tag:blogger.com,1999:blog-22544660213200099222024-02-06T19:34:53.144-08:00Luis Britto Garcia en francaisCe blog est une compilation d'articles, de nouvelles, d'essais et autres textes de l'auteur Vénézuelien Luis Britto García. Avec l'aimable autorisation de Luis Britto GarcíaR.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.comBlogger51125tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-7221942679901184992013-07-31T10:55:00.001-07:002013-07-31T10:55:20.595-07:00L'information est Révolution<div class="MsoNormal">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxkvD0VOWZDOlDLE3Q6vAo6nTRy4J-j2c40FGUBVguQLjy3zFwtXCmsgdzxilrS3iVNxCrQQQdXYYQVsh2THe17OQH0r6uT4J1BvVaUI6QzT7O-h6ttx30v89ZpOQr97chSci_EtO5i34/s1600/LBGOJOESPIA+004.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxkvD0VOWZDOlDLE3Q6vAo6nTRy4J-j2c40FGUBVguQLjy3zFwtXCmsgdzxilrS3iVNxCrQQQdXYYQVsh2THe17OQH0r6uT4J1BvVaUI6QzT7O-h6ttx30v89ZpOQr97chSci_EtO5i34/s640/LBGOJOESPIA+004.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18.0pt; mso-ansi-language: FR;"><br /></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18.0pt; mso-ansi-language: FR;"><br /></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18.0pt; mso-ansi-language: FR;">1</span><span lang="FR"><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18.0pt; mso-ansi-language: FR;"><br /></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18.0pt; mso-ansi-language: FR;">Dans son anti-utopie "Nous autres",
Evgueni Zamiatine imagine un monde de gratte-ciels avec des murs, des toits et
des planchers de cristal, où aucun acte ne passe inaperçu des autres. Dans
"1984", de George Orwell, des écrans de télévision ubiquistes et impossibles
à éteindre nous espionnent. L'utilitariste libéral Jeremy Bentham a fait
construire le panoptique, une prison épouvantable dans laquelle toutes
les cellules peuvent être surveillées par un seul gardien situé à un endroit
privilégié. Nous sommes prisonniers de ces cauchemars: nos actes ne peuvent
plus être dissimulés, face à ces observateurs qui nous scrutent derrière des
miroirs impénétrables. Le savoir est pouvoir. Les espions savent tout de nos
appels téléphoniques, de nos courriers, revenus, dépenses, habitudes de
consommation, idées, maladies, relations, emplacements. Des microphones
ultra-sensibles peuvent capter le monologue intérieur que nous articulons même
quand nous ne parlons pas, c'est à dire, nos pensées. Des analyseurs de rythme cardiaque,
du langage corporel et de nos expressions pourraient accéder à ce dont nous ne
sommes même pas conscients. Ce flux d'information est unilatéral. Espionner
c'est avoir le pouvoir. La guerre contre le terrorisme nous a mené à la terreur
totale.</span><span lang="FR"><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18pt;">2</span><span lang="FR" style="font-size: 13.5pt;"><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18pt;"><br /></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18pt;">Depuis le XIXe siècle, toutes les législations
garantissent l'inviolabilité de la correspondance. Actuellement, les
gouvernements et les entreprises ne s'attribuent pas seulement le droit de
connaitre le contenu des messages qu'ils suivent ou interceptent, mais aussi
celui de les utiliser, les publier, et d'enregistrer des données obtenues.
Facebook et d'autres réseaux sociaux prétendent avoir la propriété
intellectuelle de tout ce qui y circule. C'est comme si les transporteurs se déclaraient
propriétaires de toutes les marchandises qu'ils déplacent. Dans sa course à la
confiscation des moyens de production, le capitalisme confisque l'information.</span><span lang="FR" style="font-size: 13.5pt;"><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzoA1mqP_ugPPvsCriG-sLEe49IRpD8yG4Pwqca_pJwFRoirvQiwZ1cDV8DCAyNPTNyFrT4QENCVRR2viAw21wuCHgCRltDpc69J2rP1FFvgNX7VZ_-ELLRB1EdrB8CqjWfV9bELa_v2o/s1600/BILBARC13+229.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzoA1mqP_ugPPvsCriG-sLEe49IRpD8yG4Pwqca_pJwFRoirvQiwZ1cDV8DCAyNPTNyFrT4QENCVRR2viAw21wuCHgCRltDpc69J2rP1FFvgNX7VZ_-ELLRB1EdrB8CqjWfV9bELa_v2o/s640/BILBARC13+229.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18pt;">3</span><span lang="FR" style="font-size: 13.5pt;"><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18pt;"><br /></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18pt;">A quoi s'applique ce contrôle? Une
gestion totale et totalitaire de l'information comme celle-ci permettrait d'éradiquer
le crime organisé, la vente de produits nocifs pour la santé, le trafic
d'armes, la corruption politique, les délits bancaires, l'évasion fiscale, la
traite de personnes, l'exploitation des travailleurs, le blanchiment de
capitaux, les paradis fiscaux, le monopole des aliments, les faux prétextes
pour les guerres, comme la construction imaginaire d'armes de destruction
massive. Si de tels fléaux persistent, c'est parce que l'espionnage ne les empêche
pas d'être: il les rend possibles et assure leur impunité. D'où les inhumaines persécutions
contre Assange et Snowden, contre tous ceux qui brisent, même accidentellement,
le monopole du mystère. L'espionnage ne viole pas le secret: il le crée. Tous
ceux qui ont échafaudé des systèmes d'espionnage ont fini par en être victimes.
A travers le cristal impénétrable, présidents, financiers et sicaires son plus
espionnés que nous, par des maitres qui restent dans les ténèbres.</span><span lang="FR" style="font-size: 13.5pt;"><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18pt;">4</span><span lang="FR" style="font-size: 13.5pt;"><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18pt;"><br /></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18pt;">La peur de révéler des misères domestiques
a poussé la bourgeoisie à valoriser la vie privée. La peur de la police a
incité les révolutionnaires à ne jamais révéler leurs contacts. Aujourd'hui
rien ne se cache. Tous aspirent au quart d'heure de gloire que leur a promis
Andy Warhol. Le président Obama recommande aux jeunes de faire attention à ce
qu'ils publient sur les réseaux sociaux. Mais, que révèle cette indiscrétion?
Ouvrir des sites web revient à accéder à des vitrines impudiques où les usagers
exhibent aussi bien leurs possessions que leurs perversions. Un regard critique
révèle que le portrait de l'utilisateur est Photoshop, que ses supposées
possessions sont des copier-coller, que sa liste d'amis consiste en des
centaines de personnes qui ne le connaissent pas. Le narcissisme digital gonfle
les archives des espions de térabits de propriétés et de relations
inexistantes. Nous ne sommes pas loin du monde fictif annoncé dans
"Matrix". Les espions informatiques vivent dans un univers illusoire,
comme leurs victimes.</span><span lang="FR" style="font-size: 13.5pt;"><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18pt;">5</span><span lang="FR" style="font-size: 13.5pt;"><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18pt;"><br /></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18pt;">Dans un passé turbulent, j'ai dû
entrer dans la clandestinité. A partir d'aujourd'hui toute l'humanité doit le
faire. Cela va requérir de la prudence la plus élémentaire. Utiliser avec extrême
limite les moyens de communication. Déguiser ce qu'on y communique. Savoir que
l'on peut à n'importe quel moment être face à un espion, un microphone, ou une
caméra. Ou, au contraire, doit-on agir avec la désinvolture de qui n'a rien à
cacher? Une enquête révèle que 67% des étasuniens approuvent le fait que
Snowden ait révélé les informations secrètes du gouvernement des Etats-Unis. Il
confirme aussi que cette majorité n'approuve ni le secret, ni le contenu de
l'information. Les espions et leurs sicaires sont les anticonstitutionnels, les
illégaux, les antidémocratiques. Leur pouvoir consiste à nous obliger à nous
cacher. Qu'ils se cachent eux-mêmes.</span><span lang="FR" style="font-size: 13.5pt;"><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18pt;">6</span><span lang="FR" style="font-size: 13.5pt;"><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18pt;"><br /></span></div>
<u1:p></u1:p>
<u1:p></u1:p>
<u1:p></u1:p>
<u1:p></u1:p>
<u1:p></u1:p>
<br />
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span lang="FR" style="font-size: 18pt;">Si je connais les cartes de mes
opposants et qu'ils ignorent les miennes, je peux les balayer. L'accès
privilégié à l'information est le principal moyen de production. Rothschild a
multiplié sa fortune grâce à un système privé de courrier qui lui a permis de
connaitre avant tout le monde en Angleterre la déroute de napoléon à Waterloo.
De même que le capital et le pouvoir, l'information tend à se concentrer en peu
de mains. Si le pouvoir corrompt, l'information absolue corrompt absolument. Les
entreprises des Etats-Unis ont systématiquement gagné tous les appels d'offre
face aux entreprises européennes, en connaissant d'avance tous leurs devis grâce
à un système d'espionnage d'internet qui s’appelle Echelon. L'espionnage exacerbe
la guerre des classes entre une minorité de monopoles de la connaissance et un
immense prolétariat pseudo-informé, la guerre entre des empires super-informés
et des pays sous-informés. La concentration de l'information réplique
exactement celle du capital. Le moment arrivera-t-il ou l'immense majorité de désinformés
expropriera l'infime minorité d'informés? L'accès à l'information est révolutionnaire.</span></div>
</div>
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<span lang="ES-VE"><div class="MsoNormal">
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<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglRDzl-1QIO6i_PY9I0YhMX-Ucit1hqvh5xp8WGnEaLFGJ7aLOlfa2_jW22YoLFnBFQP_nxol3Ku1Wd93xWSp_ZSMTGnTYJpRy9I1DboX93lGjr9RReyBIcacv05FUNyda6DDB9tTKlbQ/s1600/VIENA+2011+111.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglRDzl-1QIO6i_PY9I0YhMX-Ucit1hqvh5xp8WGnEaLFGJ7aLOlfa2_jW22YoLFnBFQP_nxol3Ku1Wd93xWSp_ZSMTGnTYJpRy9I1DboX93lGjr9RReyBIcacv05FUNyda6DDB9tTKlbQ/s640/VIENA+2011+111.jpg" width="480" /></a></div>
<br /></div>
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</span></div>
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<br /></div>
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<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
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<br /></div>
</span></div>
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<span lang="ES-VE"><span style="font-size: large;"><<<<<<<<<<<<<<<<</span></span><br />
<span lang="ES-VE"><span style="font-size: large;"><br /></span></span>
<span lang="ES-VE"><span style="font-size: large;">traduit de l'espagnol par R.V. me contacter pour toute amélioration</span></span><br />
<span lang="ES-VE"><span style="font-size: large;">article original en espagnol <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.mx/2013/07/informacion-es-revolucion.html" target="_blank">ici</a></span></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
</div>
R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-46109629718802787602012-05-13T14:41:00.000-07:002012-05-13T14:47:59.893-07:00Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la Commission InterAméricaine de l'OEA (mais que vous n'osiez pas demander)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvM8EOwUW-Rkndg112MNy2QE11lnAWhGFnAfrKSbBAsJeREIqe5mPmIIYQAJOVlZ3epQJGtmlwJ8TZR0CLBphtYQsz1zk8YdB0H3yjidZHap4fawKFSg_aZuhZjpDZU7Ldi58HOMjOqsw/s1600/WASHING2012+025.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvM8EOwUW-Rkndg112MNy2QE11lnAWhGFnAfrKSbBAsJeREIqe5mPmIIYQAJOVlZ3epQJGtmlwJ8TZR0CLBphtYQsz1zk8YdB0H3yjidZHap4fawKFSg_aZuhZjpDZU7Ldi58HOMjOqsw/s320/WASHING2012+025.jpg" width="320" /></a></div>
<b>- Que sont la Commission et la Cour Interaméricaine des droits de l’Homme ?</b><br />
- Ce sont des organismes qui dépendent de l’Organisation des Etats Américains, organisme qui a ses installations à Washington et qui sert fondamentalement à valider les politiques des Etats-Unis, qui payent plus de la moitié de son budget
<b> </b><br />
<br />
<b>- La Commission et la Cour interaméricaine de l’OEA défendent les Droits de l’Homme ?</b><br />
- Seulement s’ils sont violés par un Etat. S’ils sont violés par un entrepreneur, un propriétaire terrien, un banquier ou une transnationale, elles restent les bras croisés. Elles ne s’occupent pas non plus du droit au travail, à la terre, à l’eau, à l’éducation, à la santé, à la sécurité sociale, à la culture et à l’information : à tout ce qui rend la vie digne et possible.<br />
<br />
<b>- La cour interaméricaine est impartiale?</b><br />
- Aucunement. Durant les horribles décennies de la Quatrième République, quand il y avait des massacres, des camps de concentration, la torture, des milliers de disparus et des suspensions de garanties qui duraient des années, la Commission a donné suite à seulement 6 demandes, dont une faite par le terroriste Orlando Bosch et une autre par le terroriste Posada Capriles. Durant la décennie du gouvernement bolivarien, quand toutes ces pratiques ont disparu, la Commission a donné suite à 66 demandes contre le Venezuela.<br />
<br />
<b> - La Commission et la Cour sont-elles efficaces ?</b><br />
- Seulement pour défendre les droits du capital. Elle ne se sont jamais prononcé contre la dictature des Somoza, mais elles ont condamné la Révolution Sandiniste. Quand le président Chavez a été pris en otage par des putschistes fascistes la Commission n’a pas bougé le petit doigt pour prendre une mesure préventive en sa faveur, alors que l’organisation Colombienne Minga le lui avait exigé. Elle n’a rien fait non plus quand le président Manuel Zelaya a été enlevé. Quand le président Rafael Correa a été enlevé et blessé par balle par des putschistes fascistes, elle n’a rien dit non plus. Quand Correa a gagné légitimement un procès contre les monopoles du secteur des communications qui l’avaient calomnié, cette fois ci, la Commission est intervenu pour demander à Correa de pardonner.<br />
<br />
<b>- La Commission Interaméricaine reçoit des plaintes valides ?</b><br />
- Dans son rapport de 2011, la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme nous accuse dans 233 paragraphes. Dans 205 de ces 233 cas, les ressources internes n’ont pas été épuisées, et donc la Cour ne devrait même pas les connaitre car son Statut le lui interdit. Dans 225 de ces cas, elle oublie de mentionner des faits comme les noms, dates, lieux et autres, alors qu’elle est obligée de les préciser dans son Statut. Dans 182 cas, elle juge des suppositions de faits futurs et incertains, qui « pourraient » se passer. Dans la grande majorité des cas, elle se base sur des rumeurs ou des coupures de presse, qu’aucun tribunal digne de ce nom ne recevrait comme preuve. Elle donne même son avis sur des projets de lois, dont la sanction dépend de l’Assemblée Nationale, et non pas d’une officine à Washington.<br />
<br />
<b>- Les décisions de la Commission contre le Venezuela sont biaisées?</b><br />
- Dans son rapport, la Commission nous place avec la Colombie, Honduras et Haïti, dans les pays qui présentent des “situations qui affectent sérieusement et gravement la jouissance des droits fondamentaux.” Nous assimiler à des pays occupés par les Etats-Unis ou à des gouvernements surgis de coups d’Etats ou de guerres civiles est une injure.<br />
<br />
<b>- Qui paye la Commission Interaméricaine et la Cour interaméricaine?</b><br />
- La Commission interaméricaine et la Cour Interaméricaine dépendent de l’Organisation des Etats Américains (OEA), à laquelle les Etats-Unis apportent chaque année 44,2 millions de dollars, plus de la moitié de son budget. Le National Endowment for Democracy (NED) finance aussi, avec des quantités non précisées mais importantes, une myriade d’ONGs qui trament des accusations contre le Venezuela. Ces juteuses rétributions pourraient être réduites à l’initiative du Député Connie Mack, de Floride, selon qui « L’OEA est une organisation en Amérique Latine qui a échoué » (AFP, 3-5-2012). La Commission interaméricaine harcèle le Venezuela à coups de dollars.<br />
<br />
<b>- Peut-on éviter que le Venezuela soit jugé par des organismes qui ne reconnaissent pas sa souveraineté?</b><br />
- Rien de plus simple. L’article 236 de la Constitution établit que “les relations extérieures de la République et la célébration et ratification de traités, conventions et accords internationaux sont des attributions et obligations du Président de la République ». s’il peut les célébrer, il peut aussi les dénoncer. L’article 187 dit que « Il correspond à l’Assemblée Nationale d’approuver par Loi les Traités et Conventions internationales célébrées par le Pouvoir Exécutif National, sauf exceptions mentionnées dans cette Constitution ».<br />
<br />
<b>
- Le Venezuela est le seul pays à formuler des critiques contre les procédés illégaux de la Commission et la Cour Interaméricaine ?</b><br />
- Dans le rapport du « Groupe de Travail spécial de Refléxion sur le fonctionnement de la Commission Interaméricaine” du 13 décembre 2011, les représentants du Brésil, de la Bolivie, de l’Equateur, du Mexique et du Pérou recommendent à la Commission de “a) Réfléchir sur l’efficacité du Chapitre IV du Rapport Annuel de la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme sur la promotion des Droits de l’Homme dans l’hémisphere. B) Revoir les critères, méthodologies et procédés pour l’élaboration de ce Chapitre IV, y compris l’usage de sources publiques et privées. C) Amplifier le spectre de ce Chapitre IV pour que la situation des Droits de l’Homme dans tous les Etats de la région soit analysée de manière objective et intégrale, indépendamment du fait que ces Etats fassent ou non partie des instruments interaméricains des Droits de l’Homme. D) Considérer dans l’élaboration du Chapitre IV, non seulement les droits civils et politiques, mais aussi les droits économiques, sociaux et culturels. »
On ne peut mépriser le fait qu’autant de pays de cette importance ordonnent à un organisme de reconsidérer son efficacité, ses critères, ses méthodologies, ses limites et son étroitesse de vue. Ce sont des pays qui comprennent près de la moitié du territoire et de la population d’Amérique Latine et des Caraïbes.<br />
<br />
<b>- Si nous sortons de la Commission et de la Cour, nous nous retrouverons isolés ?</b><br />
