibéral a reconnu que 17% de son PIB provient de cette source. Oscar Ugarteche souligne que les péruviens ont une participation salariale de 22% du PIB contre 45% au Chili et 40% au Brésil, et que le seul autre pays avec une participation salariale si basse est le Mexique où elle a chuté de 40% á 29% du PIB (El triunfo de Humala y el nuevo horizonte. Rebelión, 6-6-2011).

4

Repassons donc le pour et le contre qui pèsent sur Ollanta Humala: ce sont les mêmes qui gravitent autour de l’Amérique Latine. Son avantage électoral n’est pas tranchant, mais le précaire front tramé par Keiko Fujimori sous les auspices de l’ambassade étasunienne ne l’est pas non plus. Humala a contre lui le patronat, les médias de communication, une partie de la hiérarchie ecclésiastique et le Département d’Etat : ce fut aussi le cas du Venezuela pendant 11 ans et regardez où nous sommes aujourd’hui : Il se peut qu’une partie de l’Armée soit contre lui, mais la majeure partie a soutenu la nationalisation de l’industrie pétrolière du General Velasco. Il ne compte pas avec autant de réserves que le Venezuela, mais il a d’importantes exportations d’or, de cuivre, de molybdène, de fer, d’hydrocarbures, de produits végétaux et de poisson pour un total de 35,560 milliards de dollars en 2010 : mais une petite partie de ce produit seulement arrive jusqu’au peuple. La redistribution de ce revenu entre les masses peut cimenter un consensus imbattable. Humala n’a pas toutes les cartes, mais il en a plus que l’oligarchie péruvienne, et infiniment plus que l’Empire en Amérique Latine.

5

Car, alors que l’Axe du Pacifique se fragmente, l’Empire se noie sous une dette externe équivalente a son PIB, et s’est fait gronder il y a peu par la Chine, maussade, pour avoir proposé un « moratoire technique » sur ce passif. Il s’effondre sous le poids de quatre désastreuses guerres de pillage pétrolier et le rejet du peuple (« 56% des votants croient que les Etats-Unis vont dans la mauvaise direction et seulement 35% pensent que le pays va sur le bon chemin… ») (http://mexico.cnn.com/mundo/2010/07/19/encuesta-la-aprobacion-de-la-gestion-de-barack-obama-va-en-descenso).

6

Ce n’est pas le moment de faiblir, ni de se dissocier de l’accablante majorité latino-américaine et caribéenne en chemin vers le futur socialiste, pour s’attacher le cou à la roue du moulin de la collaboration avec le terrorisme d’Etat néolibéral et putschiste. Il est interdit de se suicider au printemps.


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Texte et photo de Luis Britto García
Traduit par R.V. avec l'accord de l'auteur
Texte orginal a cette adresse: http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2011/06/eje-del-pacifico-contra-comunidad-de.html

5 juin 2011

Reflexions sur le nouvel ordre du pillage international



1

Il se trouve donc que l’ONU, tout autant que le Conseil de Sécurité, l’OTAN, les Traités Internationaux ou le tribunal de La Haye ne sont que des alibis pour que les puissants pillent les faibles. La liberté d’expression, le Prix Nobel de la Paix, la culture ne sont que des prétextes pour tuer au nom de l’humanisme, appeler agresseur celui qui se défend et bombarder les victimes afin de les sauver. Le capitalisme vit en volant ses propres peuples avec la fraude financière et ceux de la périphérie avec le pillage armé. A part répéter mille et une fois de plus ce que tout le monde sait déjà, que faire ?

2

Si tu ne peux les vaincre, joint toi à eux, dit la prière du mercenaire. Tout un catalogue d’exemples déconseille cette liaison. Marcos Pérez Jiménez, qui a servi les politiques des Etats-Unis, a fini par être extradé par ceux-ci à un cachot au Venezuela. Manuel Noriega, qui a apparemment collaboré avec la DEA en certaine occasion, a fini par occuper le cachot d’un prisonnier qui l’a accusé pour obtenir sa liberté. Alberto Fujimori, qui a noyé le Pérou dans une mer de sang, se languit dans la même cellule où il avait auparavant fait enfermer Abimael Guzmán. Les talibans, créés, équipés, financés et entrainés contre les soviétiques para la CIA, son désormais immolés dans la Guerre Sainte de cette dernière. Saddam Hussein, qui a mené l’Iraq à une guerre contre l’Iran, qui convenait seulement aux étasuniens, a fini exécuté par leur gouvernement-marionnette.
Voici comment le diable rémunère ceux qui le servent.

