28 août 2009

L'ennemi est à la porte


Les Etats-Unis ne peuvent pas occuper militairement toute l'Amérique Latine et les Caraibes. Son armée compte 2 millions d'effectifs, les nôtres à peine 1 million et demi. Pour occuper nos territoires il devrait mobiliser un nombre d'hommes équivalent, en négligeant des lieux d'opérations vitaux ou en recrutant, ce qui n'est pas viable logistiquement et économiquement. Cela poserait aussi des problèmes difficilement gérables de contrôle social et de contre-insurgence. L'empire maintient son hégémonie à travers la pression sur les gouvernements complices, la pénétration culturelle et les bases qui facilitent l'intervention militaire. Comme l'a dit Bush en 2002 en présentant la nouvelle stratégie de sécurité nationale : " Les Etats Unis vont avoir besoin de bases et de postes a l'intérieur et au delà de l'Europe Occidentale et du Nord-est de l'Asie, ainsi que d’arrangements temporaires pour le déploiement de nos forces à grande distance" (Bush, 2002).

L'occupation militaire du monde

Les Etats-Unis occupent, comme propriétaire ou en location, 6 000 bases militaires sur son territoire et 872 hors de son territoire. Ces bases accueillent 253 288 soldats avec leurs familles et le personnel de soutien et 44 446 étrangers engagés contractuellement et elles se composent de 44 870 casernes, hôpitaux, dépôts et autres structures propres, et 4 844 en location. Des décisions souveraines ont fait fermer certaines bases: l'Empire a désoccupé la base Howard en 1999 suite aux accords sur la canal de Panama; le Brésil refusa le projet d'implantation de la base de Alcántara dans le Maranhão et Rafael Correa ordonna de déloger les bases de Manta, en Equateur. Mais il reste les bases de Guantánamo à Cuba, Vieques à Puerto Rico, Soto Cano au Honduras, Comalapa au Salvador, et celles de Iquitos, au Pérou, qui surplombent l'Amazonie, ainsi que celles de Santa Lucía Huallaga, Santa Lucía et Palmapampa. Une autre base des Etats-Unis fonctionne au Paraguay: les soldats qui l'occupent jouissent de l'impunité pour violer les lois paraguayennes. Le « Commando Sur » possède aussi 17 bases terrestres de radars: 4 en Colombie, 3 au Pérou, et plusieurs bases mobiles ou secrètes dans les Andes et les Caraïbes.

Des bases contre l'Amérique Latine

Au début du troisième millénaire, les Etats-Unis installent les bases aériennes de Reina Beatriz à Aruba et de Hato Rey à Curazao, comme réponse au refus de Chavez d'installer des bases et de survoler le territoire vénézuélien. En Colombie, où une intervention militaire massive est en cours, la base aérienne de Tres Esquinas et de Larandia fonctionnaient déjà: des aéronefs opèrent dans les aéroports de Aplay, Melgar, Cali, El Dorado, Palanquero, Medellín, Barranquilla et Cartagena. Depuis l'une de ces bases, avec l'appui de la technologie et du personnel des Etats-Unis, la Colombie a lancé son attaque contre l'Equateur au début de 2008. Les Etats-Unis ont le contrôle total sur ces enclaves. Ainsi, l'agence EFE de Bogota informe que "Le 22 avril l'ambassadeur des Etats-Unis en Colombie, William Brownfield, s'est réuni avec le ministre colombien de la Défense, Juan Manuel Santos, pour lui communiquer que le Département d'Etat a décidé de "lever le veto appliqué depuis janvier 2003 à la base aérienne de Palanquero, au centre du pays, qui était sanctionnée depuis 1999 lorsque des avions qui avaient décollé de cette base bombardèrent par erreur un village et tuèrent 18 agriculteurs." Les Etats-Unis sanctionnent, imposent ou lèvent des vetos sur les bases militaires en territoire colombien, et ses soldats sont exempts des lois colombiennes. Il faut désormais ajouter à cette collection d'enclaves les bases de Malambo, Palanquero, Apiay, Tumaco, Bahía Málaga, Tolemaida et Fuerte Larandia.