- Ni les Etats-Unis ni le Canada n’ont été soumis, jamais, à la Commission ou à la Cour. Mieux vaut les isoler eux.R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-23739119622198313672011-12-04T19:04:00.000-08:002011-12-04T19:08:17.499-08:00L'Amérique Latine et les Caraïbes ne sont l'arrière cour de personne<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLE-gyCJh9g-qMTSgJhhylJTk8JNtbbaB6_6OKDc4l0rwUrfMzNZbeagRcW4F5rjPo-4L6CPaJPK1bbKoQhZvxA0yfqhyAJ1HMuUgeWaGiTFwLsWlbovn_VtpTpHLl31fZwviVPpggg8A/s1600/AMERICALATINAAmerica_noviter_delineata.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 243px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLE-gyCJh9g-qMTSgJhhylJTk8JNtbbaB6_6OKDc4l0rwUrfMzNZbeagRcW4F5rjPo-4L6CPaJPK1bbKoQhZvxA0yfqhyAJ1HMuUgeWaGiTFwLsWlbovn_VtpTpHLl31fZwviVPpggg8A/s320/AMERICALATINAAmerica_noviter_delineata.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5682475473294369282" /></a><br /><br /><br />Une communauté de 33 pays Latino-Américains et des Caraïbes ! Une Alliance de 540 millions de personnes et 20 millions de kilomètres carrés ! Une union régionale qui possède les plus importantes ressources naturelles du monde ! Une fraternité de peuples avec une seule religion majoritaire et deux langues prédominantes, sans grande différence culturelle ! Une fraternité sans la tutelle des Etats-Unis ! Un millier de tâches sur le chemin de la Communauté des Etats Latino-Américains et Caribéens vers le point culminant de notre indépendance !<br /><br />AU NIVEAU ECOLOGIQUE ET TERRITORIAL<br /><br />Réaliser un recensement intégral de la biodiversité et des ressources de la région et fixer les limites de son exploitation. Déclarer les réserves forestières et les eaux comme des biens du domaine public non privatisables. Et non exploitables. Annuler les concessions étrangères, expulser les industries prédatrices et pollueuses et favoriser le contrôle national des entreprises qui extraient et transforment les ressources naturelles et développent des sources alternatives d’énergie renouvelable. Limiter ou éradiquer les agro-combustibles. Creuser un second canal interocéanique sous contrôle régional, intégrer en une seule artère fluviale les grands fleuves sud-américains, profiter au maximum du potentiel hydroélectrique, construire un réseau de chemin de fer qui communique tous nos pays. Adopter des politiques communes pour faire face au changement climatique et affronter les désastres qu’il crée.<br /><br />AU NIVEAU SOCIAL<br /><br />Conjuguer nos efforts afin d’en terminer avec la pauvreté et diminuer les inégalités. Réforme agraire intégrale et control social sur la terre afin d’obtenir la souveraineté alimentaire et combattre la crise mondiale des aliments. Développer des politiques d’aménagement du territoire et créer des opportunités qui évitent aux peuples la migration forcée vers les grandes villes et à l’étranger. Protéger les formes de production traditionnelles. Favoriser la désurbanisation à travers des centres de développements alternatifs et des techniques de gestion à distance. Humanisation des villes. Reconnaissance et institutionnalisation des Mouvements Sociaux. <br /><br />AU NIVEAU ÉCONOMIQUE<br /><br />Reformulation des paramètres de Développement en renouvelables et soutenables. Ouverture et intensification des relations et échanges commerciaux vers l’Asie, l’Afrique et le Pacifique. Révision et cession collective des paiements de la Dette extérieure. Renforcement et Extension des alliances commerciales internes, avec exclusion des pays qui ont des Traités de Libre Commerce avec des puissances étrangères, et dénonciation de ces accords. Nullité des infâmes traités contre la Double Imposition, qui immunisent les transnationales contre les impôts. Soumettre les maquiladoras aux lois et droits du travail locaux. Initiatives pour le control social progressif des industries basiques et stratégiques. Lancement du SUCRE et de la Banque du Sud.<br /><br />AU NIVEAU POLITIQUE<br /><br />Récupération totale de la souveraineté territoriale, législative, judiciaire et administrative qui a partiellement diminué a cause des traités et accords internationaux. Démocratie sociale et économique participative. Harmonisation entre les mouvements sociaux, partis et Etats. Interdiction des subventions étrangères aux organisations politiques et aux organismes qu’elles contrôlent. Informatisation de l’Etat pour garantir que l’information soit disponible pour les administrateurs et les citoyens et que la majorité des formalités puissent être réalisées á distance. Reconnaissance du Doit de l’Etat à intervenir dans les questions économiques et sociales, protéger les industries et réguler et contrôler le capital financier.<br /><br />AU NIVEAU STRATÉGIQUE<br /><br />Déclaration de l’Amérique Latine et des Caraïbes comme zone de Paix. Pression collective pour le retrait des bases militaires des Etats-Unis. Exiger la suspension des vols de puissances militaires étrangères. Exclusion des flottes militaires étrangères à la région dans nos eaux territoriales. Renforcement de la sécurité informatique et création de réseaux régionaux indépendants fondés sur le software libre. Dénoncer le Traité Interaméricain d’Assistance Réciproque et le remplacer par des pactes mutuels de non agression, solutions pacifiques des conflits, et réponses collectives aux agressions de puissances étrangères. Accès pour toutes les classes à la carrière militaire. Milices populaires. Formulation de doctrines et de plans de guerre populaire de résistance, guerre asymétrique et conflit de faible intensité. Création de nos propres industries d’armement défensif. Démantèlement du narcotrafic en fermant les voies de transfert vers les Etats-Unis et l’Europe, les principaux financiers et consommateurs de la planète.<br /><br />AU NIVEAU CULTUREL<br /><br />Révision et divulgation de notre histoire solidaire. Liberté et soutien à la circulation de biens culturels entre nos républiques. Sauvetage, préservation et mise en valeur de notre patrimoine culturel. Développement de politiques pour l’élimination définitive de l’analphabétisme, gratuité de l’enseignement à tous les niveaux, systèmes massifs d’éducation à distance et normes intégrales de validation et revalidation des études. Résiliation de tous les accords et traités selon lesquelles les Etats Unis et l’Europe exercent une influence ou un contrôle sur les contenus et méthodes de nos systemes éducatifs et de recherche. Orientation de la recherche académique et scientifique vers nos problèmes régionaux. Protection de la musique, la cinématographie, la télévision produits dans la région. Réseau d’agences d’information régionales. Normes rigoureuses de responsabilité sociale pour les medias de communication. Multiplication des stations émettrices libres, alternatives et de service public avec une portée continentale. Création de réseaux d’Instituts d’Etudes Latino-Américains et des Caraïbes.<br /><br />AU NIVEAU INTERNATIONAL<br /><br />Ne répétons pas les expériences de la Ligue arabe ou de l’Union Africaine, qui plus d’une fois ont abandonné leurs propres membres face à l’agression impériale. Les Latino-Américains et caribéens sont soumis dans d’autres pays á des régimes de visa et d’immigration discriminatoires et draconiens : nous devrions appliquer à chaque fois une stricte réciprocité. Le CELAC contient des pays avec des orientations distinctes, certains ouverts vers le futur, d’autres toujours attelés à des pactes, des compromis et des dépendances de pouvoir hégémoniques qui aujourd’hui entrent en décadence. Certains de ses membres ont des traités de Libre Commerce avec les Etats Unis ou l’Union Européenne. A travers de tels accords ils pourraient entrer dans notre économie comme des chevaux de Troye. D’autres ont des gouvernements surgis directement ou indirectement de forces contre-révolutionnaires. La tâche d’arriver à des accords avec des perspectives si différentes sera délicate. La CELAC remplacera surement l’organisation naissante de l’UNASUR, en y ajoutant le Mexique et l’Amérique Centrale. Il faut envisager, entre autres, la désintégration de l’OEA, qui durant toute son existence a seulement servi á légitimer les ingérences des Etats Unis et agresser, isoler, ou délégitimer les expériences progressistes. L’unité potentielle de la CELAC lui donnera un poids déterminant au sein de l’Organisation des Nations Unies. Cette abondante coalition de pays pourrait aspirer à exercer des positions décisives au Conseil de Sécurité, au Conseil des Droits de l’Homme, dans l’Organisation Mondiale du Commerce et dans d’autres sections clefs de l’organisme mondial. Le nouvel organisme aura sans aucun doute une attitude moins complaisante envers l’Alliance de l’Atlantique, qui se noie dans le désastre de la crise économique, et plus ouverte envers la Chine, la Russie, l’Inde, le Japon et en général l’Asie, l’Afrique et les puissances émergentes. Elle pourrait très bien assumer le leadership d’un Mouvement des Pays Non Alignés revitalisé. Notre Amérique est le chemin vers Notre Avenir. L’Amérique Latine et les Caraïbes ne sont plus l’arrière cour de personne.<br /><br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<br /><br />Traduit avec l'aimable autorisation de Luis Britto García<br />Article original en Espagnol <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2011/12/america-latina-y-el-caribe-ya-no-es-el.html">ici</a><br /><br />Traduction par R.V. (me contacter pour toute amélioration)R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-86669929402834058092011-11-13T08:20:00.000-08:002011-11-13T08:25:25.651-08:00Entre assassins tu te vois<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjVHLRUK4h91DVp54FAAE8How9eph9j6HVIwbyGwt0Q3uYa1wLi9-ls525BTjUNSkyp9mg5T5XEkNssIfW9qw-sSRNGlPwl-XlYOZW7jW8JO81lvCTEDsy3k_0A5ENyRw6ZhsQ3YNVmWRM/s1600/libia_270x250.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 270px; height: 250px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjVHLRUK4h91DVp54FAAE8How9eph9j6HVIwbyGwt0Q3uYa1wLi9-ls525BTjUNSkyp9mg5T5XEkNssIfW9qw-sSRNGlPwl-XlYOZW7jW8JO81lvCTEDsy3k_0A5ENyRw6ZhsQ3YNVmWRM/s320/libia_270x250.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5674516623857349938" /></a><br /><br /><br />1<br /><br />Dans le documentaire d’Errol Morris “The Fog of War”, Robert McNamara, ancien Secrétaire de la défense des Etats-Unis, confessait que « si nous avions perdu, nous aurions tous été jugés comme criminels de guerre ». Noam Chomsky propose un tel jugement pour tous les présidents étasuniens. Il n’exagère pas : le document du gouvernement des Etats Unis daté de 1960 Selective Assassination as an Instrument of Foreign Policy, ISBN 1-58160-296-0 consacre l’assassinat comme un instrument de la politique extérieure. Lawrence Davidson témoigne que, pendant la guerre du Vietnam, le programme Phoenix de la CIA a assassiné de sang froid 23 369 présumés membres du Vietcong. Ce chiffre est dépassé par l’hécatombe de plus de 500 000 communistes en 1965 en Indonésie, selon les listes préparées par la CIA et utilisées par des militaires entrainés aux Etats-Unis. Obama proclame que le génocide en Libye est « le modèle des relations internationales ».<br />Cantinflas demanderait : Parlons-nous comme des gentlemen, ou comme ce que nous sommes ? Nous vivons l’impérialisme humanitaire, c’est á dire les masques qui tombent.<br /><br />2<br /><br />La boucherie contre des victimes sans défense ou des prisonniers désarmés est-elle un hasard ou une exception ? L’Empire ne connait pas d’autre politique. En notre Amérique, il est impossible d’oublier les assassinats de Benjamín Zeledón, Francisco Madero, Emiliano Zapata, Pancho Villa, César Augusto Sandino, Julio Antonio Mella, Fabricio Ojeda, Alberto Lovera, Jorge Rodríguez, el Che Guevara, Salvador Allende, Oswaldo Letellier, Arnulfo Romero, le pere Ignacio Ellacuría, Francisco Caamaño Deñó, Manuel Reyes, du Mono Jojoy, parmi des centaines de milliers qui viennent faire grossir les statistiques. Ajoutons-y prés de trois mille chiliens et 8 960 argentins, et plus de dix mille vénézuéliens et qui sait combien de centaines de milliers de péruviens et de colombiens et de guatémaltèques et de salvadoriens et d’honduriens exterminés par des gouvernements instruments de Washington. La boucherie s’est transnationalisée avec l’opération Condor, alliance entre les dictatures qui consacrait la diplomatie de l’assassinat. Le président équatorien Roldós et son homonyme du Panama Omar Torrijos périssent dans d’inexplicables accidents d’avion. Il y a eu plus de 900 tentatives d’assassinat contre Fidel ; et on ne sait combien contre Chavez. Rafael Correa y a échappé par miracle. Même les vieux laquais devenus inutiles ne sont pas á l’abri : la CIA connaissait tous les détails du complot contre Rafael Leonida Trujillo, et elle n’a pas bougé le petit doigt pour le sauver. La politique se mélange avec la mafia.<br /><br />3<br /><br />La machine á assassiner opère seulement dans l’arrière cour des Etats-Unis? Prions pour Patrice Lumumba. Prions pour Yasser Arafat, mort d’un « mystérieux désordre sanguin » que son conseiller Bassam Abu Sharif a qualifié d’overdose de thallium administré par le Mossad. Lawrence Davidson crédite aussi le Mossad de l’assassinat en série de scientifiques iraniens qui travaillent á l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. Rappelons-nous de Milosevic, mort mystérieusement au début du jugement auquel l’ont soumis ceux qui ont détruit son pays. Une nouvelle arme de lâche, l’avion sans pilote, en aurait terminé avec Oussama Ben Laden. D’innombrables innocents meurent de la même façon quotidiennement au Pakistan. L’assassinat, guerre individualisée, se confond avec la guerre, assassinat á grande échelle.<br /><br />4<br /><br />Les Etats nationaux ont surgi avec le remplacement des armées de mercenaires par des armées de volontaires ; les empires périront par le remplacement de leurs volontaires par des mercenaires. Rome a remplacé ses milices de citoyens par des barbares á solde, et les barbares ont pris Rome des qu’on cessa de les payer. Les Etats-Unis louent pour leurs larcins des marginaux qui se vendent pour de la nourriture ou des immigrants qui le font en échange d’une carte de citoyenneté. Le service militaire obligatoire a disparu dans la majorité des pays européens : on tue pour l’argent. Mais l’argent tue. Des pays militairement occupés servent seulement de bases pour occuper militairement d’autres pays. La tentative de privatisation de la vie se termine en privatisation de la mort. Les milices informelles qui prétendent servir l’Etat formel le convertissent en leur instrument. Les assassins achetés par la police achètent les politiciens. L’assassinat devient la seule loi. Qui tue pour le sicaire, meurt pour le sicaire. Le paramilitaire est le véritable visage de l’empire.<br /><br />5<br /><br />Est-il donc étonnant que 20 000 attaques aériennes avec des bombes et des projectiles téléguidés assassinent plus de 50 000 victimes sans défense dans un pays auquel on n’a pas déclaré la guerre ? Qu’une foule de chasseurs de primes lynche un prisonnier qui agonise terrassé par un bombardement ? Qu’ainsi s’achève une chaine d’attentats qui a commencé par le bombardement, en temps de paix, de sa résidence, et qui a éliminé systématiquement les membres de sa famille ? Qu’une secrétaire d’Etat se vante en disant ; « Nous sommes venu, nous avons vu, il est mort? Un pays qui en 2011 dépense 708 milliards de dollars en armement, soit plus de la moitié des dépenses de guerre mondiales, peut-il faire autre chose ?<br />Dispose-t-il d’autres moyens pour payer sa dette publique qui dépasse 102% de son Produit Intérieur Brut ? Existe-t-il d’autres ressources pour un empire qui produit seulement des fraudes financières ? Un système de génocides peut-il exercer une industrie autre que celle du pillage ? Y a-t-il de la place dans son esprit pour autre chose que la destruction de la Bibliothèque de Babylone, ou l’actuel larcin des Trésors archéologiques de Bengazi ou de la Banque Nationale du Commerce Lycienne ? L’assassinat c’est l’économie, la politique, la diplomatie, la culture, la religion de l’Empire. C’est ainsi qu’ils mettent sur pied la rébellion qui les fera gouter leur propre traitement.<br /><br />Le siècle d’Hérode n’est pas terminé<br /><br /><<<<<<<<<<<br /><br />article original<a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2011/11/entre-asesinos-te-veas.html"> ici</a>R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-26461163401821576102011-10-26T20:06:00.001-07:002011-10-26T20:09:10.939-07:00Comment differencier une invasion de l'OTAN d'un mouvement social<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhPa2O6Q27IONcoZr2wx0nlN1PMLDPJBXpsFuergU8e_xAP4lmXLz96q-lKXrxF-0hvBDklj1lo2-EKw0la8AByS3-46HlEH4Qjk6YaVe8JsPYLzeOxtiWWc17CyRUdyxeaqbNMsm278iQ/s1600/LIBIA3174834715_ae7f0c1f65_o.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 218px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhPa2O6Q27IONcoZr2wx0nlN1PMLDPJBXpsFuergU8e_xAP4lmXLz96q-lKXrxF-0hvBDklj1lo2-EKw0la8AByS3-46HlEH4Qjk6YaVe8JsPYLzeOxtiWWc17CyRUdyxeaqbNMsm278iQ/s320/LIBIA3174834715_ae7f0c1f65_o.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5668003196535140786" /></a><br /><br /><br />Certains médias présentent l’invasion de l’OTAN et des Etats-Unis en Lybie comme étant un mouvement social. Pour ceux qui ne savent pas distinguer entre 2 choses, voici quelques points de repère :<br /><br />Un mouvement social majoritaire triomphe seul, et n’a pas besoin qu’une coalition impérialiste de 42 pays pilleurs l’envahisse pendant plus de 6 mois sans pouvoir s’imposer.<br />Un mouvement social est intégré par des personnes en chaire et en os, et non par des victimes imaginaires de supposés bombardements non confirmés par les journalistes de Telesur ni par la surveillance satellite russe ni celle du Pentagone.<br />Un mouvement social surgit spontanément et vient du peuple, et non pas des plans du Pentagone d’invasion de la Libye dénoncés depuis 2001 par le Général Wesley Clark.<br />Un mouvement social n’obtient pas la protection de cette mafia des puissances hégémoniques que l’on appelle ONU.<br />Un mouvement social n’est pas dirigé par des monarques, des terroristes fondamentalistes, des mercenaires étrangers ni par des anciens ministres du gouvernement auquel il s’oppose.<br />Un mouvement social n’est pas présenté par Barack Obama comme un “modèle pour les relations internationales”, et n’est pas soutenu par l’armée d’occupation de l’Europe que l’on appelle OTAN.<br />Un mouvement social n’est pas inauguré en assassinant son propre chef, comme l’a fait le CNT avec son premier président Abdel Younis.<br />Un mouvement social ne dispose pas de porte-avions, de blindés, de missiles téléguidés, d’hélicoptères de combat et d’avions commandés á distance.<br />Un mouvement social ne lance pas contre ses compatriotes la stratégie terroriste de bombardement de la population civile qui avait été utilisée pour la première fois par l’armée nazie á Guernica.<br />Un mouvement social ne répète pas un tel génocide avec 20 000 missions aériennes contre son propre pays.<br />Un mouvement social ne bombarde pas systématiquement les hôpitaux, les aqueducs, les écoles, les résidences ni les medias de communication.<br />Un mouvement social n’enlève pas les journalistes indépendants ni ne les expulse afin de les empêcher de témoigner de ce qui est en train de se passer.<br />Un mouvement social ne pratique pas l’assassinat sélectif des dirigeants de son pays, et ne fixe pas de récompenses d’un million et demi d’euros pour leurs têtes.<br />Un mouvement social ne compte pas d’avocats, de lobbys ou d’influences pour que la Cour Pénale Internationale dicte des actes de détention contre ses adversaires.<br />Un mouvement social ne cause pas un génocide de 60 000 victimes entre son propre peuple.<br />Un mouvement social n’a pas de complices financiers internationaux capables de confisquer 270 milliards de dollars des réserves de son pays.<br />Un mouvement social ne soumet pas les ressources de sa patrie á la bataille de mandataires et consortiums étrangers.<br />Un mouvement social n’est pas soutenu inconditionnellement par des monopoles médiatiques ni par des transnationales de l’information.<br />Un mouvement social ne dispose pas de caméramans, scénaristes, maquilleurs, costumiers et directeurs pour mettre en scène et filmer de façon frauduleuse au Qatar les victoires qu’il n’a pas encore obtenu.<br />Un mouvement social ne détruit ni ne pille les sièges diplomatiques de pays amis.<br />Un mouvement social ne tue pas systématiquement ses compatriotes sous prétexte d’avoir la peau foncée, comme le font les forces de la CNT.<br />Un mouvement social n’est pas dirigé par Berlusconi, Sarkozy, Cameron, Merkel et Rassmussen.<br />Un mouvement social ne commence pas ses opérations en fondant une Banque Internationale et une Compagnie transnationale pour déposer des ressources de la patrie.<br />Un mouvement social n’est pas reconnu prématurément comme gouvernement par les puissances impérialistes sans même avoir obtenu le contrôle du territoire.<br /><br />Il est plus facile de différencier un idiot d’une canaille, que de distinguer une invasion de l’OTAN d’un mouvement social. L’idiot ignore les faits ci-dessus mentionnés. La canaille les connait, et insiste á dire que l’invasion contre la Lybie est un mouvement social.<br /><br /><<<<<<<<<< article original <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2011/10/como-diferenciar-una-invasion-de-la.html">ici</a>R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-10905043442337915282011-09-23T15:41:00.000-07:002011-09-23T15:46:35.767-07:00Pillage ou Révolution Mondiale?<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLR-v5ZTNno2arLYiPl2Aw6wLtV0wIx7ibGQ-oxcY5AKgGk1zfnmoRXGM4IUA2cMTxi4iTezW03QwJqp7GxlQP0DfIBaTk2Itt7ibfcbYagG5qRmgsniPzhGaZG-iJTi3Qy45XK2VK1QU/s1600/EGIPTO1+184_edited.