3

Si tu ne peux te joindre à eux, obéis leur, dis le bréviaire du servile. Un autre rosaire d’expériences infortunées marque ce sentier. Enlever au peuple pour donner à l’étranger indigne ce premier et rend ingrat le second. Le Roi Idris de Libye a vendu son pays et fut vaincu par un soulèvement nationaliste. Le Shah Reza Palevo d’Iran a offert son pays et il a été démis par un autre soulèvement nationaliste. Les monarchies saoudites ont du céder leur territoire pour des bases militaires étrangères et offrir leur pétrole a des prix proches de 8 dollars le baril. Carlos Andrés Pérez a soumis la souveraineté au FMI et, après une rébellion populaire a échelle nationale, il a été jugé et démis. Moubarak, pion des intérêts des Etats-Unis, est tombé sans que ces derniers ne bougent le petit doigt pour le sauver, Ainsi fait payer le peuple à celui qui sert le diable.

4

Si tu ne peux leur obéir, attire leur sympathie, suggère l’expert en relations publiques. Aucun effort n’est autant inutile que celui de sympathiser avec ton bourreau. Les Etats-Unis, sans aucune déclaration de guerre préalable, ont détruit des unités navales et des systèmes de radars libyens et ont bombardé Tripoli et Bangazi, assassinant près d’une centaine de personnes, dont une fille de Kadhafi. Au lieu de condamner les étasuniens, le Conseil de Sécurité a condamné Kadhafi, qui a du payer une indemnité de plus de 2 milliards de dollars de dommages pour sa supposée participation dans l’explosion d’un avion par des libyens, qu’il a livré aux tribunaux internationaux.
Diverses concessions lui permirent de rétablir en 1999 des relations diplomatiques avec Londres, obtenir la révocation des restrictions commerciales imposées par l’Union Européenne et en 2003 la levée des sanctions de l’ONU. Kadhafi, en plus, a rendu cinq missiles de longue portée et des centaines de missiles de moyenne portée. Depuis, Tony Blair, Schroeder, Jacques Chirac et Berlusconi, à qui il a financé la campagne électorale, lui ont rendu de chaleureuses visites, et il a été reçu triomphalement par le président le la Commission Européenne Romano Prodi, Aznar et le roi Juan Carlos, le premier ministre Rodriguez Zapatero et Sarkozy, dont il a aussi financé la candidature : tous ceux qui plus tard se se regrouperont pour le bombarder et confisquer ses comptes a l’étranger. Il remercia toutes ces célébrations avec de couteux achats d’armements et en ouvrant le pétrole libyen a des associations stratégiques avec l’anglaise BP, l’espagnole Repsol, l’italienne ENI et les étasuniennes Conoco Phillips, Exxon Mobil et Chevron Texaco. Au cas où de tels efforts ne seraient pas suffisants pour apaiser les pilleurs, il a donné l’instruction a l’Autorité Libyenne d’Investissements d’investir 70 milliards de dollars en Europe, et malgré une faible dette publique de seulement 5 milliards de dollars, moins de 0.5% de ses réserves internationales, il a accepté un « paquet » du FMI qu’il lui a fait retirer les subventions de 6 biens de consommation basique et privatiser de nombreuses entreprises publiques, créant un solde de chômeurs qui ont peu être rejoint les rangs des manifestants contre lui et qui servent de prétexte a l’invasion criminelle en cours. L’oligarchie avec laquelle tu essayes de collaborer sera celle qui te vendra. Le Fond Monétaire que tu laisses diriger ton économie sera celui qui te ruinera. Le traité supranational que tu acceptes te destituera. L’organisme international dont tu acceptes l’intervention sera celui qui interviendra contre toi. Le juge étranger auquel tu donnes la souveraineté de juridiction sera celui qui te condamnera. L’arbitre étranger auquel tu cèdes la décision sur les contrats d’intérêt public sera celui qui décidera d’un embargo contre toi. La transnationale que tu exonères d’impôts payeras les avions qui te bombarderont. La différence ethnique ou régionale que tu soutiens sera celle qui te divisera. L’entreprise mixte a laquelle tu donnes le contrôle de ton industrie pétrolière sera celle qui paralysera ton système informatique et te sabotera. Celui qui donne a l’ennemi la clef de son pacemaker garantie l’arrêt cardiaque.

5

Si tu ne peux pas piller, ferme les yeux
. Avec une astuce émouvante la Russie et la Chine ont oublié de mettre leur véto, au Conseil de Sécurité de l’ONU, contre le plan des Etats-Unis de piller le pétrole du monde avec l’aide de la criminelle OTAN. La ligue arabe et l’Union Africaine, club des prochaines victimes, ont été ambigües. Comme le révèle clairement la “Stratégie de Sécurité Nationale des Etats-Unis d’Amérique », formulée par George W. Bush à Washington le 17 Novembre 2002, et les plans comme le New American Century, les étasuniens ne sont pas disposés à céder d’un pouce dans leur tentative de confisquer violemment les ressources du monde et liquider les autres pays. Leur guerre contre le Japon commença quand, afin de l’annihiler comme puissance mondiale, ils lui imposèrent un blocus énergétique. Il est illusoire de penser que le lion respectera les morceaux offerts à ceux qui n’ont pas su s’opposer. Si on confisque l’énergie c’est tout d’abord pour étouffer la Chine, la grande concurrente de l’hégémonie étasunienne. Apres la Chine suivra la Russie, dont une grande partie des réserves se retrouve dans des pays séparés de l’ancienne Union Soviétique. Enfin, l’Union Européenne et le Japon toucheront le fond de la vassalité pour quelques gouttes d’énergie fossile. Quatre guerres ont été lancées pour l’exécution de ce plan : celle d’Iraq, celle d’Afghanistan, celle de Lybie et celle de Bahreïn. Le conflit planétaire pour garantir le monopole des énergies fossiles par moins de 5% de la population globale a commencé. Les autres puissances devront s’opposer ou disparaitre. Ceux qui ont laissé les choses se faire périront sans rien pouvoir faire. Repousser la confrontation ne fera que l’aggraver.