La résurrection de Manta

Le "Commando Sur" a obtenu du régime du Président équatorien Noboa la base Aérienne de Manta sur la cote du Nord-est, qui dominait la région du Putumayo et étendait la surveillance aérienne sur toute la région andine et fournissait des données d'Intelligence à l'armée colombienne et aux escadrons de la mort entrainés et dirigés par les USA. Selon Pace, Manta "est la clef pour réajuster notre zone de responsabilité, notre architecture (l'appareil militaire) et pour étendre la portée de notre couverture aérienne de DM et T (Détection, Contrôle et Suivi) dans les Zones Sources (de production de drogues)" (Zibechi, 2005). Le président Correa donna l'ordre catégorique de désoccuper Manta. À sa place, les Etats-Unis projettent d'installer 2 bases supplémentaires de capacités égales en Colombie, dont une à Cartagena pour les opérations de la IVème flotte de l'Atlantique.

Un demi-million d'effectifs

La Colombie en 2007 possède 459 687 fonctionnaires occupés à la Défense et Sécurité et dépense chaque année 6,5% de son PIB dans la guerre, quelques 22 milliards de dollars, selon Juan Camilo Restrepo et Pedro Medellín (Semanario VOZ, edition 2427, cit. par Álvaro Angarita: “Crece el gasto militar. Guerra devora el presupuesto”; 27-2-2008 www.geocities.com/vozxcol/voz.pdf). En 2009 le Département d'Etat a dépensé 520 millions de dollars dans le Plan Colombie. Quelqu'un croit-il vraiment que ce formidable déploiement de la première puissance militaire du monde, en association avec le pays le plus militarisé d'Amérique Latine, a pour objectif de dérouter 10 000 insurgés et quelques trafiquants? Il a pour cible les réserves d'hydrocarbures, d'eau et de biodiversité du Venezuela, de l'Equateur et du Brésil.

Des bases inutiles

L'objectif est inutile. Ni la Colombie ni les Etats-Unis ne peuvent dominer avec succès le démesuré Brésil et ses alliés. Les bases sont bonnes pour l'espionnage, les attentats et les interventions mais elles ont des limites. Cela fait plus d'un siècle que les Etats-Unis maintiennent l'enclave de Guantanamo à Cuba. Ses marines n'en sortent pas car ils savent qu'ils trouveront la résistance compacte d'un peuple irréductible. Il est difficile de suivre la voie pacifique quand l'adversaire choisit la violence. Avant de s'occuper des bases extérieures occupons nous à organiser la résistance et déshabiliter les enclaves de l'Empire dans notre pays. Le peuple armé ne sera jamais humilié.




6 août 2009

Guerre contre le Venezuela


. Hugo Chávez Frías évoque la possibilité qu'une guerre se déclenche contre le Venezuela.

. Cette possible guerre commence sans déclaration.

. Des pelotons paramilitaires traversent la frontière sans obstacles et occupent des positions dans tout le pays sans avoir à combattre.

. Les prêts à usure, le narcotrafic, les sicaires, les achat de fonds et d’entreprises stratégiques, la traite de personnes, les bingos et casinos forment la cinquième colonne qui corrompt puis domine les autorités

. Les médias internationaux inventent de fausses vidéos de Macanao où l'on voit des fondamentalistes islamiques pointer des armes de destruction massive vers Washington.

. Encouragés par l’impunité avec laquelle ils violent la Constitution et les Lois, les médias nationaux diffusent les bobards pour justifier une agression « préventive ».

. En se basant sur la sentence du TSJ (Tribunal Suprême de Justice) qui soumet les contrats d'intérêt publique aux arbitres étrangers, une conspiration de transnationales crible le Venezuela de demandes en justice téméraires afin de soumettre à un embargo ses biens à l'extérieur et ses réserves internationales.

. En se basant sur la doctrine selon laquelle les Traités sur les Droits de l'Homme l'emportent sur la Constitution, un juge étranger destitue le président du Venezuela pour une supposée violation des Droits de l'Homme.

. La Lloyd's de Londres déclare que les ports et aéroports vénézuéliens sont dangereux, afin que les bateaux et avions ne fassent plus d'escale au Venezuela sous peine de voir leurs assurances invalidées.

. Encouragés par l’impunité qui suivit le sabotage de 2002, les monopoles nationaux de distribution d’aliments se joignent au blocus en lançant un nouveau lock-out.

. Un pays voisin mobilise vers nos frontières les 459.687 hommes armés qui figurent dans le Budget de sa Défense, accompagnés par des centaines de milliers d'autres qui ne figurent pas dans le Budget.