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLR-v5ZTNno2arLYiPl2Aw6wLtV0wIx7ibGQ-oxcY5AKgGk1zfnmoRXGM4IUA2cMTxi4iTezW03QwJqp7GxlQP0DfIBaTk2Itt7ibfcbYagG5qRmgsniPzhGaZG-iJTi3Qy45XK2VK1QU/s320/EGIPTO1+184_edited.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5655689444417042130" /></a><br /><br /><br />1 <br /><br />Les pays hégémoniques ont-ils eu, ont-ils, auront-ils, d’autre méthode que l’intervention militaire pour lutter contre leur propre crise et contre les pays périphériques ?<br /><br />La fabrication d’armements fait tourner l’industrie. Le recrutement de mercenaires occupe et éloigne les marginaux. La destruction de pays afin de se répartir leurs ressources encourage la bagarre financière.<br /><br />2<br /><br />La guerre infinie suffira-t-elle à sauver l’impérialisme ? <br /><br />Les dépenses en armement conduisent les économies vers la banqueroute. Le déficit est épongé grâce à des réductions des dépenses sociales qui entrainent des soulèvements internes. L’économie de casinos boursiers conduit d’une crise à l’autre. Les agressions externes répétées embourbent les empires dans des guerres qu’ils ne peuvent gagner contre des cultures qu’ils ne comprennent pas. Le pillage et le gaspillage d’hydrocarbures terminera seulement quand il n’y en aura plus. Le style actuel de nos civilisations ne survivrait pas à l’épuisement de la source de plus de 90% de la consommation énergétique. La bataille pour le pétrole, l’eau et la biodiversité entraine vers l’affrontement entre grandes puissances et vers la Guerre Mondiale.<br /><br />3<br /><br />L’attentat contre la Libye modifie-t-il ce panorama? <br /><br />Les bombardements philanthropiques de l’OTAN aplanissent le chemin vers une coalition humanitaire de pilleurs qui comprend des spéculateurs financiers de l’autocratie pétrolière du Qatar, d’ex-fonctionnaires de Kadhafi, des fondamentalistes sunnites, des djihadistes, des groupes tribaux berbères et des pions d’Al Qaeda. Cette bande de bénévoles a commencé par assassiner son premier chef, Younis. Cela ne ressemble pas aux bases nécessaires pour construire une paix durable ni une victoire plus rapide que celles infiniment repoussées en Afghanistan et en Iraq. Les Etats-Unis ont armé les talibans en Afghanistan, leurs pires ennemis désormais. Neuf années de démolition en Iraq ont été conclues par la conquête du gouvernement par des chiites partisans de l’Iran, le plus grand rival des Etats-Unis dans la région. à coups de bombes, l’Alliance de l’Atlantique ouvre le chemin de la Libye à une grande partie de ses ennemis. Tout allié des Etats-Unis devient sa victime ou son adversaire.<br /><br /><br />4<br /><br />Suffit-il de ne rien faire pour que l’Empire s’arrête? <br /><br />Lors d’un entretien télévisé réalisé en Mars 2007, l’ex commandant de l’OTAN, le Général Wesley Clark, révélait que quelques semaines seulement après le 11 Septembre, alors que la guerre d’Afghanistan avait commencé, un général qui travaillait directement avec le Secretaire Rumsfeld et le sous-secrétaire Wolfowitz lui a montré des papiers disant : « ceci est une note qui décrit comment nous allons envahir 7 pays en 5 ans. En commençant par l’Iraq, la Syrie, le Liban, la Somalie et le Soudan, et pour finir l’Iran » (General Wesley Clark: « plan des Etats Unis en 2001 pour envahir 7 pays dont la Libye” www.forosperu.com 13-8-2011). <br /><br />5 <br />Le larcin contre la Libye améliorera-t-il la situation des autocraties pétrolières de Bahreïn, d’Arabie Saoudite, du Koweït et du Qatar, des puissances qui ont oublié d’utiliser leur véto contre l’intervention, des consommateurs d’hydrocarbures ? <br /><br />Les compagnies impériales maintiendront des prix hauts, car c’est de cela que dépendent leurs revenus exorbitants. Les autocraties pétrolières sont utiles en tant que pions contre les pays indépendants de l’OPEP. A mesure qu’elles seront soumises, les autocraties deviendront inutiles, on les payera de moins en moins pour l’or noir et leurs peuples affamés les renverseront. La Russie et la Chine ont déjà été exclues du partage du pétrole libyen. Bientôt elles seront exclues du pétrole mondial.<br /><br /><br /><br />6 <br /><br />Le pillage calmera-t-il l’agitation globale? <br /><br />Si le butin n’est pas suffisant pour les grandes puissances, c’est encore moins le cas pour les peuples. La récession entrainera une augmentation du chômage ; celui-ci aggravera la discrimination contre les immigrés ; la crise alimentaire entrainera une forte hausse du coût de la vie ; la décision des gouvernements de transférer le poids de la crise sur le dos des travailleurs va créer de la famine ; ces derniers se regrouperont sous la bannière de l’Indignation, se libérant du néolibéralisme et renversant des autocraties conservatrices comme celles de Tunisie et d’Egypte.<br /><br /><br />7<br /><br />Une crise terminale du capitalisme et une vague de mutineries et d’agitations populaires seront-elles suffisantes pour détoner une révolution internationale ? <br /><br />Les forces sociales se dissipent sans machineries ou projets capables de les faire s’unir à une cause. Durant l’Hécatombe néolibérale, les partis et les intellectuels qui étaient révolutionnaires dans le passé se sont rendus face à la Pensée unique et ont abandonné la conduite de la puissante commotion qui secoue aujourd’hui la planète. La constitution ou reconstitution de projets révolutionnaires et de partis radicaux disposés à la mettre en œuvre est urgente. C’est la seule chose qui nous sépare de la Révolution Mondiale.<br /><br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<< <br />traduit avec l'autorisation de l'auteur<br />me contacter pour toute amélioration de la traduction<br />article original en espagnol : <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2011/09/saqueo-o-revolucion-mundial.html">ici</a>R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-12624382833349285002011-09-04T08:18:00.001-07:002011-09-04T08:21:32.079-07:00Le monde brule-t-il?<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilXGcd0PwohO04wehTDIxV9XLaIw7QfSAABm4kqE8Ge8ia52m6ka8HtBTlj3ywEoCRnD0AWiBJEBntxjvPYYAcYXqdH_NYHB7PR3D-6PAQ54Mhq1s_uq_HXxWYVwm4POFpTNknAoZ7irA/s1600/BILBAO2011+210.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilXGcd0PwohO04wehTDIxV9XLaIw7QfSAABm4kqE8Ge8ia52m6ka8HtBTlj3ywEoCRnD0AWiBJEBntxjvPYYAcYXqdH_NYHB7PR3D-6PAQ54Mhq1s_uq_HXxWYVwm4POFpTNknAoZ7irA/s320/BILBAO2011+210.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5648524897788094546" /></a>
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<br />Un fantôme, appelé indignation, recourt le monde. Il annonce une énorme vague révolutionnaire qui pourrait libérer les pays hégémoniques et périphériques de la même façon. Les premiers cités sont en banqueroute a cause de la crise, absorbés dans de couteuses courses à l’armement, faisant face à l'épuisement des ressources qu’ils dilapident. Les seconds souffrent de la pénurie d’aliments, la dévastation de la nature et l’exploitation néocoloniale.
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<br />L’accumulation de conditions objectives se convertit en révolution seulement quand la somme des changements quantitatifs entraine une transformation qualitative. Historiquement, comment a eu lieu ce saut ? Durant la Révolution Anglaise de 1645 et la Française de 1789, et la Bolchévique de 1917, des soulèvements populaires détonnés par l’extrême pénurie se sont ajoutés aux banqueroutes des Etats dues a des aventures guerrières.
<br />Observons les pouvoirs hégémoniques d’aujourd’hui, et leurs alliés. Les Etats-Unis, l’Angleterre, la France, l’Allemagne, le Japon, l’Espagne, le Portugal, la Grèce, l’Italie, l’Islande s’effondrent sous le poids de dettes publiques proches ou supérieures à 100% de leur PIB annuel. De telles charges n’entrainent pas la débâcle instantanée car, á différence du Tiers-Monde, ils payent de commodes intérêts comme celui des Etats-Unis, de1, 5% annuel. Mais leurs gouvernements ont opté pour maintenir l’amnistie fiscale pour les riches et les banquiers arnaqueurs, et charger tout le poids du déficit et des sauvetages financiers sur les conditions de vie des travailleurs et, parfois, se ruiner dans de couteuses ingressions impériales.
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<br />De telles politiques, identiques á celles qui ont entrainé les révolutions historiques, ont forcement comme conséquence la résistance sociale. Le peuple d’Islande a refusé de payer la datte des banquiers, fait pratiquement révolutionnaire. La Grèce, la France, l’Espagne, l’Italie et l’Angleterre sont le théâtre de protestations massives. En Israël entre juillet et aout des multitudes de 300 000 citoyens protestent contre le cout de la vie et obligent Netanyahu à stopper la hausse des prix du pétrole et a augmenter l’importation d’aliments (BBCMundo: 27-8-2011). Le premier ministre Cameron disqualifie les manifestants de Londres en les traitants de pillards. Mais la Révolution Française avait pris ce même trait avec les jacqueries, pillages paysans qui ont obligé la noblesse à renoncer a ses privilèges et furent le prélude aux soulèvements parisiens. Le bipartisme a aussi qualifié les soulèvements populaires de Mérida en 1987 et de Caracas en 1989 de pillages, mais ils ont changé le cours du pays. Immanuel Wallesrstein déclarait pour ALAI le 15-08-2011 : « Je vois des guerres civiles dans de nombreux pays du Nord, surtout aux Etats-Unis où la situation est bien pire qu’en Europe Occidentale, même si là bas aussi il y a des possibilités de guerres car il y a une limite jusqu'à laquelle les gens ordinaires acceptent la dégradation de leurs possibilités. »
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<br />Cette rébellion dans les centres hégémoniques s’équilibre-t-elle avec la soumission coloniale du Tiers-Monde ? La majorité des pays d’Amérique Latine et des Caraïbes ont choisi des gouvernements de gauche ou de centre-gauche. Au Mexique la violence et la militarisation augmente : le 8-8-2011 le New York Times réitère que des agents du Pentagone, la CIA, la DEA et d’autres agences opèrent non seulement depuis le centre d’intelligence qui se trouve á Reforma 225, mais aussi depuis une base militaire en terre Mexicaine. Au Honduras les protestations contre le régime qui a surgi suite au coup d’Etat contre Zelaya augmentent. A Haïti, les citoyens s’insurgent contre les troupes de la Minustah qui jettent les excréments dans les rivières. Au Chili le gouvernement néolibéral fait face a la rébellion de 500 000 manifestants contre la privatisation totale de l’éducation. Et dans le monde islamique les passions se déchainent. Mais de l’indignation á la Révolution il y a beaucoup de distance. La tâche est de la raccourcir.
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<br />PHOTO: Puerta del Sol, Madrid, Luis Britto
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<br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-56116772185981053922011-08-07T15:04:00.000-07:002011-08-08T12:47:42.239-07:00Émancipation et Révolution Mondiale<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHBPDLxqeWNeCCbTmX7cJGByF2J17nRZW_Op3y4nRKNrSuvmHVH7KwMpynSOrBtLHz4cBn-GRmOlu0Vc_9Xm-maEmX1cxxKLP_VFLT-RxnLnORVsTTb8vyoWcl7k9xz2TQj5AuLbBmoOc/s1600/BILBAO2011+193.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHBPDLxqeWNeCCbTmX7cJGByF2J17nRZW_Op3y4nRKNrSuvmHVH7KwMpynSOrBtLHz4cBn-GRmOlu0Vc_9Xm-maEmX1cxxKLP_VFLT-RxnLnORVsTTb8vyoWcl7k9xz2TQj5AuLbBmoOc/s320/BILBAO2011+193.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5638239568348838898" /></a>
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<br /><span style="font-weight:bold;">Le monde se “décolonise”</span>
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<br />Le monde avance entre les commotions imposées par les chaines de l’exploitation et les secousses qui les rompent.
<br />Les indépendances sont des ruptures de liens avec l’exploiteur international; les révolutions des annihilations d’ordres imposés par les exploiteurs internes et leurs alliés transnationales.
<br />Les émancipations et les révolutions sont les fissures qui cassent la machination de l’exploitation de l’homme par l’homme : toute indépendance aspire á devenir Révolution.
<br />
<br />Je souligne toujours que la Conquête de l’Amérique fut le plus grand processus de colonisation de l’Histoire.
<br />Avec les richesses spoliées, l’hégémonie de l’Espagne s’est maintenue pendant 2 siècles, et ensuite celle de l’Europe sur le monde jusqu’á la fin du 19eme siècle.
<br />L’indépendance de l’Amérique fut donc le plus grand processus de décolonisation du monde.
<br />
<br />Le second grand processus de décolonisation a eu lieu au 20e siècle, avec l’émancipation politique massive, et en partie révolutionnaire, des Etats en Asie, Afrique et Europe.
<br />
<br />Le troisième grand processus émancipatoire et révolutionnaire de l’Histoire débute aujourd’hui, il comprend la planète entière et affecte même les puissances jusque là hégémoniques.
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<br /><span style="font-weight:bold;">Les conditions murissent</span>
<br />
<br />Durant ces 3 grands processus libérateurs les mêmes conditions sont réunies :
<br />
<br />1) Affaiblissement conjoncturel des puissances impériales du á une perte d’hégémonie ou á des luttes entre elles
<br />2) On impose de force des éléments ou pratiques de la modernité á des pays ou des strates sociales dominées
<br />3) Préservation ou création, au sein des pays ou strates soumises, de cultures avec un haut grade de dissonance envers les puissances hégémoniques.
<br />4) Mobilisations massives de clases ou secteurs sociaux populaires des peuples soumis, contre l’exploitation et en défense des spécificités culturelles.
<br />
<br />Toutes et chacune de ces conditions s’intensifient dans le monde contemporain :
<br />
<br />1)Les puissances impériales perdent leur hégémonie á cause de l’effondrement du capitalisme, qui leur impose des dettes publiques impayables, les fait revenir en arrière sur les conquêtes sociales de leurs citoyens, fait augmenter l’inflation, les impôts et la motorisation de l’économie a travers une industrie de l’armement qui débouche sur des guerres impossibles á gagner.
<br />
<br />2)L’imposition forcée d’éléments de la modernité par les puissances hégémoniques aux pays du Tiers Monde qui dérive en une modernisation difforme et une dépendance économique, des échanges inégaux, une destruction écologique et un appauvrissement massif de populations a qui on a détruit leurs moyens et formes traditionnelles de vie sans leur offrir d’insertion sure ni rémunératrice dans le système capitaliste.
<br />
<br />3)Le Tiers Monde, malgré la pénétration culturelle ubiquiste, préserve et crée des éléments culturels qui évitent que l’immense majorité de la population du globe s’identifie avec les valeurs et codes de la modernisation impériale.
<br />
<br />4)Les classes et les peuples soumis sont aujourd’hui protagonistes de la plus grande mobilisation qui ait existé dans l’Histoire contre l’exploitation et en défense de leurs cultures
<br />
<br />Ainsi, la majorité des pays d’Amérique Latine et des Caraïbes optent démocratiquement pour des gouvernements progressistes; le monde islamique est un déchainement de mouvements contre les impositions impériales et les gouvernements qui y sont soumis ; les puissances émergentes montrent des signaux clairs d’indépendances vis á vis du G7.
<br />
<br />Mais, même dans les pays du bloc hégémonique comme l’Angleterre, l’Italie, la France, l’Espagne, le Portugal, la Grèce et l’Islande, d’innombrables mobilisations sociales surgissent, contre les politiques qui font peser tout le poids de l’effondrement financier sur les épaules des travailleurs, au moment même où de graves indices d’affolement social surgissent aux Etats-Unis
<br />
<br />Comme s’il n’y avait pas suffisamment de détonateurs pour cette vertigineuse situation, une crise alimentaire due au changement climatique et á la spéculation financière des monopoles agricoles multiplie entre 3 et 5 le prix des aliments de base et place l’humanité dans une situation périlleuse.
<br />
<br />Examinons l’Histoire : la plus grande partie des mouvements révolutionnaires ont été lancés á cause d’une pénurie d’aliments, et elle qui se déroule aujourd’hui est globale.
<br />Le système s’effondre : seule la Révolution mondiale évitera qu’elle emporte avec elle le reste de la planète.
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<br /><span style="font-weight:bold;">Les empires contre-attaquent</span>
<br />
<br />Les empires menacés par la radicalisation des peuples en Amérique Latine, Asie, Afrique et même en Europe, font face en ayant recours á une ressource qui aggrave la situation : la multiplication d’agressions militaires dans des territoires toujours plus étendus et toujours plus éloignés.
<br />Ces attaques intensifient les sentiments culturels et politiques de rejet des peuples envahis, et ont un cout énorme pour les agresseurs qui ont des caisses fiscales épuisées par la crise.
<br />
<br /><span style="font-weight:bold;">Les empires font faillite</span>
<br />
<br />Les pays jusque là hégémoniques sont en faillite. Selon le FMI, en 2011 la Dette Externe de la France sera équivalente á 99% de son Produit Intérieur Brut ; celle de l’Espagne 74%, 85% pour l’Allemagne, 130% pour l’Italie, 204% pour le Japon, 94% pour le Royaume Uni, 100% pour les Etats-Unis (World Economic Outlook; OECD, Economic Outlook).
<br />
<br />Ce sont des passifs impayables, qui sont impossible d’annuler en dévaluant la monnaie ou en augmentant les impôts, et que les dirigeants tentent de financer en éliminant les avantages sociaux des travailleurs. Les Etats-Unis ont déclaré en Juin 2011 qu’ils sont sur le point de déclarer un moratoire de leur dette avec la Chine.
<br />En Juillet il y a eu de complexes négociations pour sauver l’euro. Cela explique pourquoi tous les Etats en faillite s’attroupent pour piller les réserves monétaires et énergétiques de la Lybie. La déclaration de banqueroute fiscale des Etats-Unis entrainera avec elle l’écroulement de la devise non convertible que ce pays impose au reste du monde comme paiement de ses obligations. La même chose pourrait arriver avec un affaiblissement de l’euro, dont la santé n’est pas exemplaire.
<br />
<br />Révisons donc l’Histoire Universelle : quasiment toutes les révolutions de l’Époque Moderne ont été précédées par des banqueroutes fiscales qui ont affaibli et quitté la légitimité des Etats et les ont obligé á solliciter des sacrifices impossibles et des consensus sociaux problématiques pour conjurer leur déficit. Ces pays en banqueroute faiblissent aussi à cause du déclin démographique : ils n’ont pas de consommateurs pour leurs produits, et pas de bras pour les produire non plus. En 2010 le monde compte 7,5 milliards d’habitants. Les Etats-Unis ont 313 millions d’habitants, toute l’Union Européenne 501 millions. Leurs taux de croissance de la population sont insignifiants. Plus des trois quart de l’augmentation totale de la population de l’UE est du a l’immigration. Leurs économies dépendent de cette immigration et de la tertiarisation de la force de travail á l’étranger, qui voient toutes les 2 leurs droits reniés.
<br />
<br />En conséquence, l’armée de la première puissance impérialiste de la terre est conformée essentiellement par des mercenaires, recrutés en majorité dans les milieux marginaux exclus: afro-américains, hispanos et pauvres. Les bénéficiaires des politiques de l’Empire refusent de lutter pour lui. L’Empire Romain est tombé quand ses armées ont cessé d’être formées par des citoyens et ont commencé à dépendre de forces mercenaires. L’expérience pourrait être significative pour des puissances qui dépendent de plus en plus de l’agression militaire. La faillite fiscale et démographique des puissances jusque l’a dominantes n’implique pas qu’elles renonceront pacifiquement á leur hégémonie. C’est précisément dans un climat de banqueroute de l’Etat et de prolétarisation des clases moyennes qu’ont surgi les fascismes européens, pour essayer de reconquérir à travers la violence les positions perdues.