6

Si ne peux t’unir a eux, ni leur obéir, ni attirer leur sympathie, ni fermer les yeux, résiste. 5% de la population du globe dans la pire crise économique de l’Histoire ne peut condamner a mort les 95% restant, sauf s’ils comptent avec la désunion, la désorientation et l’auto-tromperie de ceux-ci. Quelles conditions sont réunies par les peuples qui jusque là ont résisté avec succès aux invasions impériales ? En premier lieu ils ont affirmé et défendu leur spécificité culturelle. En second lieu, ils ont évité que les différences ethniques ou culturelles internes les divisent. En troisième lieu ils ont assumé pleinement et sans demi-mesure un projet alternatif au capitalisme. En quatrième lieu ils ont réussi à consolider les bases populaires autour de ce projet. Cinquièmement, ils ont entrainé et armé les bases pour la défense de ce projet. Sixièmement, ils n’ont jamais céder leur souveraineté ni leurs positions pour plaire aux transnationales, medias de communication ou organismes internationaux. Septièmement, ils ont consolidé des alliances bilatérales, régionales, continentales ou mondiales avec des pays ou des blocs qui présentent des affinités idéologiques, économiques ou de situation périphérique. La menace de tous les embargos et tous les bombardements du monde ne peut rien contre un peuple idéologisé, fier de sa culture, pénétré par son propre projet social et politique, et armé. Ils n’ont rien pu contre le Vietnam ou contre Cuba. Ils s’entêtent encore en vain contre la résistance en Iraq, au Pakistan et en Afghanistan. Ils prennent pour cible la petite Lybie non pas le peuplé Iran. Ce sont des leçons dont les prochains sur la liste vont peut être profiter : tous les habitants de la planète.


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Article original en espagnol a consulter ici

5 mai 2011

Le jour où les réserves internationales ont disparu





1
Quand l’atrocité devient quotidienne, plus rien n’étonne. Une coalition des plus voraces puissances impérialistes bombarde la Lybie, poursuivant l’opération de vol global de l’énergie fossile qui conduira à une Guerre Mondiale, et les prochaines victimes s’abstiennent d’y mettre leur veto. Les voleurs de pétrole pillent les réserves internationales du pays attaqué en annihilant au passage le système financier mondial, et les medias feignent que rien ne s’est passé

2
Quand le pillage viole la loi, il n’y a plus d’autre loi que le pillage. Par d’insignifiants gros titres, certains médias informent que 200 milliards de dollars de réserves internationales de la Lybie ainsi que 70 milliards de dollars de l’Office Libyenne d’investissement déposés à l’étranger ont été confisqués. Cette nouvelle explosive supère, de par son pouvoir de destruction, toutes les bombes lâchées sur le pays africain pour le délit de possession de pétrole. Cela signifie qu’il n’y a pas de différence entre déposer de l’argent dans des institutions financières internationales ou le laisser au milieu de la rue. Pour ceux qui n’auraient pas encore compris, cela signifie que les institutions financières internationales ne sont pas seulement inutiles, mais aussi dangereuses.

3
A partir du moment où la fraude soutient les systèmes, il n’y a pas d’autre système que la fraude. En 1944 les Etats-Unis ont obligé les pays de l’orbite occidentale, en les menaçant avec leur armée de la 2eme Guerre Mondiale, à souscrire aux accords de BrettonWoods, selon lesquels toutes les monnaies doivent être rattachées au dollar, et le dollar n’est rattaché à aucune monnaie. Pour que les Etats et les personnes perdent le contrôle de ces sommes colossales, on a fait pression pour qu’ils utilisent le dollar et les déposent dans des institutions internationales. Parmi les raisons du déclenchement de la guerre contre l’Iraq se trouve le plan de ce pays de changer ses énormes réserves en d’autres monnaies. De son coté, Kadhafi avait l’idée d’utiliser les énormes réserves citées précédemment ainsi que ses 144 tonnes d’or afin de créer le « dinar-or libyen » comme une devises africaine qui servirait d’alternative au dollar et à l’euro. Le Venezuela est aussi dans la mire pour avoir diversifié ses réserves, et pour avoir proposé le Système Unifié de Compensation Régionale (Sucre) dans le même but. Il n’y a pas d’autre recette que l’extermination de tous ceux qui menacent le plus fabuleux de tous les business de l’empire : imprimer du papier non adossé et obliger les autres pays à l’accepter comme monnaie.