. Des bandes d'étrangers en situation irrégulière, entrainés, armés et organisés militairement, imposent leur autorité de fait dans des zones où, comme l'a reconnu le président, l'autorité de l'Etat est très faible.

. Suite à l’appel au recrutement de l’armée, les vénézuéliens qui possèdent aussi la nationalité d’un autre pays, grâce au régime de double nationalité, refusent de s’enrôler en prétextant qu’ils ont des devoirs militaires envers leur autre patrie. Ils se présentent aux consulats de leur autre pays afin de recevoir des instructions sur comment utiliser leurs compétences et leurs postes au sein des pouvoir Législatif, Exécutif, Judiciaire, Moral et Electoral du Venezuela contre celui-ci.

. Les juges, gouverneurs, maires, députés, ministres, diplomatiques et officiels s’entassent dans les files d’attente.

· Suivant les instructions des ONG étasuniennes Indian Resource Law Center et International Indian Treaty Council, plusieurs ethnies proclament leur autonomie, se déclarent à part du peuple vénézuélien et propriétaires exclusifs du sol et du sous-sol des zones stratégiques, et renient au Venezuela le droit de disposer de ces zones et d'y exercer son autorité.

. De la même façon qu'ils l'ont fait contre la Révolution Sandiniste, les ONG étasuniennes Indian Resource Law Center et International Indian Treaty Council obtiennent une sanction contre le Venezuela auprès de la Cour Interaméricaine des Droits Humains de l'OEA, et mettent en place leurs lobbys pour faire condamner notre pays par l'ONU et l'OIT (Organisation Internationale du Travail)

. Les gouverneurs des régions frontalières qui se mettaient d’accord avec le consul d’une République voisine afin de prendre des décisions « à niveau de gouvernement », rétablissent la communication afin d’adopter des mesures « à niveau de gouvernement d’occupation ».

· Haliburton et les transnationales qui se sont partagé le pétrole Irakien se mettent d'accord pour se répartir l'industrie des hydrocarbures et les réserves du Venezuela.

. Les agences d’intelligence étasuniennes maintiennent un espionnage constant des communications vénézuéliennes grâce à leurs softwares commerciaux, et au retard dans l’adoption de softwares libres, et larguent un virus au moment choisi.

· Un commando dirigé par Posada Carriles depuis Miami, et entrainé par les services secrets d'une puissance militaire du Moyen-Orient échoue dans sa tentative d'attentat numéro cinquante contre le Président du Venezuela.

. Encouragés par leur impunité lors des violations de la Constitution et de la "Loi Resorte", les medias privés informent que l'attentat a réussi et qu'une junte présidée par Carmona Estanga a été assermentée.

. Encouragés par l’impunité dans la pratique illégale d’interférer dans les programmes avec des insertions publicitaires, les émetteurs de chaines de télévision interférent et défigurent tout les démentis des autorités légitimes.

· Les Etats-Unis mobilisent leur 4ème Flotte vers la base navale Reina Cristina à Curaçao et vers la nouvelle base navale qu'un pays voisin leur a autorisé a installer sur sa cote caribéenne.

. Une cinquantaine de commandos et une dizaine d'attentats précis, contre les voies et points stratégiques de transport de biens et d'énergie mal surveillés, isolent le Venezuela

· Des excédents d'aéroplanes et de missiles utilisés lors de l'agression contre l'Equateur en 2008, dirigés depuis les bases étasuniennes du pays voisin, sont lancés sur des cibles stratégiques préalablement sélectionnées par des avions et satellites espions.

. Une multitude d’opposants se réunit joyeusement et déploie des drapeaux pour recevoir les envahisseurs, et se retrouve foudroyée par le premier missile intelligent.

. Tout les plans d’agression échouent en essayant de désarticuler un pays, dont la seule planification consiste en « tout ca c’est du passé, compatriote ».

· Quatre millions de déplacés de guerre et vingt milles insurgés prennent le pouvoir dans une République voisine, pendant que ses effectifs de 500,000 soldats tuent des moustiques à la frontière.

. Une insurrection sociale d’étasuniens désespérés face à la perspective d’une nouvelle guerre fait rentrer aux ports la quatrième Flotte.

. Toutes les phases de cette guerre, sauf les sept dernières, peuvent être évitées dès aujourd’hui, avec des mesures précises. Si elles sont conjurées, les sept dernières phases ne se réaliseront pas non plus.
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