<br />
<br /><span style="font-weight:bold;">L’énergie fossile s’épuise</span>
<br />
<br />Enfin, le capitalisme en voie d’effondrement, avec son économie de consommation, du gaspillage et de la surcroissance du secteur des services, avec ses machines militaires et son système de concentration de la population dans des mégalopoles, se trouve aussi irréversiblement condamné par l’accélération et l’imminent épuisement des réserves d’énergie fossile qui le nourrissent. Plus de 90% de l’énergie que la planète consomme vient du pétrole et de ses dérivés ; les puissances hégémoniques ont très peu de réserves naturelles, et le plafond de production mondial a déjà été atteint. A partir de maintenant, l’exploitation pétrolifère et gazifière apportera seulement des rendements décroissants avant son épuisement dans un laps de temps qui pourrait être inférieur a 50 ans. Les Etats-Unis sont le plus grand consommateur d’hydrocarbures au monde, et ils dépensant actuellement les 600 milliards de dollars chaque année. Leur crise fiscale pourrait les empêcher de maintenir de telles dépenses.
<br />
<br />Face á cela, les guerres de pillage des hydrocarbures, hors de prix, continuent et à la longue elles entraineront une confrontation de magnitude globale avec les autres puissances mondiales. Les pays impériaux peuvent pendant une courte période de temps renforcer et appliquer leur prépondérance technologique dans de tels conflits contre les pays moins développés, mais historiquement la sophistication tactique a échoué face a la résistance culturelle et politique populaire. C’est ce qui s’est passé dans les grands fiascos impériaux en Corée, Vietnam, Cuba, Algérie, Afghanistan, Irak, Somalie et dans l’agression actuelle contre la Lybie, qui était censée durer seulement quelques jours et que la résistance patriotique pourrait transformer en échec pour les Etats-Unis et ses satellites de l’OTAN.
<br /><span style="font-weight:bold;">
<br />Le Monde se libère</span>
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<br />Les ressources scientifiques et technologiques existent afin de renverser cette monstrueuse machine et la transformer en une civilisation fondée sur la conservation de la nature, l’exploitation des énergies et ressources renouvelables et le recyclage des produits consommés. Mais, de la même façon que le système ne peut gagner ses guerres impériales car il ne comprend pas le fonctionnement social, économique et culturel des peuples qu’il envahit, il ne se comprend pas suffisamment non plus lui-même pour entreprendre les réformes culturelles, sociales et économiques qui le sauveraient. Paralysé dans son rôle de prédateur qui le condamne á chercher son propre avantage dans la ruine de tous, il est incapable de comprendre que la salvation de tous est la condition de sa propre survie. Jamais avant aujourd’hui, la menace nucléaire n’avait été si insuffisante pour garantir que les ploutocraties d’un insignifiant pourcentage de la population mondiale s’approprie des ressources et le fruit du travail du reste de l’humanité. La Troisième Révolution, une prodigieuse ère de changements et de mouvements rénovateurs, est en marche
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<br />traduit par R.V. avec l'accord de LBG
<br />Article original en espagnol: <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2011/07/emancipacion-y-revolucion-mundial.html">ici</a>R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-13974909171830209432011-07-03T09:07:00.000-07:002011-07-03T09:12:26.785-07:00L'Axe du Pacifique contre la Communauté d'Etats latino-américains et des Caraibes<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7sfDMa3y6o3Ps26dc_Y1dLsaHR54X_WT-CL6fxP37pTR081GnpVBEviRqj7vpDXGdUMFVnO2cSxYzLJZwg38lKYlykI9U8UYW8zF9nV5ndjlCNFvIhsnGupGzy3crHcclpisBj2nEkbw/s1600/INDIA+ABANDERADA_edited.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7sfDMa3y6o3Ps26dc_Y1dLsaHR54X_WT-CL6fxP37pTR081GnpVBEviRqj7vpDXGdUMFVnO2cSxYzLJZwg38lKYlykI9U8UYW8zF9nV5ndjlCNFvIhsnGupGzy3crHcclpisBj2nEkbw/s320/INDIA+ABANDERADA_edited.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5625158737971405634" /></a><br /><br /><br />1<br /><br />Les analystes impériaux doivent étudier la Communauté des Etats Latino-Américains et des Caraïbes avec déplaisir, préoccupation et confusion. Cette union colossale de 38 pays, qui exclue les Etats-Unis et la Canada, comprend 550 018 000 habitants distribués sur 20 446 902 km2, et la majorité de ses présidents sont de gauche ou pour le moins progressistes : Cristina Kirchner en Argentine, Evo Morales en Bolivie, Dilma Roussef au Brésil, Raúl Castro á Cuba, Rafael Correa en Equateur, Leonel Fernández en République Dominicaine, Álvaro Colom au Guatemala, Daniel Ortega au Nicaragua, Fernando Lugo au Paraguay, Ollanta Humala au Pérou, José Mujica en Uruguay, Hugo Chávez Frías au Venezuela, beaucoup des pays antillais et de Guyane. Ils administrent l’immense majorité de la population, du territoire et du Produit Brut d’Amérique Latine et des Caraïbes.<br /><br />2<br /><br />Toute thèse génère une antithèse; toute action une réaction. Face à l’UNASUR se présente l’Alba, face á la Communauté les Etats-Unis opposent un Axe du Pacifique décharné, dont l’orientation des gouvernements n’est pas due à la volonté démocratique de ses peuples mais à des exterminations massives soutenues par les Marines. En 1973 Pinochet a annihilé l’Unité Populaire chilienne par un coup d’Etat sponsorisé par Kissinger. López Obrador soutient que l’actuel gouvernement mexicain a surgit d’une fraude électorale. Le président hondurien Lobo vient d’un putsch soutenu par la base de Palmasola. Dans la république sœur de Colombie l’invasion des bases yankees et le plan Colombia pèsent abominablement avec des chiffres record de violation des Droits de l’Homme qu’il serait long de détailler. Entre 1990 et 2000 le japonais-péruvien ou péruvien-japonais Alberto Fujimori a dissout le Congres et exterminé l’opposition socialiste lors d’un génocide massif sans commune mesure. Le souvenir de ce bain de sang a peut-être déterminé la défaite de sa fille Keiko par les survivants. Beaucoup de gouvernements caribéens ou d’Amérique Centrale alignés avec les Etats-Unis proviennent de coups d’Etats ou de génocides de même magnitude. Le néolibéralisme entre avec le sang.<br /><br />3<br /><br />550 millions de latino-américains et caribéens nourrissent des nuances et distillent des relativismes. Tout progressiste qu’il soit, Fernando Lugo ne peut pas grand-chose contre les forces conservatrices enkystées au Paraguay. Le pouvoir de Cristina Kirchner est très relatif contre les oligarchies argentines ; celui de Pepe Mujica est faible face á la ploutocratie uruguayenne, et celui de Dilma très ténu sur ce continent que l’on appelle Brésil. Une bataille encore plus difficile attend celui qui a rompu la colonne de l’Axe du Pacifique avec un avantage électorale de 3 points : Ollanta Humala. Il hérite d’un Traité de Libre Commerce avec les Etats-Unis similaire à celui qui a ruiné le Mexique. Le Pérou néolibéral du japonais Fujimori et d’Alan García a donné de grands dividendes aux transnationales aux dépens du peuple. En 2009, 34,8% de la population du Pérou est pauvre ; son indice de Gini de 49,6 reflète de grandes inégalités ; les 10% les moins favorisés de la population accède seulement à 1,5% des revenus nationaux alors que les 10% les plus favorisés accaparent 37,9%, les dépenses en éducation du pays sont d’ à peine 2,7% du PIB et la dette extérieure de 33,4 milliards de dollars US. C’est le second exportateur de cocaïne dans le monde ; son gouvernement néolibéral a reconnu que 17% de son PIB provient de cette source. Oscar Ugarteche souligne que les péruviens ont une participation salariale de 22% du PIB contre 45% au Chili et 40% au Brésil, et que le seul autre pays avec une participation salariale si basse est le Mexique où elle a chuté de 40% á 29% du PIB (El triunfo de Humala y el nuevo horizonte. Rebelión, 6-6-2011).<br /><br />4<br /><br />Repassons donc le pour et le contre qui pèsent sur Ollanta Humala: ce sont les mêmes qui gravitent autour de l’Amérique Latine. Son avantage électoral n’est pas tranchant, mais le précaire front tramé par Keiko Fujimori sous les auspices de l’ambassade étasunienne ne l’est pas non plus. Humala a contre lui le patronat, les médias de communication, une partie de la hiérarchie ecclésiastique et le Département d’Etat : ce fut aussi le cas du Venezuela pendant 11 ans et regardez où nous sommes aujourd’hui : Il se peut qu’une partie de l’Armée soit contre lui, mais la majeure partie a soutenu la nationalisation de l’industrie pétrolière du General Velasco. Il ne compte pas avec autant de réserves que le Venezuela, mais il a d’importantes exportations d’or, de cuivre, de molybdène, de fer, d’hydrocarbures, de produits végétaux et de poisson pour un total de 35,560 milliards de dollars en 2010 : mais une petite partie de ce produit seulement arrive jusqu’au peuple. La redistribution de ce revenu entre les masses peut cimenter un consensus imbattable. Humala n’a pas toutes les cartes, mais il en a plus que l’oligarchie péruvienne, et infiniment plus que l’Empire en Amérique Latine.<br /><br />5<br /><br />Car, alors que l’Axe du Pacifique se fragmente, l’Empire se noie sous une dette externe équivalente a son PIB, et s’est fait gronder il y a peu par la Chine, maussade, pour avoir proposé un « moratoire technique » sur ce passif. Il s’effondre sous le poids de quatre désastreuses guerres de pillage pétrolier et le rejet du peuple (« 56% des votants croient que les Etats-Unis vont dans la mauvaise direction et seulement 35% pensent que le pays va sur le bon chemin… ») (http://mexico.cnn.com/mundo/2010/07/19/encuesta-la-aprobacion-de-la-gestion-de-barack-obama-va-en-descenso).<br /><br />6<br /><br />Ce n’est pas le moment de faiblir, ni de se dissocier de l’accablante majorité latino-américaine et caribéenne en chemin vers le futur socialiste, pour s’attacher le cou à la roue du moulin de la collaboration avec le terrorisme d’Etat néolibéral et putschiste. Il est interdit de se suicider au printemps.<br /><br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<br /><br />Texte et photo de Luis Britto García<br />Traduit par R.V. avec l'accord de l'auteur<br />Texte orginal a cette adresse: <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2011/06/eje-del-pacifico-contra-comunidad-de.html">http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2011/06/eje-del-pacifico-contra-comunidad-de.html</a>R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-48462049943051547682011-06-05T11:30:00.000-07:002011-06-05T11:39:00.107-07:00Reflexions sur le nouvel ordre du pillage international<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivBiUjf_XBWU1iPmsAJtf2id-utBNu4cF0EBHbGFwibkrV7E8CXWXzIiYyUs7Ldu3-EqIIP_61NlusdDvRFxTuXuGB-QwRY1tiRl4AHsvhnSiadlTDjlI5TCeCwEMyM20HQoeL7Z7Yoxk/s1600/LIBIAlibiamuerto4.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 208px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivBiUjf_XBWU1iPmsAJtf2id-utBNu4cF0EBHbGFwibkrV7E8CXWXzIiYyUs7Ldu3-EqIIP_61NlusdDvRFxTuXuGB-QwRY1tiRl4AHsvhnSiadlTDjlI5TCeCwEMyM20HQoeL7Z7Yoxk/s320/LIBIAlibiamuerto4.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5614806236014094562" /></a><br /><br />1<br /><br />Il se trouve donc que l’ONU, tout autant que le Conseil de Sécurité, l’OTAN, les Traités Internationaux ou le tribunal de La Haye ne sont que des alibis pour que les puissants pillent les faibles. La liberté d’expression, le Prix Nobel de la Paix, la culture ne sont que des prétextes pour tuer au nom de l’humanisme, appeler agresseur celui qui se défend et bombarder les victimes afin de les sauver. Le capitalisme vit en volant ses propres peuples avec la fraude financière et ceux de la périphérie avec le pillage armé. A part répéter mille et une fois de plus ce que tout le monde sait déjà, que faire ?<br /><br />2<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Si tu ne peux les vaincre, joint toi à eux</span>, dit la prière du mercenaire. Tout un catalogue d’exemples déconseille cette liaison. Marcos Pérez Jiménez, qui a servi les politiques des Etats-Unis, a fini par être extradé par ceux-ci à un cachot au Venezuela. Manuel Noriega, qui a apparemment collaboré avec la DEA en certaine occasion, a fini par occuper le cachot d’un prisonnier qui l’a accusé pour obtenir sa liberté. Alberto Fujimori, qui a noyé le Pérou dans une mer de sang, se languit dans la même cellule où il avait auparavant fait enfermer Abimael Guzmán. Les talibans, créés, équipés, financés et entrainés contre les soviétiques para la CIA, son désormais immolés dans la Guerre Sainte de cette dernière. Saddam Hussein, qui a mené l’Iraq à une guerre contre l’Iran, qui convenait seulement aux étasuniens, a fini exécuté par leur gouvernement-marionnette.<br />Voici comment le diable rémunère ceux qui le servent. <br /><br />3<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Si tu ne peux te joindre à eux, obéis leur</span>, dis le bréviaire du servile. Un autre rosaire d’expériences infortunées marque ce sentier. Enlever au peuple pour donner à l’étranger indigne ce premier et rend ingrat le second. Le Roi Idris de Libye a vendu son pays et fut vaincu par un soulèvement nationaliste. Le Shah Reza Palevo d’Iran a offert son pays et il a été démis par un autre soulèvement nationaliste. Les monarchies saoudites ont du céder leur territoire pour des bases militaires étrangères et offrir leur pétrole a des prix proches de 8 dollars le baril. Carlos Andrés Pérez a soumis la souveraineté au FMI et, après une rébellion populaire a échelle nationale, il a été jugé et démis. Moubarak, pion des intérêts des Etats-Unis, est tombé sans que ces derniers ne bougent le petit doigt pour le sauver, Ainsi fait payer le peuple à celui qui sert le diable.<br /><br />4<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Si tu ne peux leur obéir, attire leur sympathie</span>, suggère l’expert en relations publiques. Aucun effort n’est autant inutile que celui de sympathiser avec ton bourreau. Les Etats-Unis, sans aucune déclaration de guerre préalable, ont détruit des unités navales et des systèmes de radars libyens et ont bombardé Tripoli et Bangazi, assassinant près d’une centaine de personnes, dont une fille de Kadhafi. Au lieu de condamner les étasuniens, le Conseil de Sécurité a condamné Kadhafi, qui a du payer une indemnité de plus de 2 milliards de dollars de dommages pour sa supposée participation dans l’explosion d’un avion par des libyens, qu’il a livré aux tribunaux internationaux.<br />Diverses concessions lui permirent de rétablir en 1999 des relations diplomatiques avec Londres, obtenir la révocation des restrictions commerciales imposées par l’Union Européenne et en 2003 la levée des sanctions de l’ONU. Kadhafi, en plus, a rendu cinq missiles de longue portée et des centaines de missiles de moyenne portée. Depuis, Tony Blair, Schroeder, Jacques Chirac et Berlusconi, à qui il a financé la campagne électorale, lui ont rendu de chaleureuses visites, et il a été reçu triomphalement par le président le la Commission Européenne Romano Prodi, Aznar et le roi Juan Carlos, le premier ministre Rodriguez Zapatero et Sarkozy, dont il a aussi financé la candidature : tous ceux qui plus tard se se regrouperont pour le bombarder et confisquer ses comptes a l’étranger. Il remercia toutes ces célébrations avec de couteux achats d’armements et en ouvrant le pétrole libyen a des associations stratégiques avec l’anglaise BP, l’espagnole Repsol, l’italienne ENI et les étasuniennes Conoco Phillips, Exxon Mobil et Chevron Texaco. Au cas où de tels efforts ne seraient pas suffisants pour apaiser les pilleurs, il a donné l’instruction a l’Autorité Libyenne d’Investissements d’investir 70 milliards de dollars en Europe, et malgré une faible dette publique de seulement 5 milliards de dollars, moins de 0.5% de ses réserves internationales, il a accepté un « paquet » du FMI qu’il lui a fait retirer les subventions de 6 biens de consommation basique et privatiser de nombreuses entreprises publiques, créant un solde de chômeurs qui ont peu être rejoint les rangs des manifestants contre lui et qui servent de prétexte a l’invasion criminelle en cours. L’oligarchie avec laquelle tu essayes de collaborer sera celle qui te vendra. Le Fond Monétaire que tu laisses diriger ton économie sera celui qui te ruinera. Le traité supranational que tu acceptes te destituera. L’organisme international dont tu acceptes l’intervention sera celui qui interviendra contre toi. Le juge étranger auquel tu donnes la souveraineté de juridiction sera celui qui te condamnera. L’arbitre étranger auquel tu cèdes la décision sur les contrats d’intérêt public sera celui qui décidera d’un embargo contre toi. La transnationale que tu exonères d’impôts payeras les avions qui te bombarderont. La différence ethnique ou régionale que tu soutiens sera celle qui te divisera. L’entreprise mixte a laquelle tu donnes le contrôle de ton industrie pétrolière sera celle qui paralysera ton système informatique et te sabotera. Celui qui donne a l’ennemi la clef de son pacemaker garantie l’arrêt cardiaque.<br /><br />5<br /><span style="font-weight:bold;"><br />Si tu ne peux pas piller, ferme les yeux</span>. Avec une astuce émouvante la Russie et la Chine ont oublié de mettre leur véto, au Conseil de Sécurité de l’ONU, contre le plan des Etats-Unis de piller le pétrole du monde avec l’aide de la criminelle OTAN. La ligue arabe et l’Union Africaine, club des prochaines victimes, ont été ambigües. Comme le révèle clairement la “Stratégie de Sécurité Nationale des Etats-Unis d’Amérique », formulée par George W. Bush à Washington le 17 Novembre 2002, et les plans comme le New American Century, les étasuniens ne sont pas disposés à céder d’un pouce dans leur tentative de confisquer violemment les ressources du monde et liquider les autres pays. Leur guerre contre le Japon commença quand, afin de l’annihiler comme puissance mondiale, ils lui imposèrent un blocus énergétique. Il est illusoire de penser que le lion respectera les morceaux offerts à ceux qui n’ont pas su s’opposer. Si on confisque l’énergie c’est tout d’abord pour étouffer la Chine, la grande concurrente de l’hégémonie étasunienne. Apres la Chine suivra la Russie, dont une grande partie des réserves se retrouve dans des pays séparés de l’ancienne Union Soviétique. Enfin, l’Union Européenne et le Japon toucheront le fond de la vassalité pour quelques gouttes d’énergie fossile. Quatre guerres ont été lancées pour l’exécution de ce plan : celle d’Iraq, celle d’Afghanistan, celle de Lybie et celle de Bahreïn. Le conflit planétaire pour garantir le monopole des énergies fossiles par moins de 5% de la population globale a commencé. Les autres puissances devront s’opposer ou disparaitre. Ceux qui ont laissé les choses se faire périront sans rien pouvoir faire. Repousser la confrontation ne fera que l’aggraver.<br /><br />6<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Si ne peux t’unir a eux, ni leur obéir, ni attirer leur sympathie, ni fermer les yeux, résiste</span>. 