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Deux colonnes maintiennent ce système financier international : 1) l’argent déposé par une personne peut seulement être retiré par cette même personne ou une personne ayant un pouvoir légitime de le faire, ou un héritier 2) les biens des Etats sont insaisissables, conformément a la Convention des Nations Unies sur les immunités juridictionnelles des Etats et leurs biens, approuvée par l’Assemblée Générale le 16 Décembre 2004. Tel le nouveau Samson, la crapule qui a mis en place la saisie colossale des réserves internationales de la Lybie a démoli ces 2 colonnes, sans voir que le temple financier international va lui tomber dessus. Ou, si tu n’as toujours pas compris, tout dollar déposé dans une institution financière internationale sera transféré a ton pire ennemi pour qu’il t’assassine.

5

De la même façon qu’une coalition impérialiste bombarde, incinère, pille et dépèce un pays sans comprendre que cela éveille une résistance invincible, ses mercenaires confisquent les réserves internationales et les comptes bancaires d’un pays sans se rendre compte qu’ils éliminent l’unique soutien d’un système financier : la confiance. Cela pourrait impliquer une corrida bancaire de magnitude colossale. Quelques 20 pays possèdent 60% des réserves internationales, des 3,45 billons de dollars de la Chine jusqu’aux 115 milliards du Royaume Uni. Quel Etat ou particulier laissera un centime sur des comptes qui peuvent être confisqués à faveur de ses ennemis ? Y a-t-il en ce moment un seul Etat qui ne soit pas en train de planifier la façon de retirer ses fonds et réserves du système financier ? Mis à part les amis des pouvoirs impérialistes, bien sur. Eux si peuvent se considérer a l’abri. Kadhafi, par exemple, comptait sur l’inconditionnelle amitié de Berlusconi, à qui il a payé les élections. Il avait aussi à sa faveur la loyauté de Sarkozy, à qui il a aussi payé la campagne électorale. Il avait aussi a son actif l’affection d’Aznar et la fraternité de Juan Carlos de Borbon et du premier ministre anglais et d’Obama, qui l’ont tous reçu avec les honneurs. Kadhafi se considérait avec raison comme un « important associé de l’Occident ». Cet exemple doit rassurer considérablement les importants titulaires de dépôts dans les organismes financiers internationaux. Ou, pour mieux l’expliquer : toute devise que tu ne retires pas sera investie pour creuser ta tombe.



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Le Venezuela laisse ses juges céder a des arbitres étrangers du « Centre International du Règlement des Différends relatifs aux Investissements » (CIADI pour ses sigles en espagnol), succursale de la Banque Mondiale, la décision sur des plaintes à son encontre pour un montant équivalent à celui de ses réserves internationales, en faisant confiance au principe récemment défunt selon lequel les réserves des Etats ne sont pas saisissables. Kadhafi pensait exactement la même chose. Exxon a déjà essayé de saisir nos réserves. Maintenant elle n’a plus d’obstacles pour le faire. Nous ferions mieux de retirer nos réserves internationales des organismes financiers et de démettre de leurs fonctions les juges qui ne croient pas en la souveraineté de juridiction. Soit nous apprenons de la Libye, soit nous nous trompons


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traduit par RV avec l'autorisation de l'auteur.
Article original ici

16 mars 2011

Quand la Libye brûlera



1.

En 1984, je me trouvais au milieu du désert libyen dans des paysages lunaires. J’allais alors visiter un complexe pétrolier ressemblant à un station spatiale. Chaque jour, 1,6 millions de barils de pétrole partent de là vers l’Europe. Les réserves estimées de la Libye sont d’environ 42 milliards de barils. Les puissances hégémoniques vivent du gaspillage constant d’énergie fossile qui ne leurs appartient pas. Elles exploitent les richesses de ces pays jusqu’à épuisement au lieu de se tourner vers d’autres sources d’énergie.

Un proverbe libyen dit : « prends garde à que celui que tu favorises ne profite pas de toi ». La première condition que doit remplir un pays pour pouvoir être envahi est de détenir des hydrocarbures ou d’être une zone de transit de ces ressources.

2.

En 1836, la Libye fut attaquée par les Ottomans, en 1912, envahie par les italiens et en 1943 conquise par les Anglais. En 1951, les troupes britanniques, étasuniennes et italiennes occupèrent le pays et amenènent au pouvoir leur pantin, le roi Idris, qui profite largement des revenus croissants du pétrole. En 1969, Mouammar Kadhafi, un colonel âgé de 27 ans, prend la tête d’une rébellion militaire. Il expulse les bases étrangères dans son pays, crée une année plus tard la Compagnie Nationale de Pétrole qui prend le contrôle de la moitié de la production nationale. En 1977, il proclame la Grande Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire et Socialiste.

« Quand le bétail meurt, on sort les couteaux » avertit le proverbe libyen. La seconde condition d’une invasion est qu’un pays soit maître de ses ressources naturelles.

3.

En 1984, j’assistais à Tripoli au 15e anniversaire de la Jamahiriya. J’ai vu des dizaines d’assemblées populaires où l’on débattait et où l’on pouvait apparemment trouver des solutions aux problèmes. Le Livre Vert se présentait comme la Troisième Théorie Universelle et affirmait la primauté des organisations de base. Il édicte que « la démocratie est le pouvoir du peuple et non le pouvoir d’un substitut du peuple », assure que « la représentation est une imposture », proclame que « le parti ne représente qu’une fraction du peuple, alors que la souveraineté populaire est indivisible », ajoute que « les congrès populaires sont l’unique structure de la démocratie populaire ».

La population se répartit au sein de congrès populaire de base, chaque congrès élit un comité de direction et c’est l’ensemble de ces comités qui forme le congrès populaire. Dans les rue, les femmes portent le voile mais dans les défilés, on peut admirer des bataillons féminins avec leurs magnifiques visages et chevelures . Il y a parmi elles des scientifiques et des jeunes filles pilotes d’avion de combat.

En 2009, le PIB de la Libye était estimé à 76.557 milliards de dollars, avec une croissance annuelle de 6,7%. Actuellement, la balance commerciale est largement excédentaire avec 63 milliards de dollars d’exportations et 11,5 milliards d’importations. Les réserves de devises sont de l’ordre de 200 milliards de dollars ce qui vient combler une dette externe d’à peine 5,5 milliards de dollars. Tout cela fait de la Libye le pays d’Afrique avec le PIB par tête le plus élevé (14 534$) et le meilleur Indice de Développement Humain. L’espérance de vie est évaluée à 74 ans, la mortalité infantile ne dépasse pas 18 pour mille et l’analphabétisme de 5,5%. Les dépenses d’éducation représentent 2,7% du PIB, alors que la budget de la défense ne dépasse pas 1,1%. Malgré tout, le taux de pauvreté persiste à un niveau élevé (30% environ).

« Qui n’aide pas sa famille n’aide personne », enseigne le proverbe libyen. Appuyer les bases populaire et redistribuer les richesses est la troisième condition d’une invasion étrangère.

4.

La Jamahiriya ne prône pas seulement la démocratie directe. Elle est nationaliste, car elle a exclu l’ingérence militaire extérieure et a repris en main ses ressources naturelles. Elle est intégrationniste parce qu’elle appuie l’Union Africaine et la coordination des pays du Monde Arabe, une communauté culturelle de plus de 300 millions d’individus, répartie sur trois continents au travers de 13,7 millions de km², dans un territoire qui rassemble la plus large part des ressources naturelles de la planète. La Libye défend ces richesses et appuie avec fermeté les décisions de l’OPEP.

Durant ses premières heures, la Jamahiriya était même internationaliste. Lors de la commémoration du 15e anniversaire du Fatah, à Tripoli, sont ainsi intervenus : un très important leader des indiens des Etats-Unis, qui a dénoncé le génocide commis contre son peuple, le révérant afro-américain Farrakah, qui a menacé les puissances occidentales de tous les tourments, le commandant Tomas Borge, du Nicaragua, qui a refusé par humanisme toute solution militaire nucléaire ainsi que des délégués du Fatah, qui nous ont entretenu en aparté des divisions internes de leur mouvement. Cette solidarité a attiré les condamnations unanimes des puissances qui luttent pour détruire ce qui reste de la planète.

Selon un aphorisme libyen, « une main n’applaudit jamais seule ». La quatrième condition d’une invasion étrangère est la défense de l’intégration du Tiers Monde.

5.

Dans une oasis, au milieu de chameliers, je dégustais un tranche d’agneau grillé. 90% des six millions de libyens sont musulmans. Comme dans les autres pays de même confession, la société est divisée à la fois en terme de classes sociales et d’idéologies, mais se superpose également à cela des clivages religieux, l’existence de sectes, de clans, d’ethnies, des divisions régionales et des différences de génération, sans oublier le demi million de migrants vivant sur le territoire.

« Trop de capitaines finissent par couler le bateau » rappelle un dicton libyen. La cinquième condition d’une invasion c’est de diviser pour mieux régner.

6.

Lors de ce 15e anniversaire de la révolution libyenne j’ai pu voir passer Kadhafi à quelques mètres de moi. Il était alors jeune homme, vêtu d’un uniforme sobre, parlant et discutant avec entrain au milieu de l’assemblée. Peu comme lui furent autant courtisés par ceux qui voulaient son pétrole, et encore moins ont été ainsi diabolisé par ces mêmes puissances, quand elles ont voulu prendre le contrôle de l’or noir. Les mêmes tribunaux internationaux, sourds, aveugles et muets devant l’impunité du terroriste Luis Posada Carriles, ont condamné la Libye pour une prétendue explosion aérienne en Angleterre. Sous la contrainte, Kadhadi accepta d’indemniser les victimes. Sans aucune déclaration préalable de guerre, en 1981, l’administration Reagan viola l’espace aérien dans le Golfe de Syrte. Cinq années plus tard, elle bombardait Tripoli, rasant la résidence de Kadhafi, assassinant sa fille adoptive et une centaine de ses compatriotes.