5% de la population du globe dans la pire crise économique de l’Histoire ne peut condamner a mort les 95% restant, sauf s’ils comptent avec la désunion, la désorientation et l’auto-tromperie de ceux-ci. Quelles conditions sont réunies par les peuples qui jusque là ont résisté avec succès aux invasions impériales ? En premier lieu ils ont affirmé et défendu leur spécificité culturelle. En second lieu, ils ont évité que les différences ethniques ou culturelles internes les divisent. En troisième lieu ils ont assumé pleinement et sans demi-mesure un projet alternatif au capitalisme. En quatrième lieu ils ont réussi à consolider les bases populaires autour de ce projet. Cinquièmement, ils ont entrainé et armé les bases pour la défense de ce projet. Sixièmement, ils n’ont jamais céder leur souveraineté ni leurs positions pour plaire aux transnationales, medias de communication ou organismes internationaux. Septièmement, ils ont consolidé des alliances bilatérales, régionales, continentales ou mondiales avec des pays ou des blocs qui présentent des affinités idéologiques, économiques ou de situation périphérique. La menace de tous les embargos et tous les bombardements du monde ne peut rien contre un peuple idéologisé, fier de sa culture, pénétré par son propre projet social et politique, et armé. Ils n’ont rien pu contre le Vietnam ou contre Cuba. Ils s’entêtent encore en vain contre la résistance en Iraq, au Pakistan et en Afghanistan. Ils prennent pour cible la petite Lybie non pas le peuplé Iran. Ce sont des leçons dont les prochains sur la liste vont peut être profiter : tous les habitants de la planète.<br /><br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<br /><br />Article original en espagnol <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2011/03/reflexiones-sobre-el-nuevo-orden-del.html">a consulter ici</a>R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-10472564862885453662011-05-05T20:23:00.000-07:002011-05-05T20:29:37.983-07:00Le jour où les réserves internationales ont disparu<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1IF9dDayQbfTOPYPFS-DEPhaIE7Dh1WyJSO97cFd46xdQDxtknKVDTZWP2iYKrW3I4P2CW5aeOrKbP66nDu7D4rQtZ7LSeDGFeyVjU8D-5GLH5Agrf-Ix3oNtdJXdODBvAosp8PIVVq0/s1600/LIBIAlibia-1-580x480.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 265px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1IF9dDayQbfTOPYPFS-DEPhaIE7Dh1WyJSO97cFd46xdQDxtknKVDTZWP2iYKrW3I4P2CW5aeOrKbP66nDu7D4rQtZ7LSeDGFeyVjU8D-5GLH5Agrf-Ix3oNtdJXdODBvAosp8PIVVq0/s320/LIBIAlibia-1-580x480.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5603438735001066850" /></a><br /><br /><br /><br />1<br />Quand l’atrocité devient quotidienne, plus rien n’étonne. Une coalition des plus voraces puissances impérialistes bombarde la Lybie, poursuivant l’opération de vol global de l’énergie fossile qui conduira à une Guerre Mondiale, et les prochaines victimes s’abstiennent d’y mettre leur veto. Les voleurs de pétrole pillent les réserves internationales du pays attaqué en annihilant au passage le système financier mondial, et les medias feignent que rien ne s’est passé <br /><br />2<br />Quand le pillage viole la loi, il n’y a plus d’autre loi que le pillage. Par d’insignifiants gros titres, certains médias informent que 200 milliards de dollars de réserves internationales de la Lybie ainsi que 70 milliards de dollars de l’Office Libyenne d’investissement déposés à l’étranger ont été confisqués. Cette nouvelle explosive supère, de par son pouvoir de destruction, toutes les bombes lâchées sur le pays africain pour le délit de possession de pétrole. Cela signifie qu’il n’y a pas de différence entre déposer de l’argent dans des institutions financières internationales ou le laisser au milieu de la rue. Pour ceux qui n’auraient pas encore compris, cela signifie que les institutions financières internationales ne sont pas seulement inutiles, mais aussi dangereuses.<br /><br />3<br />A partir du moment où la fraude soutient les systèmes, il n’y a pas d’autre système que la fraude. En 1944 les Etats-Unis ont obligé les pays de l’orbite occidentale, en les menaçant avec leur armée de la 2eme Guerre Mondiale, à souscrire aux accords de BrettonWoods, selon lesquels toutes les monnaies doivent être rattachées au dollar, et le dollar n’est rattaché à aucune monnaie. Pour que les Etats et les personnes perdent le contrôle de ces sommes colossales, on a fait pression pour qu’ils utilisent le dollar et les déposent dans des institutions internationales. Parmi les raisons du déclenchement de la guerre contre l’Iraq se trouve le plan de ce pays de changer ses énormes réserves en d’autres monnaies. De son coté, Kadhafi avait l’idée d’utiliser les énormes réserves citées précédemment ainsi que ses 144 tonnes d’or afin de créer le « dinar-or libyen » comme une devises africaine qui servirait d’alternative au dollar et à l’euro. Le Venezuela est aussi dans la mire pour avoir diversifié ses réserves, et pour avoir proposé le Système Unifié de Compensation Régionale (Sucre) dans le même but. Il n’y a pas d’autre recette que l’extermination de tous ceux qui menacent le plus fabuleux de tous les business de l’empire : imprimer du papier non adossé et obliger les autres pays à l’accepter comme monnaie.<br /><br />4<br /><br />Deux colonnes maintiennent ce système financier international : 1) l’argent déposé par une personne peut seulement être retiré par cette même personne ou une personne ayant un pouvoir légitime de le faire, ou un héritier 2) les biens des Etats sont insaisissables, conformément a la Convention des Nations Unies sur les immunités juridictionnelles des Etats et leurs biens, approuvée par l’Assemblée Générale le 16 Décembre 2004. Tel le nouveau Samson, la crapule qui a mis en place la saisie colossale des réserves internationales de la Lybie a démoli ces 2 colonnes, sans voir que le temple financier international va lui tomber dessus. Ou, si tu n’as toujours pas compris, tout dollar déposé dans une institution financière internationale sera transféré a ton pire ennemi pour qu’il t’assassine.<br /><br />5<br /><br />De la même façon qu’une coalition impérialiste bombarde, incinère, pille et dépèce un pays sans comprendre que cela éveille une résistance invincible, ses mercenaires confisquent les réserves internationales et les comptes bancaires d’un pays sans se rendre compte qu’ils éliminent l’unique soutien d’un système financier : la confiance. Cela pourrait impliquer une corrida bancaire de magnitude colossale. Quelques 20 pays possèdent 60% des réserves internationales, des 3,45 billons de dollars de la Chine jusqu’aux 115 milliards du Royaume Uni. Quel Etat ou particulier laissera un centime sur des comptes qui peuvent être confisqués à faveur de ses ennemis ? Y a-t-il en ce moment un seul Etat qui ne soit pas en train de planifier la façon de retirer ses fonds et réserves du système financier ? Mis à part les amis des pouvoirs impérialistes, bien sur. Eux si peuvent se considérer a l’abri. Kadhafi, par exemple, comptait sur l’inconditionnelle amitié de Berlusconi, à qui il a payé les élections. Il avait aussi à sa faveur la loyauté de Sarkozy, à qui il a aussi payé la campagne électorale. Il avait aussi a son actif l’affection d’Aznar et la fraternité de Juan Carlos de Borbon et du premier ministre anglais et d’Obama, qui l’ont tous reçu avec les honneurs. Kadhafi se considérait avec raison comme un « important associé de l’Occident ». Cet exemple doit rassurer considérablement les importants titulaires de dépôts dans les organismes financiers internationaux. Ou, pour mieux l’expliquer : toute devise que tu ne retires pas sera investie pour creuser ta tombe.<br /><br /><br /><br />6<br /><br />Le Venezuela laisse ses juges céder a des arbitres étrangers du « Centre International du Règlement des Différends relatifs aux Investissements » (CIADI pour ses sigles en espagnol), succursale de la Banque Mondiale, la décision sur des plaintes à son encontre pour un montant équivalent à celui de ses réserves internationales, en faisant confiance au principe récemment défunt selon lequel les réserves des Etats ne sont pas saisissables. Kadhafi pensait exactement la même chose. Exxon a déjà essayé de saisir nos réserves. Maintenant elle n’a plus d’obstacles pour le faire. Nous ferions mieux de retirer nos réserves internationales des organismes financiers et de démettre de leurs fonctions les juges qui ne croient pas en la souveraineté de juridiction. Soit nous apprenons de la Libye, soit nous nous trompons<br /><br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<br /><br />traduit par RV avec l'autorisation de l'auteur.<br />Article original <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2011/05/el-dia-que-desaparecieron-las-reservas.html">ici</a>R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-9516368048443376112011-03-16T07:57:00.001-07:002011-03-16T08:02:29.199-07:00Quand la Libye brûlera<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEio6jTpYQQr1Ik5ygxZLdPKCnBYCr2LsXslbLB0eVmJE3W4TAebUizuofC0enADtQarbKozCRUi39604H0b6ZZF-6CRx43HnNdNkiimvhI7IOpsbm95SxZyh-_2t6emeY-lyyzTeDc5FO8/s1600/EGIPTO+053_edited.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 240px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEio6jTpYQQr1Ik5ygxZLdPKCnBYCr2LsXslbLB0eVmJE3W4TAebUizuofC0enADtQarbKozCRUi39604H0b6ZZF-6CRx43HnNdNkiimvhI7IOpsbm95SxZyh-_2t6emeY-lyyzTeDc5FO8/s320/EGIPTO+053_edited.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5584692332938985698" /></a><br /><br />1.<br /><br /> En 1984, je me trouvais au milieu du désert libyen dans des paysages lunaires. J’allais alors visiter un complexe pétrolier ressemblant à un station spatiale. Chaque jour, 1,6 millions de barils de pétrole partent de là vers l’Europe. Les réserves estimées de la Libye sont d’environ 42 milliards de barils. Les puissances hégémoniques vivent du gaspillage constant d’énergie fossile qui ne leurs appartient pas. Elles exploitent les richesses de ces pays jusqu’à épuisement au lieu de se tourner vers d’autres sources d’énergie.<br /><br />Un proverbe libyen dit : « prends garde à que celui que tu favorises ne profite pas de toi ». La première condition que doit remplir un pays pour pouvoir être envahi est de détenir des hydrocarbures ou d’être une zone de transit de ces ressources.<br /><br />2.<br /><br /> En 1836, la Libye fut attaquée par les Ottomans, en 1912, envahie par les italiens et en 1943 conquise par les Anglais. En 1951, les troupes britanniques, étasuniennes et italiennes occupèrent le pays et amenènent au pouvoir leur pantin, le roi Idris, qui profite largement des revenus croissants du pétrole. En 1969, Mouammar Kadhafi, un colonel âgé de 27 ans, prend la tête d’une rébellion militaire. Il expulse les bases étrangères dans son pays, crée une année plus tard la Compagnie Nationale de Pétrole qui prend le contrôle de la moitié de la production nationale. En 1977, il proclame la Grande Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire et Socialiste.<br /><br />« Quand le bétail meurt, on sort les couteaux » avertit le proverbe libyen. La seconde condition d’une invasion est qu’un pays soit maître de ses ressources naturelles.<br /><br />3.<br /><br /> En 1984, j’assistais à Tripoli au 15e anniversaire de la Jamahiriya. J’ai vu des dizaines d’assemblées populaires où l’on débattait et où l’on pouvait apparemment trouver des solutions aux problèmes. Le Livre Vert se présentait comme la Troisième Théorie Universelle et affirmait la primauté des organisations de base. Il édicte que « la démocratie est le pouvoir du peuple et non le pouvoir d’un substitut du peuple », assure que « la représentation est une imposture », proclame que « le parti ne représente qu’une fraction du peuple, alors que la souveraineté populaire est indivisible », ajoute que « les congrès populaires sont l’unique structure de la démocratie populaire ».<br /><br />La population se répartit au sein de congrès populaire de base, chaque congrès élit un comité de direction et c’est l’ensemble de ces comités qui forme le congrès populaire. Dans les rue, les femmes portent le voile mais dans les défilés, on peut admirer des bataillons féminins avec leurs magnifiques visages et chevelures . Il y a parmi elles des scientifiques et des jeunes filles pilotes d’avion de combat.<br /><br />En 2009, le PIB de la Libye était estimé à 76.557 milliards de dollars, avec une croissance annuelle de 6,7%. Actuellement, la balance commerciale est largement excédentaire avec 63 milliards de dollars d’exportations et 11,5 milliards d’importations. Les réserves de devises sont de l’ordre de 200 milliards de dollars ce qui vient combler une dette externe d’à peine 5,5 milliards de dollars. Tout cela fait de la Libye le pays d’Afrique avec le PIB par tête le plus élevé (14 534$) et le meilleur Indice de Développement Humain. L’espérance de vie est évaluée à 74 ans, la mortalité infantile ne dépasse pas 18 pour mille et l’analphabétisme de 5,5%. Les dépenses d’éducation représentent 2,7% du PIB, alors que la budget de la défense ne dépasse pas 1,1%. Malgré tout, le taux de pauvreté persiste à un niveau élevé (30% environ).<br /><br />« Qui n’aide pas sa famille n’aide personne », enseigne le proverbe libyen. Appuyer les bases populaire et redistribuer les richesses est la troisième condition d’une invasion étrangère.<br /><br />4.<br /><br /> La Jamahiriya ne prône pas seulement la démocratie directe. Elle est nationaliste, car elle a exclu l’ingérence militaire extérieure et a repris en main ses ressources naturelles. Elle est intégrationniste parce qu’elle appuie l’Union Africaine et la coordination des pays du Monde Arabe, une communauté culturelle de plus de 300 millions d’individus, répartie sur trois continents au travers de 13,7 millions de km², dans un territoire qui rassemble la plus large part des ressources naturelles de la planète. La Libye défend ces richesses et appuie avec fermeté les décisions de l’OPEP.<br /><br />Durant ses premières heures, la Jamahiriya était même internationaliste. Lors de la commémoration du 15e anniversaire du Fatah, à Tripoli, sont ainsi intervenus : un très important leader des indiens des Etats-Unis, qui a dénoncé le génocide commis contre son peuple, le révérant afro-américain Farrakah, qui a menacé les puissances occidentales de tous les tourments, le commandant Tomas Borge, du Nicaragua, qui a refusé par humanisme toute solution militaire nucléaire ainsi que des délégués du Fatah, qui nous ont entretenu en aparté des divisions internes de leur mouvement. Cette solidarité a attiré les condamnations unanimes des puissances qui luttent pour détruire ce qui reste de la planète.<br /><br />Selon un aphorisme libyen, « une main n’applaudit jamais seule ». La quatrième condition d’une invasion étrangère est la défense de l’intégration du Tiers Monde.<br /><br />5.<br /><br /> Dans une oasis, au milieu de chameliers, je dégustais un tranche d’agneau grillé. 90% des six millions de libyens sont musulmans. Comme dans les autres pays de même confession, la société est divisée à la fois en terme de classes sociales et d’idéologies, mais se superpose également à cela des clivages religieux, l’existence de sectes, de clans, d’ethnies, des divisions régionales et des différences de génération, sans oublier le demi million de migrants vivant sur le territoire.<br /><br />« Trop de capitaines finissent par couler le bateau » rappelle un dicton libyen. La cinquième condition d’une invasion c’est de diviser pour mieux régner.<br /><br />6.<br /><br /> Lors de ce 15e anniversaire de la révolution libyenne j’ai pu voir passer Kadhafi à quelques mètres de moi. Il était alors jeune homme, vêtu d’un uniforme sobre, parlant et discutant avec entrain au milieu de l’assemblée. Peu comme lui furent autant courtisés par ceux qui voulaient son pétrole, et encore moins ont été ainsi diabolisé par ces mêmes puissances, quand elles ont voulu prendre le contrôle de l’or noir. Les mêmes tribunaux internationaux, sourds, aveugles et muets devant l’impunité du terroriste Luis Posada Carriles, ont condamné la Libye pour une prétendue explosion aérienne en Angleterre. Sous la contrainte, Kadhadi accepta d’indemniser les victimes. Sans aucune déclaration préalable de guerre, en 1981, l’administration Reagan viola l’espace aérien dans le Golfe de Syrte. Cinq années plus tard, elle bombardait Tripoli, rasant la résidence de Kadhafi, assassinant sa fille adoptive et une centaine de ses compatriotes.<br /><br />Les mêmes agences de presse qui célèbrèrent ce massacre déplorent aujourd’hui de supposés « bombardements » de manifestants. L’armée russe a montré via des images satellites que de tels actes n’ont pas eu lieu. (note du traducteur : ce texte a été écrit le 6 mars dernier). En revanche, des échanges de tirs nourris ont bien lieu entre les forces loyales à Kadhafi et les insurgés. Mais ces derniers ne sont certainement pas désarmés. Les mêmes agences étasuniennes, qui ont pour forces militaires une armée de mercenaires, accusent et mentent en affirmant que ceux qui défendent le pouvoir sont des « mercenaires ». Dans la liste des techniques pour instaurer la peur, elles ne cessent d’invoquer les « armes chimiques », comme elles l’avaient déjà fait en Irak.<br /><br />« Celui qui tient tête au lion a mauvaise haleine », avertit le proverbe libyen. La sixième condition d’une invasion est la diabolisation par les médias internationaux.<br /><br />7.<br /><br /> La tempête médiatique actuelle ne traduit rien d’autre qu’un manque d’information. Que se passe-t-il réellement en Libye ? Les organisations populaires continuent-elles de fonctionner ou ont-elles été évincées de la politique ? La représentation s’est-elle substituée à la participation ? Peut-on croire qu’en même temps l’Indice de Développement Humain et la mécontentement social augmentent ? Kadhafi a-t-il cédé au harcèlement de l’Empire et des multinationales ? L’inimitié entre la Libye et ceux, qui durant quarante ans lui ont acheté du pétrole et vendu des armes, est-elle crédible ? Malgré l’urgence de la situation, les médias omettent toute explication.<br /><br />Alors que les dirigeants étasuniens et les monopoles médiatiques ne tarissent pas d’éloges pour les insurgés, savons-nous ce qu’ils défendent ? Ce qu’ils préparent ? Ce qu’ils proposent ? Le seul fait d’armes du Front National pour le Salut de la Libye (FNSL) a été la réalisation d’un « Congrès National » aux Etats-Unis en 2007, financé par la Fondation Nationale pour la Démocratie (NED). Les médias du monde entier attendent pour dévoiler ses plans. S’ils ne le font pas, c’est soit qu’il n’en a pas, soit qu’ils sont inavouables. S’ils s’opposent à Kadhafi, privatiseront-ils les hydrocarbures ? S’ils disposent véritablement d’un soutien populaire, pourquoi est-il nécessaire que la première puissance militaire du monde intervienne de manière écrasante ? S’ils veulent le bien pour leur pays, pourquoi l’exposent-ils à une invasion meurtrière de puissances étrangères ?<br /><br />« Ne cherches pas ton bonheur dans le malheur d’autrui » rappelle la maxime libyenne. La septième condition d’une invasion est d’être victime de la désinformation.<br /><br />8.<br /><br /> Les Etats-Unis bloquent la côte libyenne avec leurs porte-avions nucléaires et des responsables confus affirment que des « conseillers » armés jusqu’aux dents ont débarqué, tandis que des alliances contre-nature se nouent entre des bandits et l’Union Européenne et qu’un hélicoptère de l’OTAN est capturé en pleine violation de la souveraineté d’un pays arabe. Walter Martinez a révélé que la London School of Economics prépare déjà la relève du pouvoir dans le pays agressé : quatre-cents étudiants libyens boursiers ont été dressés aux exigences du néolibéralisme sauvage.<br /><br />Comme dans un cauchemar nous voyons se rejouer le scénario irakien. La stratégie consiste à voler le pétrole libyen et grâce à lui, développer un dumping économique pour déstabiliser les gouvernements des pays de l’OPEP. Les Etats-Unis ne sont capables que d’une seule politique : le pillage généralisé des hydrocarbures, ce qui conduit au blocage énergétique des autres puissances et à terme à une nouvelle guerre mondiale. Le Venezuela a proposé une médiation, que Kadhafi et la Ligue Arabe ont accepté. L’Alliance Bolivariennes des Peuples (ALBA) a convoqué une réunion plénière pour discuter de la situation. (ndt : l’ALBA s’est depuis prononcé en faveur de cette solution pacifique).<br /><br />« Partageons la charge, elle pèsera moins qu’une plume », prie la sentence libyenne. Quand tu vois qu’un pays du Tiers Monde est sur le point de brûler sous l’agression impériale, il est l’heure pour nous de faire appel à la solidarité.<br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<br /><br />Texte et photo: Luis Britto Garcia<br />Texte en version originale <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2011/03/cuan-veas-arder-libia.html">ici</a><br /><br />Traduction par G.S.<br />L'article sur "La revolución vive" <a href="http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article1477&lang=fr">ici</a>R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-55892286071457586842011-02-19T11:04:00.000-08:002011-02-19T11:09:22.568-08:00Le Venezuela et les objectifs du millénaire<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeCUFPA_0WSOk2GZxm_ZCLphRpq5tB3FHlHHSoDidWnoIUWGxYBHTf6tCo5eOh8XTUXZnWgPgo37seev4utMzX1daOwovV0ibTWRndOIdyjdKxf8vmTQyLyUHuD5Lahd4uDqJNh2MjfOA/s1600/VENEZUELAuntitled.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 212px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeCUFPA_0WSOk2GZxm_ZCLphRpq5tB3FHlHHSoDidWnoIUWGxYBHTf6tCo5eOh8XTUXZnWgPgo37seev4utMzX1daOwovV0ibTWRndOIdyjdKxf8vmTQyLyUHuD5Lahd4uDqJNh2MjfOA/s320/VENEZUELAuntitled.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5575479206213147714" /></a><br /><br /><br />Mieux vaut mesurer le bien-être des peuples avec des objectifs qu’avec des adjectifs. Lors du Sommet du Millénaire de l’an 2000, l’ONU a fixé les Objectifs de Développement du Millénaire, des objectifs concrets et quantifiables qui doivent être atteints par les gouvernements avant 2015. En 2008 le Venezuela avait déjà largement dépassé 6 d’entre eux. Vérifions-le.<br /><span style="font-weight:bold;"><br />1. ERRADIQUER LA PAUVRETE EXTREME ET LA FAIM</span><br /><br />Le Produit Intérieur Brut de notre pays (PIB) en 1998 était l’équivalent de 42.066.487.000 bolivars actuels; en 2009 il a quasiment doublé en atteignant 56.022.729.000. Cela n’est pas arrivé par hasard: la lutte contre la privatisation de « Petróleos de Venezuela S.A » ainsi qu’une firme politique de défense des prix au sein de l’OPEP y ont contribué. Mais, encore plus important que le montant, voyons la façon dont il est appliqué. En 1998 seulement 8.4% du PIB était destiné aux dépenses sociales ; en 2008 ce chiffre est monté á 18.8%. Entre 2004 et 2010 PDVSA (Petróleos de Venezuela S.A) a apporté directement l’équivalent de 61 369 millions de dollars au développement social. En partie grâce a cela, la pauvreté extrême a diminué de 42,5% en 1995 à 9,4% en 2007, et la pauvreté relative de 50,5% à 33,7%. L’indice de Gini d’inégalités de revenus dans les foyers est descendu de 0,4865 en 1998 a 0,3928, ce qui fait du Venezuela le pays avec le plus bas indice d’inégalité de l’Amérique Latine capitaliste, et l’indice de Développement Humain des Nations Unies, qui en 1998 était de 0,691 est désormais de 0,878 ce qui nous situe dans le Rang des pays Hautement Développés. En 1998, chaque Vénézuélien consommait 400,56 kilos d’aliments par an ; en 2009 il en consomme 499,75, un cinquième supplémentaire. En 1998 chaque Vénézuélien disposait de 2 202 calories par jour ; en 2009 le chiffre est monté à 2 790, dépassant largement la moyenne de 2 200 calories qui sont consommées en Afrique, Asie et Amérique Latine. Le taux de chômage se situait à 11% en 1998 et il est descendu à 7,5% en 2009. Le salaire minimum en base 100 en 1998 a été quasiment multiplié par 12 pour arrivé a 1 224 en 2010, et si l’on ajoute les tickets de consommation on arrive a 2 199, soit 20 fois plus qu’en 1998. Malgré l’inflation persistante, ces améliorations sont des triomphes retentissants contre la pauvreté.<br /><span style="font-weight:bold;"><br />2. ATTEINDRE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE UNIVERSEL</span><br /><br />A la fin du XXème siècle on projetait une privatisation du système éducatif qui l’aurait rendu inaccessible à la majorité des vénézuéliens. Mais les dépenses en éducation sont passé de 3% du PIB en cette époque a 5,4% en 2000 et 6,3% en 2008. Grace a la Mission Robinson, le Venezuela a alphabétisé 1 678 671 de personnes jusqu’en 2009 et a éradiqué l’analphabétisme. En 1990 seulement 39,96% des enfants allaient á l’école maternelle ; en 2008 c’est plus du double avec 84,8%. En 1998-1999 seulement 53,41% des enfants en âge d’aller á l’école recevaient une éducation initiale, en 2008 le chiffre atteint 84,8%. Non seulement l’éducation gratuite est garantie: en 2008 quelques 4 055 135 élèves du système d’Education Basique bénéficient du Programme d’Alimentation Scolaire, le doublé de 1999.<br />En 1988 seulement 18% des jeunes étaient inscrits dans le système éducatif, contre 42,37% en 2008. Lors de la dernière décennie le gouvernement a crée 15 nouvelles universités; le nombre d’inscrits a l’université a doublé passant de 894 418 en 2000 á 2 109 331 en 2009. Au Venezuela il y a 9 329 703 personnes qui étudient : 1 vénézuélien sur 3 ; l’immense majorité des établissements a tous les niveaux sont publics et donc gratuits ; l’accès a l’éducation est universellement garanti.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">3. PROMOUVOIR L’EGALITE ENTRE LES GENRES ET L’AUTONOMIE DE LA FEMME</span><br /><br />Entre 1990 et 1998 la moyenne d’élèves de sexe féminin dans le système éducatif était de 31.25%, en 1996-1998 il a atteint 47.56%. Il y a plus de femmes que d’hommes dans l’éducation supérieure. Parmi les 5 pouvoirs de l’Etat, 4 ont été dirigés par des femmes. A l’Assemblée Nationale la représentation féminine est passé de 10% à 16,5%. Approximativement 60% de la participation dans les Conseils Communaux et les Missions est féminine; cette tendance est progressive et impossible de stopper. <br /><br /><br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<br /><br />Merci de me signaler toute amélioration de la traduction.<br />L'article original en espagnol se trouve <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2011/02/venezuela-y-las-metas-del-milenio.html">ici</a><br /><br />Traduit avec l'autorisation de l'auteur Luis Britto GarcíaR.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-85696829321284349522011-01-16T11:15:00.001-08:002011-01-16T11:18:51.121-08:00Des cadeaux extrêmement dangereux<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh5cQtXQ6zmyDFwCKmicbrsJzdEjSWMmG5eEJo2GiKfPW9xDfz-c40X11aYMH8lC7G0wJSuJh02Y80-5oePgViJDOFE-uTdHY_XGK6cdyJRoLcCMb9kSkD71d_MFznam97pcmKNAz7Bzyw/s1600/JOSIANTO+026.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh5cQtXQ6zmyDFwCKmicbrsJzdEjSWMmG5eEJo2GiKfPW9xDfz-c40X11aYMH8lC7G0wJSuJh02Y80-5oePgViJDOFE-uTdHY_XGK6cdyJRoLcCMb9kSkD71d_MFznam97pcmKNAz7Bzyw/s320/JOSIANTO+026.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5562865056884146162" /></a><br /><br /><br /><br />• Des amplificateurs acoustiques qui nous permettent de savoir ce que pensent les autres de nous et ce que nous pensons des autres<br />• Des traitements de botox qui paralysent les langues<br />• Des documents d’identité qui, au lieu d’un numéro de série, indiquent le coefficient d’intelligence<br />• Des GPS qui suivent á la trace les billets et les pièces et découvrent où vont exactement nos impôts<br />• Des programmes informatiques qui permettent aux amoureux de se voir comme ils seront dans quarante ans<br />• Du papier pour octroyer des nominations qui se désintègre lorsqu’on y appose le nom d’un incompétent<br />• Des autorisations pour ré-ouvrir des casinos fermés par un gouverneur<br />• Un haut-parleur offert á un imbécile<br />• Une autorisation pour inventer des démarches administratives offerte á un bureaucrate<br />• Des programmes qui calculent de combien augmentera la corruption á chaque nouvelle formalité administrative<br />• Des programmes qui calculent de combien diminuera le taux de vote á chaque nouvelle formalité administrative<br />• Des montres qui indiquent le moment exact de notre mort avec la circonstance aggravante que nous ne savons pas si elles fonctionnent réellement<br />• Une lampe magique qui réalise seulement les vœux que nous avons arrêté de désirer<br />• Une imprimante qui marque sur les politiciens leur date d’expiration<br />• Un détecteur de Nullités Suffisantes et de Médiocrités Consacrées<br />• Un pacte avec le Diable dans lequel on laisse au Diable le droit de nommer le juge qui donnera la sentence sur les désaccords du pacte<br />• Des pactes avec des transnationales dans lesquels on laisse aux transnationales le droit de nommer le juge qui donnera la sentence sur les désaccords des pactes<br />• Des juges qui décident que nos procès avec le diable seront évalués par des juges nommés par le Diable<br />• Des juges qui augmentent eux-mêmes leurs salaires et décident qu’ils ne paieront pas d’impôts sur l’augmentation<br />• Des traités dans lesquels nous donnons le privilège aux étrangers et aux transnationales de ne pas payer d’impôts dans notre pays et nous promettons de remplir nous même le trou fiscal qu’ils laissent<br />• Des bureaucrates qui s’occupent seulement des citoyens a travers des sites internet qui ne sont jamais ouverts<br />• Un vote de citoyen après avoir tenté inutilement de se communiquer a un site web qui n’ouvre jamais<br />• Des motocyclettes qui au lieu d’un titre de propriété, viennent avec un permis de violer toutes les lois.<br />• Un bureau, chargé de faire appliquer la loi aux medias de communication, qui n’applique pas la loi<br />• Un spot publicitaire qui dénonce les spéculateurs sans se rappeler que le gouvernement a le pouvoir de contrôler les spéculateurs.<br />• Un carnet qui accrédite que l’on peut être militant de plusieurs partis à la fois<br />• Un carnet qui accrédite que l’on peut être citoyen de plusieurs pays à la fois<br />• Une frontière en papier qui laisse entrer et sortir tout le monde<br />• Un système éducatif qui n’enseigne pas l’Histoire, ni la Géographie, ni l’Éducation Civique<br />• Des partis politiques qui incorporent leurs ennemis politiques<br />• Des programmes informatiques qui nous permettent de savoir lorsque nous commençons à ressembler a nos ennemis<br />• Un stylo pour signer des accords de Dette Publique<br />• Un détecteur qui permet de savoir si les femmes qui disent Non en réalité disent Oui<br />• Un détecteur qui permet de savoir si les politiciens qui disent Oui en réalité disent Non<br />• Des billets avec de l’encre dynamique dont la dénomination diminue au fur et á mesure qu’ils se dévaluent<br />• Un système monétaire qui consiste d’unités tributaires et qui augmente automatiquement les revenus des citoyens au fur et a mesure que la monnaie perd de la valeur<br />• Des coffres de sécurité transparents qui permettent aux citoyens de lire les dossiers des corps de répression<br />• Des détecteurs de fausses excuses qui rendent l’existence impossible<br />• Un portrait de Dorian Gray dans lequel c’est le portrait qui ne vieillit pas<br />• Un réactionnaire déguisé en Révolutionnaire<br />• Un classificateur d’instants qui nous révèle combien de temps nous avons perdu en répétant des choses sans aucun sens<br />• Un analyseur statistique qui vérifie combien de votes tue chaque jour un bureaucrate<br />• Une calculatrice qui nous indique exactement combien de pétrole il reste dans le monde et combien de temps il durera au rythme de consommation actuel<br />• Un rayon qui permet de voir à travers les cosmétiques pour voir comment sont réellement les femmes<br />• Un miroir magique qui dit uniquement la vérité<br />• Des cadeaux qui consistent à offrir la même chose que ce qu’on nous a offert, de façon a être tous a égalité de jour des Rois Mages <br /><br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<br /><br />Traduction amateure et bénévole de R.V.<br />Pour toute erreur ou amélioration á apporter á la traduction, contacter R.V.<br /><br />Article original en espagnol : <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2011/01/regalos-sumamente-peligrosos.html">ici</a>R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-16775540533156391342010-10-08T15:31:00.000-07:002010-10-08T15:35:09.738-07:00(In)sécurité<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlFBWFGXKD4TFh8JoKahhXOh1QaYHmrkoo_cCgLHbjOfHcfe2_B3ybkm2JKTBjnD2WN59UlxSl0dzuHxaSFMB6yC9D5nNms2_1EcmkkvZRsf8dvLBTh25xzdOdqclzPChnRa9CKhjK1qE/s1600/revolver.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 241px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlFBWFGXKD4TFh8JoKahhXOh1QaYHmrkoo_cCgLHbjOfHcfe2_B3ybkm2JKTBjnD2WN59UlxSl0dzuHxaSFMB6yC9D5nNms2_1EcmkkvZRsf8dvLBTh25xzdOdqclzPChnRa9CKhjK1qE/s320/revolver.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5525806968359795810" /></a><br /><br /><br />1.<br /><br />La sécurité, comme le disait Montesquieu, est le premier de tous les bien, car sans elle les autres n’existent pas, et elle présente 2 aspects: elle-même, et la perception que les citoyens en ont. En exacerbant la perception d’insécurité, les mécanismes de panique et d’agression de l’esprit saurien sont déclenchés. C’est ainsi que l’on crée les fascismes. Pour se sauver il est nécessaire de désactiver cette perception <br /><br />2<br /><br />La presse publie des chiffres non-officiels selon lesquels le nombre d’homicides par an serait passé de 5 968 en 1999 à 13 978 en 2009. En mai 2009 wikipedia nous donnait un taux de 48 homicides pour 100 000 habitants par an ; ce qui nous plaçait en sixième position mondiale. Que veulent dire ces chiffres ? Les morts violentes dans des accidents de circulation y sont-elles inclues ? Les chiffres sont-ils pondérés par l’augmentation de la population de presque un tiers, passant de 22 millions d’habitants en 1999 à 28 835 849 en 2010 ? De toute façon, ces chiffres sont les indices d’un problème réel que nous devons analyser et auquel nous devons remédier, au lieu de le renier.<br /><br />3<br /><br />Les enfants nés et ayant été formés pendant le gouvernement bolivarien vont bientôt avoir 10 ans. Leurs crimes ne peuvent pas être plus importants que de voler le gouter de leurs compagnons de classe. Les statistiques des délits se basent sur des personnes nées et formées pendant la Quatrième République. Les défenseurs de la Quatrième République crachent contre le vent, puisqu’ils accusent les actes d’une génération qui a été formée pendant qu’eux même étaient au pouvoir.<br /><br />4<br /><br />Les difficultés de contrôler une frontière de plus de 2 000 kilomètres ont permis la pénétration de paramilitaires que nous dénonçons depuis un certain temps. Il y a 2 ans, le Président a reconnu que l’invasion était parvenue jusqu'à Caracas. Les infiltrés montent des cabales, supplantent la pègre, assassinent des dirigeants agraires et syndicaux, réduisent les communautés a la panique par d’horribles crimes et blanchissent leurs capitaux a travers des bingos, casinos, salles de jeux et maisons closes parrainés par les autorités les plus corrompues, immorales et nauséabondes. Selon le rapport 1998-2000 de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime, la Colombie avait à cette époque un taux de 61,7847 homicides pour 100 000 habitants, le plus haut taux du monde et deux fois plus élevé que celui du Venezuela qui était de 31,6138 pour 100 000 habitants. Un ordinateur magique a par la suite réduit le taux de la Colombie a 37 et élevé le notre a 48. Ce sont des chiffres qui font réfléchir, vérifier, rectifier et agir.<br /><br />5<br /><br />Mais il ne s’agit pas d’un problème purement quantitatif. La présence d’organisations délictueuses avec une formation, une discipline et un financement militaire facilite une criminalité qualitativement différente. Les données que nous apportons au Seniat (Service National des Impôts au Venezuela) sur notre situation économique sont vendues le jour suivant par des colporteurs garce à ce qui n’est finalement qu’une base de données pour la sélection de victimes. Des délinquants avec de fausses cartes de l’administration tributaire inspectent les comptes d’un entrepreneur dont les enfants ont été enlevés ; des criminels en uniformes de policiers interceptent la voiture des malheureux. La téléphonie mobile et les distributeurs automatiques sont les instruments de nouvelles fraudes et de stratégies comme l’enlèvement express. Le vol de véhicules est entretenu par des réseaux de ferrailleries connus de tout le monde où la marchandise est recyclée et vendue en pièces détachées, et par des mafias de fonctionnaires qui falsifient leurs titres de propriété. Le Venezuela ne produit pas de drogue, mais des organisations supranationales tentent d’utiliser notre territoire comme voie de trafic. Les journaux colombiens obtiennent les confessions du trafiquant Hernando Gómez Bustamante (connu sous le pseudo de Rasguño, l’égratignure), détenu à Cuba et envoyé en Colombie, et dont l’ordinateur « pourrait contenir des preuves qui lient certains anciens chefs de l’AUC (Autodéfenses Unies de Colombie) détenus dans la prison d’Itagüí, à des activités de trafic de drogues postérieures au cessez-le-feu (El Colombiano, 23-3-2007, 8ª). «Rasguño» affirme dans ce journal que “Le Venezuela est le temple du trafic de drogue. Il y a une association de vénézuéliens, colombiens, brésiliens. Il est très facile de faire du trafic parce que la bas ils n’attrapent a personne. » Il s’agit d’une guerre formelle, contre un ennemi militaire ou militarisé. Avant de commencer cette guerre, il faut faire le ménage dans la maison.<br /> <br />6<br /><br />Pendant ce temps, selon l’Organisation Panaméricaine de la Santé, à Cuba le taux d’homicides est de 0,0057 pour 1 000 habitants (641 personnes par an). Cela explique tout. On a recours à la violence pour obtenir ou conserver un bien quand les autres procédés ont échoué. Dans des sociétés ou une infime minorité accaparent les biens indispensables, la majorité dépossédée opte pour la violence ou l’inanition. Si le système de communication les convainc 24 heures par jour que seul celui qui possède vaut, la violence se convertira en valeur.<br /><br />7<br /><br />Face a la violence, dans des sociétés pleines d’inégalités, il faut faire attention aux remèdes qui sont pire que la maladie.<br />Il faut éviter les opérations qui impliquent la détention massive de tout un quartier pour le seul délit d’être pauvre. Il faut recommander l’abandon des armes, mais que les neofascistes et les paramilitaires donnent l’exemple. Il faut accélérer l’intégration de la Police Nationale, qui convertit en un seul organisme coordonné la myriade de milices féodales aux ordres exclusifs des caudillos locaux. Le remède contre la délinquance est simple, mais amère pour tous ceux qui s’en plaignent. C’est exactement ce que l’opposition déteste : réparer l’extrême inégalité sociale.<br /><br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<br /><br />Traduit avec l'autorisation de l'auteur.<br /><br />Aidez-moi a améliorer la traduction en me contactant ou en laissant un commentaire<br /><br />Article original en espagnol <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2010/09/inseguridad.html">ici</a>R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-76510365043860070702010-09-12T18:22:00.001-07:002012-02-23T17:02:45.396-08:00Comment résister aux aggressions impériales<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitjzRSXT13wxh3AFER_8Qc1cdrf5KIdXWatOnl-hxycU5LwBEMm7Tdlj3fq4u15BAPc3eb8xGExKZabVGBGKvBZVf8Ua15Ccs5DDkHu4XFGg3U1tsW21IAaDOMW9Ut4FDs7JjtUwg3OrE/s1600/GUERRAKUBRICKHIDROC+006.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitjzRSXT13wxh3AFER_8Qc1cdrf5KIdXWatOnl-hxycU5LwBEMm7Tdlj3fq4u15BAPc3eb8xGExKZabVGBGKvBZVf8Ua15Ccs5DDkHu4XFGg3U1tsW21IAaDOMW9Ut4FDs7JjtUwg3OrE/s320/GUERRAKUBRICKHIDROC+006.