Les mêmes agences de presse qui célèbrèrent ce massacre déplorent aujourd’hui de supposés « bombardements » de manifestants. L’armée russe a montré via des images satellites que de tels actes n’ont pas eu lieu. (note du traducteur : ce texte a été écrit le 6 mars dernier). En revanche, des échanges de tirs nourris ont bien lieu entre les forces loyales à Kadhafi et les insurgés. Mais ces derniers ne sont certainement pas désarmés. Les mêmes agences étasuniennes, qui ont pour forces militaires une armée de mercenaires, accusent et mentent en affirmant que ceux qui défendent le pouvoir sont des « mercenaires ». Dans la liste des techniques pour instaurer la peur, elles ne cessent d’invoquer les « armes chimiques », comme elles l’avaient déjà fait en Irak.

« Celui qui tient tête au lion a mauvaise haleine », avertit le proverbe libyen. La sixième condition d’une invasion est la diabolisation par les médias internationaux.

7.

La tempête médiatique actuelle ne traduit rien d’autre qu’un manque d’information. Que se passe-t-il réellement en Libye ? Les organisations populaires continuent-elles de fonctionner ou ont-elles été évincées de la politique ? La représentation s’est-elle substituée à la participation ? Peut-on croire qu’en même temps l’Indice de Développement Humain et la mécontentement social augmentent ? Kadhafi a-t-il cédé au harcèlement de l’Empire et des multinationales ? L’inimitié entre la Libye et ceux, qui durant quarante ans lui ont acheté du pétrole et vendu des armes, est-elle crédible ? Malgré l’urgence de la situation, les médias omettent toute explication.

Alors que les dirigeants étasuniens et les monopoles médiatiques ne tarissent pas d’éloges pour les insurgés, savons-nous ce qu’ils défendent ? Ce qu’ils préparent ? Ce qu’ils proposent ? Le seul fait d’armes du Front National pour le Salut de la Libye (FNSL) a été la réalisation d’un « Congrès National » aux Etats-Unis en 2007, financé par la Fondation Nationale pour la Démocratie (NED). Les médias du monde entier attendent pour dévoiler ses plans. S’ils ne le font pas, c’est soit qu’il n’en a pas, soit qu’ils sont inavouables. S’ils s’opposent à Kadhafi, privatiseront-ils les hydrocarbures ? S’ils disposent véritablement d’un soutien populaire, pourquoi est-il nécessaire que la première puissance militaire du monde intervienne de manière écrasante ? S’ils veulent le bien pour leur pays, pourquoi l’exposent-ils à une invasion meurtrière de puissances étrangères ?

« Ne cherches pas ton bonheur dans le malheur d’autrui » rappelle la maxime libyenne. La septième condition d’une invasion est d’être victime de la désinformation.

8.

Les Etats-Unis bloquent la côte libyenne avec leurs porte-avions nucléaires et des responsables confus affirment que des « conseillers » armés jusqu’aux dents ont débarqué, tandis que des alliances contre-nature se nouent entre des bandits et l’Union Européenne et qu’un hélicoptère de l’OTAN est capturé en pleine violation de la souveraineté d’un pays arabe. Walter Martinez a révélé que la London School of Economics prépare déjà la relève du pouvoir dans le pays agressé : quatre-cents étudiants libyens boursiers ont été dressés aux exigences du néolibéralisme sauvage.

Comme dans un cauchemar nous voyons se rejouer le scénario irakien. La stratégie consiste à voler le pétrole libyen et grâce à lui, développer un dumping économique pour déstabiliser les gouvernements des pays de l’OPEP. Les Etats-Unis ne sont capables que d’une seule politique : le pillage généralisé des hydrocarbures, ce qui conduit au blocage énergétique des autres puissances et à terme à une nouvelle guerre mondiale. Le Venezuela a proposé une médiation, que Kadhafi et la Ligue Arabe ont accepté. L’Alliance Bolivariennes des Peuples (ALBA) a convoqué une réunion plénière pour discuter de la situation. (ndt : l’ALBA s’est depuis prononcé en faveur de cette solution pacifique).

« Partageons la charge, elle pèsera moins qu’une plume », prie la sentence libyenne. Quand tu vois qu’un pays du Tiers Monde est sur le point de brûler sous l’agression impériale, il est l’heure pour nous de faire appel à la solidarité.