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5516203100379952866" /></a><br /><br /><br />Les gangsters et les empires n’ont qu’un seul argument: la force brute. Il existe des méthodes pour la vaincre.<br /><br />Les Etats-Unis envoient au Mexique des colons protestants qui emmènent avec eux leurs esclaves ; et comme le gouvernement mexicain ne permet pas l’esclavage, les étasuniens leur arrachent plus de la moitié de leur territoire. Ouvrir ses portes au cheval de Troie mène à la perdition.<br /><br />Les Etats-Unis envahissent Cuba sous prétexte de le libérer, établit un protectorat et laisse une base militaire qui perdure jusqu’a aujourd’hui. Laisser le diable s’installer mène à la perdition.<br /><br />La Colombie envahit le Venezuela en 1901 avec 5000 paramilitaires déguisés en vénézuéliens; souffre une écrasante déroute, et alors qu’elle perd son temps à menacer notre pays, les Etats-Unis lui quittent le Panama. Reconnaitre le véritable ennemi mène au salut.<br /><br />L’Angleterre, l’Allemagne et l’Italie avec leurs cuirassés bloquent, bombardent et envahissent le Venezuela, mais ils se retirent devant l’attitude inflexible de Cipriano Castro et l’invocation étasunienne de la doctrine Monroe. Ne pas céder d’un pouce mène au salut.<br /><br />Les Etats-Unis agressent militairement de façon répétée les petits et fragmentés pays que sont Puerto Rico, Cuba, Haïti, la République Dominicaine, le Nicaragua, le Guatemala, la Colombie et le Panama, mais ils ne dépassent pas le stade d’influencer par dessous la table dans la politique du gigantesque Brésil. Rester unis mène au salut. <br /><br />Les Etats-Unis avec tout leurs Marines échouent face à l’irréductible Cesar Augusto Sandino, et ils l’assassinent donc lors du banquet pour célébrer la paix. Savoir que pour l’ennemi paix signifie trahison mène au salut.<br /><br />Quand les Etats-Unis entrent en conflit, ils réduisent au silence les medias favorables à leur adversaire et contrôlent férocement la dissidence qui l’appuie. Se battre contre l’ennemi extérieur sans oublier l’ennemi à l’intérieur mène au salut.<br /><br />L’ambassadeur étasunien Braden dirige la campagne électorale contre Juan Domingo Perón, et ce dernier gagne les élections. Couper court à toute ingérence dans les affaires internes mène au salut.<br /><br />Le Guatemala met en place une reforme agraire et exproprie des terres de United Fruit, en l’indemnisant a la valeur des terres que la transnationale a signalé dans ses déclarations d’impôts; les Etats-Unis organisent une invasion de mercenaires qui renversent avec les balles le gouvernement démocratique. Tenter des reformes sans avoir construit au préalable un pouvoir populaire mène à la perdition.<br /><br />Les Etats-Unis envahissent Cuba avec des mercenaires par la baie des cochons, Fidel les fait échouer et déclare la révolution communiste. Répondre aux agressions avec des mesures tranchantes mène au salut.<br /><br />Les Etats-Unis accusent Cuba devant l’OEA (Organisation des Etats Américains), et tous ses membres sauf le Mexique votent pour les expulser du système interaméricain. Se soumettre à des organisations fondées et maintenues par l’empire mène à la perdition.<br /><br />Face a la colossale menace étasunienne, Cuba établit un réseau d’alliances dans le monde socialiste et avec les Non-alignés, ce qui lui permet d’équilibrer les forces et de survivre jusqu’a aujourd’hui. Mener une diplomatie multipolaire mène au salut.<br /><br />Apres avoir servi inconditionnellement les Etats-Unis durant son interminable dictature, Rafael Leonidas Trujillo est assassiné avec le consentement de la CIA, qui ne fait rien pour l’empêcher. Servir le diable c’est se condamner. <br /><br />Confiants en leur omnipotence, les Etats-Unis envahissent successivement la Corée du Nord, le Vietnam, l’Afghanistan, l’Iran, l’Irak et la Somalie et souffrent d’importants échecs de toutes parts. Maintenir la spécificité culturelle et le sentiment national de façon irréductible mène au salut.<br /><br />Juan Bosch est élu président de République Dominicaine, il met en place une série de reformes démocratiques et, comme le coup d’Etat lancé contre lui par le pro-yanqui Wessin Wessin échoue, les Etats-Unis envahissent Santo Domingo sous prétexte de défendre leurs intérêts. Héberger des intérêts étasuniens mène à la perdition.<br /><br />Salvador Allende met en route la voie pacifique et démocratique vers le socialisme, et les Etats-Unis favorisent un coup d’Etat fasciste de la droite qui l’assassine. Etre pacifique face à un ennemi armé mène à la perdition.<br /><br />Le département d’Etat promeut près d’un millier d’attentas pour assassiner Fidel Castro, tous avortés par les services d’intelligence cubaine. Connaitre la malignité de l’ennemi mène au salut.<br /><br />Les gouvernements latino-américains acceptent avec illusion des prêts a des taux d’intérêts de 3%, sans faire attention que les contrats permettent aux usuriers d’augmenter unilatéralement les taux d’intérêts qui sont multipliées par 5 jusqu’a 15%, ce qui entraine la Dette Extérieure de nos pays. Signer des contrats sans les lire mène à la perdition.<br /><br />Le gouvernement militaire d’Argentine envahit les Iles Malouines en pensant qu’il comptera avec le soutien des Etats-Unis, qui sont obligés de le faire en vertu du Traité Interaméricain d’Assistance Réciproque, mais la puissance nord-américaine l’abandonne a son triste sort pendant que les anglais les exterminent. Croire que l’empire respecte les traités mène à la perdition.<br /><br />Le Président Omar Torrijos exige la dévolution du canal du Panama, et il meurt dans un mystérieux accident d’avion. Prendre l’avion seulement en cas d’extrême nécessité et d’extrême sécurité mène au salut.<br /><br />Pour payer la Dette, les gouvernements latino-américains imposent a leurs peuples des paquets du Fond Monétaire International qui leur interdit de protéger leurs économies, et les mouvements sociaux entrainent des rebellions sociales qui interdisent aux gouvernements de se rendre au Fond Monétaire. Obéir à des usuriers mène à la perdition.<br /><br />Apres avoir échoué dans sa tentative de faire tomber le gouvernement sandiniste, les Etats-Unis obligent les opposants à s’unir et les financent a travers de l’USAID et de la NED, ce qui permet á l’opposition de gagner les élections de 1990. Accepter que les Etats-Unis financent les oppositions locales mène á la perdition.<br /><br />Le Président élu Hugo Chavez réalise 49 lois de réforme, et la confédération de patrons lance un lock-out et un coup d’Etat, le renverse, le séquestre, monte un sabotage pétrolier et un blocus de la distribution d’aliments et un téléthon dans lequel tout les medias s’expriment a faveur du renversement du gouvernement légitime, jusqu'à ce que le peuple le rétablisse. Attendre l’autorisation des patrons pour faire la révolution mène à la perdition ; laisser la peuple agir mène au salut. <br /><br />Les Etats-Unis prétendent imposer l’Aire de Libre Commerce pour les Amériques (ALCA) afin de se réserver l’Amérique Latine et les Caraïbes comme un immense marché non régulé, mais ils échouent piteusement. Protéger l’économie propre mène au salut.<br /><br />L’ALCA ayant échoué, les Etats-Unis l’imposent secrètement, a travers des traites bilatéraux de Libre Echange, Promotion et Protection des Investissements, et a travers des Traites contre la Double Imposition qui exonèrent le paiement d’impôts pour leurs transnationales dans les pays ou elles obtiennent des bénéfices. Laisser perdre la bataille que l’on a gagnée mène à la perdition.<br /><br />La transnationale Exxon tente un embargo sur les biens et les réserves internationales du Venezuela en brandissant l’inconstitutionnelle doctrine selon laquelle les pays latino-américains doivent soumettre les controverses sur les contrats d’intérêt publique à des tribunaux ou des arbitres étrangers. Livrer la souveraineté juridictionnelle a des jurés qui se prononcent constamment contre nos intérêts mène a la perdition.<br /><br />Le petit Equateur se retire du CIADI (Centre international de règlement des différends) et récupère son droit de décider les controverses sur ses contrats d’intérêt public avec ses propres lois et tribunaux. Reconquérir la souveraineté mène au salut.<br /><br />Les Etats-Unis maintiennent la base de Guantanamo en territoire cubain, mais jamais les marines n’osent en sortir. Armer et entrainer le peuple mène au salut.<br /><br />Le petit Equateur accepte que les Etats-Unis installent la base de Manta, ce qui leur permet de contrôler la zone stratégique du Putumayo, et depuis cette base diriger et soutenir l’agression de la Colombie contre l’Equateur. Héberger l’ennemi mène a la perdition.<br /><br />Le petit Equateur ordonne au gigantesque Etats-Unis de déloger la base de Manta, et le colosse abandonne cette tanière. Ne pas permettre que la botte de l’insolent étranger piétine la souveraineté mène au salut.<br /><br />En prenant pour excuse que, soi disant, des colombiens armés seraient entrés dans un pays limitrophe, le gouvernement colombien permet que des étasuniens armés occupent totalement leur territoire. Regarder la paille dans l’œil du voisin et ne pas voir la poutre dans le notre mène a la perdition.<br /><br />Si à ce moment précis, vous ne savez pas quel est le chemin de la salvation et quel est celui de la perdition, vous êtes perdu.<br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<br /><br />Article original en espagnol <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2010/08/como-resistir-agresiones-imperiales.html">ici</a><br /><br />Traduit avec l'autorisation de l'auteur.<br /><br />Aidez moi a améliorer la traduction en me contactant. Merci a T34 ainsi qu'a Pujo Jluc pour leurs corrections.<br /><br />R.V.R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-27417626318505164592010-08-22T17:23:00.000-07:002010-08-22T17:28:50.488-07:00La Guerre contre l'Amérique Latine<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVE8KhUlKzoL7MLM75hiTfcTtXqLLZFJt4KLluOM5vaimdsbuXgNEIEkMpNqk_nZ5kwHxWxsBeFo4dVmKUPx6NviNJPGuywFIqHSbQsfrvUYnGApjjyNrhwEImBvtMNeCVlnU_5G6KoyE/s1600/CADAVERAMARIPOSAG6KgWmi8Mob9vi7uQhiIN5mho1_500.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 274px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVE8KhUlKzoL7MLM75hiTfcTtXqLLZFJt4KLluOM5vaimdsbuXgNEIEkMpNqk_nZ5kwHxWxsBeFo4dVmKUPx6NviNJPGuywFIqHSbQsfrvUYnGApjjyNrhwEImBvtMNeCVlnU_5G6KoyE/s320/CADAVERAMARIPOSAG6KgWmi8Mob9vi7uQhiIN5mho1_500.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5508395203388774450" /></a><br /><br /><br />1.<br /><br />La Colombie en 2007 possède des effectifs de 459 687 personnes destinées a la Défense et Sécurité ; et elle dépense cette même année 6,5% de son PIB, soit 22 milliards de dollars dans sa guerre (Semanario VOZ, edición 2427, cit. por Álvaro Angarita: “Crece el gasto militar. Guerra devora el presupuesto”; 27-2- 2008 www.geocities.com/vozxcol/voz.pdf). Cela crée un important déséquilibre avec le Venezuela, dont l’armée se compose de 82 000 personnes et, selon le World Economic Outlook, consomme 1,47 milliard de dollars, 1,6% de son PIB, duquel 9% est destiné à l’éducation. Cela crée aussi un déséquilibre avec l’Equateur. Qui en 2007 avait 37 448 personnes dans son armée, qui dépensait 1,69 milliard de dollars, 3,41% de son PIB et 10,7% de son budget (A comparative Atlas of Defence in Latin America, 2008). <br /><br />2<br /><br />Parallèlement, le gouvernement de Colombie accepte l’installation d’au moins sept bases militaires étasuniennes, avec un statut d’immunité et d’impunité devant les lois et tribunaux colombiens, alors que les Etats-Unis maintiennent 2 bases a Aruba et Bonaire ainsi qu’une autre au Honduras et une au Paraguay, en installe 2 nouvelles au Panama, fait débarquer des milliers de marines au Costa Rica, maintient une invasion militaire injustifiée en Haïti et patrouille dans les Caraïbes avec la IVème Flotille ressuscitée. Des sources étasuniennes et colombiennes allèguent que cette militarisation démesurée a pour objectif de se défendre contre quelques dizaines de colombiens exilés au Venezuela. Mais il n’y a rien de plus erroné que d’interpréter la situation comme une simple escarmouche locale. « N'envoie jamais demander pour qui sonne le glas; il sonne pour toi», dit un vers de John Done. Le glas ne sonne pas pour le Venezuela ; il sonne pour l’Amérique Latine.<br /><br />3<br /><br />Le maintient de la base Etasunienne au Honduras et le coup d’Etat contre le président élu de ce pays, le harcèlement contre le Nicaragua, l’ouverture de deux nouvelles bases au Panama et l’occupation militaire du Costa Rica ne sont que des échelons du vieux plan Puebla-Panama, qui tente d’ouvrir un couloir stratégique pour l’Amérique Centrale, depuis le Mexique jusqu'à la Colombe. Cette opération réunit dans des quantités croissantes fonds, effectifs, armements et bases étasuniennes, a travers les plans Colombia, Patriota et Victoria, soi-disant destinés à contrôler les insurgés et la drogue. Son échec a été total. La Colombie en 2005 totalisait 650 tonnes-cubes de cocaïne sur les 910 produite dans le monde, avec 180 en provenance du Pérou et 90 de Bolivie. (United Nations Office on Drugs and Crime, "World Drug Report 2006, Volume 1:Analysis" ; United Nations: Viena, Austria, 2006, p. 82). En réalité les Etats-Unis, qui désormais combat ses guerres avec des mercenaires, veut sacrifier les forces armées de Colombie qui n’ont pas pu dominer les insurgés locaux, pour restaurer son hégémonie continentale. La situation n’est pas nouvelle. A la moitié du siècle passé, des effectifs colombiens furent envoyés pour se battre dans la très lointaine guerre de Corée ; et au début de ce siècle, des soldats colombiens ont été envoyés en Afghanistan.<br />Leur prochaine mission sera de s’immoler pour les intérêts de la même puissance qui lui a enlevé le Panama.<br /><br />4<br /><br />Regardons un peu la carte. A proximité de la frontière Est de la Colombie, où sont érigées la majorité des bases militaires étasuniennes, se trouvent les riches gisements d’hydrocarbures du Venezuela. Plus au Sud se trouvent le fleuve Orinoque et l’Amazonie venezuelienne, avec ses débits d’énergie hydroélectrique, de fer, d’aluminium, d’or, de diamants et de biodiversité. Mais le Venezuela n’est pas le seul objectif de cette guerre longuement annoncée. Le feu est ouvert contre le petit Equateur, avec une attaque d’essai, qui a été confessée, et soutenue et dirigée par la base étasunienne de Manta, aujourd’hui heureusement démantelée. L’objectif était de démontrer qu’il était possible d’agresser la souveraineté d’un pays de la région avec une attaque militaire sans autre conséquence que quelques mots durs de l’UNASUR.<br /><br />5<br /><br />Regardons la carte de plus près : la frontière du Brésil, pays qui de par sa superficie de 8 547 404 km2 et sa population de 170 millions d’habitants, constitue quasiment la moitié de l’Amérique du Sud. En tant que propriétaire de la majeure partie de l’Amazonie et des récents gisements d’hydrocarbures découverts, la sixième ou septième économie mondiale et la huitième industrie mondiale d’armements, noyau du Mercosur et acteur politique international indépendant, est un véritable adversaire pour les Etats-Unis dans la conquête de l’hégémonie continentale. Le Brésil l’a parfaitement compris et inclus dans sa Stratégie Nationale de Défense approuvée par Lula Da Silva en 2008. Son armée de 210 000 hommes sera augmentée avec 59 000 nouveaux effectifs ; 28 nouveaux postes frontières ont été ajoutés aux 21 existants, localisés essentiellement en Amazonie où 40% des nouvelles recrues sont envoyées. (Zibechi, Raúl: “Brasil desafía el Plan Colombia”, ALAI AMLATINA, 30-04-2010).<br /><br />6<br /><br />Ainsi, n’importe quelle agression contre l’Equateur ou le Venezuela ouvre les hostilités contre le gigantesque Brésil et la Bolivie et le Nicaragua et l’inexpugnable Cuba et le Mercosur. Le conflit supposé local se transforme ainsi en continental. Cela représenterait, ni plus ni moins, une guerre contre l’Amérique Latine. Et si l’on prend en compte que la survie de l’Europe et de l’Asie dépend en grande partie des ressources et des marchés de l’Amérique Latine, l’affrontement pourrait devenir mondial.<br /><br />7<br /><br />Sur le versant Pacifique, les Etats-Unis mettrait la pression sur les gouvernements du Pérou et du Chili pour qu’ils se battent pour ses intérêts. Le Chili possède l’armée avec la plus importante dépense et le plus grand nombre d’effectifs par habitant en Amérique Latine. L’empire exigerait l’utilisation de ces milices pour cerner le colossal Brésil et les gouvernements progressistes d’Equateur, Bolivie et peut-être même du Paraguay et de l’Uruguay. Avec l’espoir d’obtenir des revendications territoriales, les faucons entreraient dans le conflit, qui ne serait pas seulement une confrontation militaire, mais une véritable guerre sociale acharnée d’insurgés, de laquelle tout le monde sortirait fortement touché. En premier lieu la puissance nord-américaine qui a perdu l’hégémonie économique, diplomatique et culturelle et qui, depuis quasiment une décennie, n’a pas pu vaincre de désastreuses guerres contre des pays asiatiques retardés. Ensuite, ses alliés, qui sont historiquement utilisés, rejetés et détruits. Le premier coup de cloche a sonné. Stoppons-la avant qu’elle sonne pour tout le monde.<br /><br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<br /><br />Traduit avec l'aimable autorisation de l'auteur Luis Britto Garcia.<br />Article original disponible <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2010/08/la-guerra-contra-america-latina.html">ici</a><br /><br />Pour améliorer la traduction, me contacter, merci.R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-11921564740824214552010-08-08T09:45:00.000-07:002010-08-08T09:51:39.635-07:00La Colombie envahit le Venezuela<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEino3X-Lx92EkRmzQZ6gmsjPPOVmR2Yq29QSsr4n4Bv2zvSYW68mtHjxWI8gMcFxCCoxcjyYuFHtQHow3wcwnZpZYXitdVxiG4_nnfcDyl92hZMoljLtcs2pn6gVjOcbv8867C0qUP5WHI/s1600/CIPRIANO_HERRERA_TOROuntitled.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 240px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEino3X-Lx92EkRmzQZ6gmsjPPOVmR2Yq29QSsr4n4Bv2zvSYW68mtHjxWI8gMcFxCCoxcjyYuFHtQHow3wcwnZpZYXitdVxiG4_nnfcDyl92hZMoljLtcs2pn6gVjOcbv8867C0qUP5WHI/s320/CIPRIANO_HERRERA_TOROuntitled.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5503082448097491570" /></a><br /><br /><br />1.<br /><br />Le réactionnaire président de la Colombie ne peut contenir sa rage. Sa politique répressive ne fait qu’entretenir la guerre civile. L’un de ses opposants, le Docteur Uribe Uribe, qui se trouve en asile au Venezuela, écrit : « notre drapeau a grandi a travers les échauffourées. Au début il n’était que la revendication d’un parti dans les querelles internes de notre pays ; aujourd’hui c’est le drapeau de la Grande-Colombie ». Le président Vénézuélien entretient d’insupportables liens d’amitié avec ses collègues d’Equateur et du Nicaragua. En Equateur est aux commandes un robuste conducteur de peuples, qui mobilise des masses de mulâtres et d’indigènes. Au Nicaragua le soulèvement populaire porte à son sommet un dirigeant qui s’abat sur les oligarchies qui possèdent les terres. Face à ces leaders de masse, le président de la Colombie compte sur le soutien des Etats-Unis. Il faut leur donner une leçon ! Trente neuf bataillons colombiens déguisés en vénézuéliens suffiront à les réduire en miettes.<br /><br />2.