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Texte et photo: Luis Britto Garcia
Texte en version originale ici

Traduction par G.S.
L'article sur "La revolución vive" ici

19 févr. 2011

Le Venezuela et les objectifs du millénaire




Mieux vaut mesurer le bien-être des peuples avec des objectifs qu’avec des adjectifs. Lors du Sommet du Millénaire de l’an 2000, l’ONU a fixé les Objectifs de Développement du Millénaire, des objectifs concrets et quantifiables qui doivent être atteints par les gouvernements avant 2015. En 2008 le Venezuela avait déjà largement dépassé 6 d’entre eux. Vérifions-le.

1. ERRADIQUER LA PAUVRETE EXTREME ET LA FAIM


Le Produit Intérieur Brut de notre pays (PIB) en 1998 était l’équivalent de 42.066.487.000 bolivars actuels; en 2009 il a quasiment doublé en atteignant 56.022.729.000. Cela n’est pas arrivé par hasard: la lutte contre la privatisation de « Petróleos de Venezuela S.A » ainsi qu’une firme politique de défense des prix au sein de l’OPEP y ont contribué. Mais, encore plus important que le montant, voyons la façon dont il est appliqué. En 1998 seulement 8.4% du PIB était destiné aux dépenses sociales ; en 2008 ce chiffre est monté á 18.8%. Entre 2004 et 2010 PDVSA (Petróleos de Venezuela S.A) a apporté directement l’équivalent de 61 369 millions de dollars au développement social. En partie grâce a cela, la pauvreté extrême a diminué de 42,5% en 1995 à 9,4% en 2007, et la pauvreté relative de 50,5% à 33,7%. L’indice de Gini d’inégalités de revenus dans les foyers est descendu de 0,4865 en 1998 a 0,3928, ce qui fait du Venezuela le pays avec le plus bas indice d’inégalité de l’Amérique Latine capitaliste, et l’indice de Développement Humain des Nations Unies, qui en 1998 était de 0,691 est désormais de 0,878 ce qui nous situe dans le Rang des pays Hautement Développés. En 1998, chaque Vénézuélien consommait 400,56 kilos d’aliments par an ; en 2009 il en consomme 499,75, un cinquième supplémentaire. En 1998 chaque Vénézuélien disposait de 2 202 calories par jour ; en 2009 le chiffre est monté à 2 790, dépassant largement la moyenne de 2 200 calories qui sont consommées en Afrique, Asie et Amérique Latine. Le taux de chômage se situait à 11% en 1998 et il est descendu à 7,5% en 2009. Le salaire minimum en base 100 en 1998 a été quasiment multiplié par 12 pour arrivé a 1 224 en 2010, et si l’on ajoute les tickets de consommation on arrive a 2 199, soit 20 fois plus qu’en 1998. Malgré l’inflation persistante, ces améliorations sont des triomphes retentissants contre la pauvreté.

2. ATTEINDRE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE UNIVERSEL


A la fin du XXème siècle on projetait une privatisation du système éducatif qui l’aurait rendu inaccessible à la majorité des vénézuéliens. Mais les dépenses en éducation sont passé de 3% du PIB en cette époque a 5,4% en 2000 et 6,3% en 2008. Grace a la Mission Robinson, le Venezuela a alphabétisé 1 678 671 de personnes jusqu’en 2009 et a éradiqué l’analphabétisme. En 1990 seulement 39,96% des enfants allaient á l’école maternelle ; en 2008 c’est plus du double avec 84,8%. En 1998-1999 seulement 53,41% des enfants en âge d’aller á l’école recevaient une éducation initiale, en 2008 le chiffre atteint 84,8%. Non seulement l’éducation gratuite est garantie: en 2008 quelques 4 055 135 élèves du système d’Education Basique bénéficient du Programme d’Alimentation Scolaire, le doublé de 1999.
En 1988 seulement 18% des jeunes étaient inscrits dans le système éducatif, contre 42,37% en 2008. Lors de la dernière décennie le gouvernement a crée 15 nouvelles universités; le nombre d’inscrits a l’université a doublé passant de 894 418 en 2000 á 2 109 331 en 2009. Au Venezuela il y a 9 329 703 personnes qui étudient : 1 vénézuélien sur 3 ; l’immense majorité des établissements a tous les niveaux sont publics et donc gratuits ; l’accès a l’éducation est universellement garanti.

3. PROMOUVOIR L’EGALITE ENTRE LES GENRES ET L’AUTONOMIE DE LA FEMME

Entre 1990 et 1998 la moyenne d’élèves de sexe féminin dans le système éducatif était de 31.25%, en 1996-1998 il a atteint 47.56%. Il y a plus de femmes que d’hommes dans l’éducation supérieure. Parmi les 5 pouvoirs de l’Etat, 4 ont été dirigés par des femmes. A l’Assemblée Nationale la représentation féminine est passé de 10% à 16,5%. Approximativement 60% de la participation dans les Conseils Communaux et les Missions est féminine; cette tendance est progressive et impossible de stopper.



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Merci de me signaler toute amélioration de la traduction.
L'article original en espagnol se trouve ici

Traduit avec l'autorisation de l'auteur Luis Britto García

16 janv. 2011

Des cadeaux extrêmement dangereux





• Des amplificateurs acoustiques qui nous permettent de savoir ce que pensent les autres de nous et ce que nous pensons des autres
• Des traitements de botox qui paralysent les langues
• Des documents d’identité qui, au lieu d’un numéro de série, indiquent le coefficient d’intelligence
• Des GPS qui suivent á la trace les billets et les pièces et découvrent où vont exactement nos impôts
• Des programmes informatiques qui permettent aux amoureux de se voir comme ils seront dans quarante ans
• Du papier pour octroyer des nominations qui se désintègre lorsqu’on y appose le nom d’un incompétent
• Des autorisations pour ré-ouvrir des casinos fermés par un gouverneur
• Un haut-parleur offert á un imbécile
• Une autorisation pour inventer des démarches administratives offerte á un bureaucrate
• Des programmes qui calculent de combien augmentera la corruption á chaque nouvelle formalité administrative
• Des programmes qui calculent de combien diminuera le taux de vote á chaque nouvelle formalité administrative
• Des montres qui indiquent le moment exact de notre mort avec la circonstance aggravante que nous ne savons pas si elles fonctionnent réellement
• Une lampe magique qui réalise seulement les vœux que nous avons arrêté de désirer
• Une imprimante qui marque sur les politiciens leur date d’expiration
• Un détecteur de Nullités Suffisantes et de Médiocrités Consacrées
• Un pacte avec le Diable dans lequel on laisse au Diable le droit de nommer le juge qui donnera la sentence sur les désaccords du pacte
• Des pactes avec des transnationales dans lesquels on laisse aux transnationales le droit de nommer le juge qui donnera la sentence sur les désaccords des pactes
• Des juges qui décident que nos procès avec le diable seront évalués par des juges nommés par le Diable
• Des juges qui augmentent eux-mêmes leurs salaires et décident qu’ils ne paieront pas d’impôts sur l’augmentation
• Des traités dans lesquels nous donnons le privilège aux étrangers et aux transnationales de ne pas payer d’impôts dans notre pays et nous promettons de remplir nous même le trou fiscal qu’ils laissent
• Des bureaucrates qui s’occupent seulement des citoyens a travers des sites internet qui ne sont jamais ouverts
• Un vote de citoyen après avoir tenté inutilement de se communiquer a un site web qui n’ouvre jamais
• Des motocyclettes qui au lieu d’un titre de propriété, viennent avec un permis de violer toutes les lois.
• Un bureau, chargé de faire appliquer la loi aux medias de communication, qui n’applique pas la loi
• Un spot publicitaire qui dénonce les spéculateurs sans se rappeler que le gouvernement a le pouvoir de contrôler les spéculateurs.
• Un carnet qui accrédite que l’on peut être militant de plusieurs partis à la fois
• Un carnet qui accrédite que l’on peut être citoyen de plusieurs pays à la fois
• Une frontière en papier qui laisse entrer et sortir tout le monde
• Un système éducatif qui n’enseigne pas l’Histoire, ni la Géographie, ni l’Éducation Civique
• Des partis politiques qui incorporent leurs ennemis politiques
• Des programmes informatiques qui nous permettent de savoir lorsque nous commençons à ressembler a nos ennemis
• Un stylo pour signer des accords de Dette Publique
• Un détecteur qui permet de savoir si les femmes qui disent Non en réalité disent Oui
• Un détecteur qui permet de savoir si les politiciens qui disent Oui en réalité disent Non
• Des billets avec de l’encre dynamique dont la dénomination diminue au fur et á mesure qu’ils se dévaluent
• Un système monétaire qui consiste d’unités tributaires et qui augmente automatiquement les revenus des citoyens au fur et a mesure que la monnaie perd de la valeur
• Des coffres de sécurité transparents qui permettent aux citoyens de lire les dossiers des corps de répression
• Des détecteurs de fausses excuses qui rendent l’existence impossible
• Un portrait de Dorian Gray dans lequel c’est le portrait qui ne vieillit pas
• Un réactionnaire déguisé en Révolutionnaire
• Un classificateur d’instants qui nous révèle combien de temps nous avons perdu en répétant des choses sans aucun sens
• Un analyseur statistique qui vérifie combien de votes tue chaque jour un bureaucrate
• Une calculatrice qui nous indique exactement combien de pétrole il reste dans le monde et combien de temps il durera au rythme de consommation actuel
• Un rayon qui permet de voir à travers les cosmétiques pour voir comment sont réellement les femmes
• Un miroir magique qui dit uniquement la vérité
• Des cadeaux qui consistent à offrir la même chose que ce qu’on nous a offert, de façon a être tous a égalité de jour des Rois Mages


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Traduction amateure et bénévole de R.V.
Pour toute erreur ou amélioration á apporter á la traduction, contacter R.V.

Article original en espagnol : ici