<br /><br />Les opposants venezueliens, disposés à envahir leur propre pays avec des étrangers pour une miette de pouvoir, ne manquent pas non plus en Colombie. Le président Colombien fait appel au général vénézuélien en exil Rangel Garbiras, acclamé dans les hautes sphères pour être un agile danseur de valse et un frénétique ennemi de l’idée d’unifier la Grande-Colombie, et lui confie le contrôle d’une force de cinq mille soldats colombiens pour qu’il envahisse le Venezuela, avec un drapeau vénézuélien. Opportuniste, l’évêque de Merida monseigneur Silva lance une pastorale où il fulmine envers les partisans du gouvernement venezuelien pour leur dévotion à la « Mano Poderosa ». Le journal de Caracas El Tiempo, de la famille Pumar, se joint aux critiques destructrices. Le 26 Juillet 1901, les envahisseurs violent la frontière avec le Táchira par le chemin de Cúcuta , et acclament le président Colombien José Manuel Mallorquín.<br /><br />3.<br /><br />Féroces lorsqu’il s’agit de réprimer leurs compatriotes désarmés, les militaires ou paramilitaires colombiens ne sont pas un modèle de discipline. Comme le conte Nemecio Parada dans ses mémoires : « Les troupes de ligne que j’ai vu n’avaient de ligne que le nom. Tous, des chefs jusqu’aux soldats, avaient une tenue déplorable. (Les généraux colombiens) Cote et Conde en premier lieu, bien que sur de belles montures, ils discréditaient leur prestance guerrière, portant une couverture, une calotte avec un large insigne bleu, de bruyants éperons et d’énormes coiffes de traves. On reconnaissait le soldat parce qu’il portait le fusil ainsi que le rosaire, les scapulaires et autres reliques qui pendaient a son cou. C’étaient les choses de l’époque et du moment où ils vivaient <em>(Ramón J.Velásquez: La caída del Liberalismo Amarillo, Contraloría General de la República, Caracas, 1972, 275</em>). « A peine traversent-ils la frontière, au cri de « A bas les rouges ! », qu’ils perdent leur temps dans d’indisciplinés saccages de fermes et de hameaux qui les firent perdre du temps à atteindre leur objectif : le parc de San Cristobal.<br /><br />4.<br /><br />Le retard du aux pillages donne le temps a Celestino, frère du président Cipriano Castro, d’organiser la défense de la place. Le 28 juillet dans l’après-midi éclate la Bataille de San Cristobal. Les vénézuéliens combattent furieusement et perdent 300 hommes. Au coucher de soleil le jour suivant les colombiens fuient, en laissant sur le champ de bataille 800 morts et des milliers de fusils. Rangel Garbiras souffre une autre déroute encore pire lorsqu’il tente d’envahir San Faustino.<br /><br />5.<br /><br />Alors que l’invasion échoue a Tachira, Don Cipriano concentre des forces de réserve pour la défense de Maracaibo et Zulia, et ordonne par la suite au général Jose Antonio Davila de pénétrer avec elles dans la République Sœur en soutien aux libéraux rebelles de San Marta et Riohacha. L’incursion est repoussée à Carazua par l’armée Colombienne soutenue par les indigènes de la Guajira et par des venezueliens opposants de Castro, qui n’hésitent pas à prendre parti pour la Colombie. L’armée colombienne réunit 15 000 soldats dans la région de Santander et en cantonne 10 000 supplémentaires a Santa Marta, ce qui crée un déséquilibre stratégique avec le Venezuela, qui ne possède pas plus de 7 000 hommes armés <em>(Eleazar López Contreras: El presidente Cipriano Castro: Imprenta Nacional, Caracas1986, 184). </em><br /><br />6.<br /><br />Ces faits devraient avoir servi de leçon pour tout le monde. Les tentatives d’envahir le Venezuela en faisant confiance a des paramilitaires, ou plutôt des pillards, est le pire fiasco militaire de l’histoire de la Colombie. Le Venezuela confirme qu’il n’a rien à gagner dans un conflit avec sa République Sœur, et depuis règle ses différents avec des Traites pacifiques et généreux. Occupée à essayer de contrôler au Venezuela les dissidents qu’elle ne peut contrôler dans son propre pays, l’Oligarchie Colombienne écrase son propre peuple avec de lourdes dépenses militaires qui provoquent mille rebellions, mais ne prête pas attention a son véritable adversaire, les Etats-Unis, qui lui vole le Panama. Je ne me fatigue pas de citer la phrase de Jeronimo Perez Rescaniere, qui dit que la Colombie était le pays le plus riche d’Amérique Latine parce qu’elle avait le Panama, et depuis qu’ils se séparèrent, ni le Panama ni la Colombie ne sont riches. La stupide obsession de l’oligarchie colombienne contre le Venezuela lui a couté tout d’abord le contrôle de la voie stratégique la plus importante et la plus productive de la planète, et ensuite la perte de sa propre souveraineté due aux insolents envahisseurs étasuniens immunises et impunis devant les lois. C’est ainsi qu’ils ont perdu le Panama puis toute la Colombie sans rien pouvoir faire contre le Venezuela.<br /><br />7.<br /><br />Pendant ce temps Cipriano Castro continue dans sa tentative de rétablir la Grande-Colombie, et pour cela il signe un traité avec le président du Nicaragua Jose Santos Zelaya et avec celui de l’Equateur, Eloy Alfaro. L’oligarchie en possession des terres va comploter avec les créanciers de la Dette Extérieure et avec 6 puissances impérialistes afin de l’empêcher d’arriver à son but, en utilisant pour cela soulèvements, blocus et bombardements avec des cuirassés étrangers. Mais seule la trahison interne d’un coup d’Etat mettra de nouveau le Venezuela sous le joug de l’Empire. Ce sont de passionnants événements qui datent d’il y a plus d’un siècle, mais qui sont toujours d’actualité. Nous verrons tout cela dans un film sur Cipriano Castro dirige par le maestro Roman Chalbaud, si Dieu le veut et si les moyens offerts se matérialisent avant que nous soyons de nouveau envahis.<br /><br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<br /><br /><br />Pour améliorer la traduction me contacter en laissant un commentaire.<br />Version originale de l'article: <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2010/07/colombia-invade-venezuela.html">ici</a>R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-75694439345107416312010-06-20T16:54:00.000-07:002010-06-20T16:59:41.256-07:00Huit mois sans voir la télé<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNMV72KoVOe6T7fCBiMlKslrWDkm5L0B4xEoQgpaGZT_AdhDqaeKu9btJQ73DZnObkmQEwT27ipL4Y1PMhCc9bSTA9XLylWOsf4AlxXFRtkYpBmo0bca3GRve0SXf6YWsIWB9VMsrgJn8/s1600/MOGADONIATVtumblr_kojlccg26B1qzonn2o1_500.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 300px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNMV72KoVOe6T7fCBiMlKslrWDkm5L0B4xEoQgpaGZT_AdhDqaeKu9btJQ73DZnObkmQEwT27ipL4Y1PMhCc9bSTA9XLylWOsf4AlxXFRtkYpBmo0bca3GRve0SXf6YWsIWB9VMsrgJn8/s400/MOGADONIATVtumblr_kojlccg26B1qzonn2o1_500.png" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5485009809683175282" /></a><br /><br /><br />Dans le film « Les incorruptibles » de Brian de Palma, le gangster Al Capone souhaite bon appétit a un compagnon en lui assenant un coup de batte de base-ball sur le crane. Cela résume le traitement des gérants des médias envers leurs audiences. Pour qu’elles consomment un produit, ils les gavent de spots publicitaires jusqu'à ce que cela les ennuie. <br /><br />Ils oublient un détail: il y a 50 ans on inventa la télécommande. Il est inutile d’envoyer une surdose de publicité à une audience qui la fuit en changeant de chaine. Celui qui essaye de rompre le crane du public, finit par avoir mal à la tète.<br /> <br />Avec la télécommande le gérant se retrouve face a une alternative : rendre la publicité supportable sur sa chaine, ou insupportable sur toutes les chaines. Vous savez déjà l’option qui a été choisie. En conséquence de cela le public a abandonné la télévision gratuite. Malheureux le gérant qui frappe son propre nid.<br /><br />Mais où a donc fuit l’audience? Moi j’ai jeté l’éponge et je suis resté 14 ans sans regarder le petit écran. D’autres ont trouvé asile dans la TV payante car elle offrait des programmes Premium sans interruptions.<br /><br />Grace à cette promesse, la TV payante registrée couvrait en 2008 26% des foyers, 3 millions de familles, autour de 15 millions de vénézuéliens. Cavetsu calcule sur sa page web que 40% de foyers supplémentaires reçoivent ces services à travers d’opérateurs pirates. La débandade vers la TV payante fut majoritaire.<br /><br />Je suis tombé moi aussi dans la fausse idée selon laquelle celui qui paye pour ce qu’il voit a le droit á ce que l’on respecte la loi et á ne pas être escroqué. Mais pour les gangsters il n’y a pas d’audience, seulement des victimes, et il n’y a pas de produits mais seulement une massue. Le gérant de médias qui en a fini avec la TV gratuite pointe déjà sa batte vers la TV payante. <br /><br />Ceci explique, comme le savent tout les vénézuéliens sauf la Conatel, que la TV payante, alors qu’elle est explicitement obligée á respecter la « Ley Resorte », assène chaque minute de diffusion un coup de bâton sur le crane de celui qui paye.<br /> <br />En effet, dans chacune des ses émissions le volume de publicité augmente illégalement. Dans toutes les transmissions de films, la limite légale de 15 minutes de publicité par heure est largement dépassée. Les info-publicités occupent quatre heures de suite, ce qui représente bien plus que les dix pour cent du total de la programmation journalière. <br /><br />Les infractions contre l’article 8, qui interdit la publicité par insertion, sont encore plus sanguinaires, et elles assassinent l’image avec des superpositions de lettres et d’interfaces étrangères á elle. Sur les chaines Premium, qui offrent des films sans interruption, ils sont tous abimés par des insertions étrangères á l’image originale. Dans les clips vidéo il y a des fois jusqu'à 4 insertions simultanées qui se font concurrence pour le détruire. Dans certains espaces, de stupides logos publicitaires sont insérés durant tout le programme. Des fois la journée entière, seconde après seconde, minute après minute, heure après heure, semaine après semaine.<br /><br />Ceci n’arrive dans aucune autre région du monde. La faute n’est pas du gangster, mais de la Conatel qui lui donne le gourdin. Le mafieux a-t-il enfin ligoté son audience afin de lui détruire le crane a coups de batte ? <br /><br />Un rapport de la Kaiser Family Foundation des Etats-Unis du mois de mars 2010 indique où sont en train de fuir les victimes. Entre 2004 et 2009, les jeunes ont diminué leur temps passé devant la télévision de 25 minutes, se déplaçant vers des médias comme le téléchargement Internet, le chat, la téléphonie mobile, les ipods, les jeux vidéos interactifs, les pages de vidéos comme YouTube et les réseaux sociaux.<br /><br />Le livre “La Televisión en España: Informe 2009, souligne qu’il y a une frange du public, constitué par les jeunes et les personnes avec un haut niveau d’éducation, qui sont en train de délaisser la télévision. La vidéo et la radio á la carte, les systèmes interactifs et mobiles, les combinaisons intelligentes de medias, les discothèques, bibliothèques et journaux digitaux remplacent le coup de bâton sur la tête (Miriam Lagoa: “Imparable fuga de audiencia televisiva a Internet”; EL PAÍS; Madrid, 28-8-2009).<br /><br />Et la Corporación Estatal Radio Televisión Española est en tête de tout les taux d’audience depuis qu’elle a supprimé la publicité. (Carlos Alberto Sánchez: “Sin publicidad, la audiencia ve más la televisión” 18-1-2010.) Un avertissement pour toutes nos chaines publiques, qui copient tout les défauts des chaines privées, alors qu’elles n’ont pas besoin de nous saturer de publicité puisque nous les payons avec nos impôts.<br /><br />Le gérant tueur de public, après tout, effraie son audience sous prétexte que la télévision est un business et que l’argent que donne la publicité justifie n’importe quel délit. <br /><br />Le pire de tous les délits commis par le gérant tueur de publics est que, après avoir anéanti la télévision gratuite et payante, il entre dans la télévision du service public afin d’y imposer la loi de mauvais traitements de l’audience. <br /><br />Je connais la majorité des dirigeants des médias du service public, et je les considère intelligents, honnêtes et estimables. J’ai de l’admiration et de l’affection pour certains d’entre eux. Comment donc ont-ils laissé entrer dans leurs institutions le gérant tueur de publics, avec sa batte pliée á force de détruire tant de médias et ses dysfonctionnements idéologiques, hormonaux et érectiles qu’il traine depuis la moitié du siècle passé ? <br /><br />Comment peut-on expliquer que Roman Chalbaud et Rodolfo Santana se soient appliqués á produire « Amores de Barrio Adentro » pour que le gangster á la batte l’anéantisse en changeant systématiquement le calendrier et les horaires et en la retransmettant seulement comme support pour insérer des ceintures de pub annonçant des événements anodins et des consignes superflues ?<br /><br />Que est l’objectif, á part celui de faire fuir l’audience, de la pratique qui consiste á ce que tout les programmes intéressants de télévision publique soient systématiquement interrompus par des intrusions, qui sont elles mêmes coupées par de nouvelles digressions, qui sont elles aussi interrompues jusqu'à ce que le téléspectateur change de chaine ?<br /><br />Quel message prêche-t-on lorsque un chef d’œuvre comme « Memorias del Subdesarrollo » de Tomás Gutiérrez, est seulement diffusé pour être assassiné par un tas d’interruptions, de messages publicitaires et d’insertions qui montrent au public que l’art sert seulement á être détruit ?<br /><br />Au nom de quoi Avila TV, le meilleur exemple de chaine jeune et contestataire, permet que le gangster gâteux et variqueux á la batte cassée interfère dans ses programmes en y superposant des logos, icones, rubans et figurines jusqu'à empêcher que le public comprenne de quoi il s’agit ? <br /> <br />La seule chose plus dangereuse qu’un singe avec un couteau c’est un imbécile avec une machine qui génère des caractères.<br /><br />A ceux qui ne comprennent pas encore l’effet destructeur des insertions de contenu étranger à un programme, je vous rappelle qu’Hugo Chavez Frias a été renversé par les chaines privées qui ont interféré avec la télévision publique et ont inséré leurs propres images pour empêcher que le Président élu transmette son message.<br /><br />L’insertion d’une image pour perturber un contexte original distinct n’est pas seulement une violation de la « Ley Resorte » : c’est une leçon de vandalisme, de manque de respect a la création artistique, une confession d’échec du communicateur qui ne sait pas rendre son message attractif et se venge en détruisant ceux des autres. En d’autres mots, c’est la prêche frénétique du capitalisme sauvage, qui parasite et détruit l’effort d’autrui sur l’autel de la ruine collective.<br /><br />Le message publicitaire est l’idéologie du capitalisme. Mc Luhan disait que le media est le message. On ne peut pas diffuser un message socialiste avec les procédés de l’entrepreneur prédateur. L’image insérée et le programme se détruisent mutuellement. <br /><br />La télévision publique, communautaire et alternative doit être un exemple de respect de la loi et de la culture, d’amitié envers le public, d’éducation et surtout d’audience majoritaire. Divertir et éduquer avec des programmes au lieu d’ « imbéciliser » avec des messages publicitaires a fait de Corporación Radio Televisión Española le leader en audiences. Ce chemin est ouvert pour tous. Il suffit de jeter á la poubelle une batte abimée ainsi que celui qui la brandit.<br />Si la révolution perd son audience, elle pourrait perdre ses votants. C’est ce que veulent les tueurs de votes et les tueurs de publics. <br /><br />Le 14 Juin, alors que j’attendais l’opération d’un ami, j’ai vu dans la clinique le match de l’Italie contre le Paraguay, et il n’y a pas eu une seule interférence. Il ont passé de la publicité á la mi-temps mais ils n’ont pas détruit l’événement qu’ils transmettaient. Ceci explique peut être certains mystères de l’audimat.<br /><br />Depuis novembre 2009 j’avais arrêté de regarder la télévision. Je l’ai allumé hier pour voir si cela valait la peine de m’y remettre. Sur l’écran un logo superposait le programme. J’ai éteint l’appareil pour regarder le paysage.<br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<br /><br />Version original <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2010/06/ocho-meses-sin-ver-television.html">ICI</a>R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-65163390156124361162010-06-05T18:42:00.001-07:002010-06-05T18:45:47.324-07:00Et voici Mister Dolar<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhY08MTkmqlb6ye2XVSMM39B4ZUamXQUL2GGcmt_kkTRx7bUAVZWJs_lkW8MKn1XLhByTGGCnV_xx3MeaLpITkgmrTRYiAtDqrU8Q4lcyF67iRpi4l7_mnrtdiH3vqj1uE2F4JU0R5NKlo/s1600/aguila+LBG.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 300px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhY08MTkmqlb6ye2XVSMM39B4ZUamXQUL2GGcmt_kkTRx7bUAVZWJs_lkW8MKn1XLhByTGGCnV_xx3MeaLpITkgmrTRYiAtDqrU8Q4lcyF67iRpi4l7_mnrtdiH3vqj1uE2F4JU0R5NKlo/s400/aguila+LBG.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5479470124121090578" /></a><br /><br /><br /><span style="font-weight:bold;">LA CONSPIRATION DES POINTS D’INTERROGATION</span><br /><br />La tranquillité et la paix du monde, c’est á dire des nations hégémoniques, est á nouveau perturbée par une tentative terroriste. Personne ne peut identifier l’auteur mais on craint que les complices de cette conspiration déstabilisatrice soient indénombrables. Le jour se lève et dévoile une interrogation sur l’écriteau du Tribunal de Justice ?. Le signe peut être facilement enlevé mais personne ne peut effacer un doute. L’agitation est à peine calmée que d’autres interrogations apparaissent dans les supermarchés sur les marchandises frelatées, c'est-à-dire la majorité : Café ? Lait ? Farine ?. On propose d’imposer la loi martiale quand les interrogations apparaissent dans la crasse des panneaux publicitaires qui couvrent les villes : Qualité ? Durée ? Economique ? Les interrogations n’affirment rien mais le doute est une offense. Il est impossible de lancer une Guerre Défensive? en période de paix. Aucun Politique ? ne peut savoir qui sont les terroristes ?. Les interrogations surgissent dans les messages d’Amour ? ou dans les Vérités ? déclarées para la Religion ? ou la Science ? . La panique se répand lorsque l’on suggère que les interrogations apparaissent de manière spontanée. Le président de l’Empire apparait dans tout les écrans, déclarant la Guerre au Doute, et crée des polices qui, au nom de la Liberté ?, éliminent les signes dangereux de tout les claviers et surtout éradiquent les interrogations qui surgissent à coté des boutons rouges demandant si il faut Tirer ?. Pendant le discours, le Président et l’Empire tombent, transpercés par un ?<br /><br /><span style="font-weight:bold;">BIENVENUS A TSK</span><br /><br />Le réseau social qui non seulement te maintient en contact avec tes amis mais qui te permet aussi d’être tes amis. Un perfectionnement de la virtualité te permet d’éprouver les images, les sons, la vue, le tact, le gout, l’odorat des autres. Entrer dans TSK c’est disposer de la plus grande banque de mémoire qui permet a quiconque de se convertir en toi, ou qui te permet d’être n’importe qui d’autre. Les jeux t’installaient dans des mondes fictifs, TSK te situe dans un monde réel où tu es la seule chose fausse. Avec TSK tu pourras expérimenter pleinement ce que c’est d’être Monsieur Pérez, et peut être que ta petite amie joue à être Madame Dupond, voir Monsieur Dupond, qui sait ? Les gens ne se connaissaient pas, mais désormais la situation est pire. Peut être que tes enfants jouent à être tes parents et en réalité tu ne sais jamais qui joue à être toi-même. Les possibilités d’inceste sont infinies. On ne sait pas si les délits qui sont commis dans cette réalité par des personnes non réelles sont imputables. Plus personne n’est qui il est, n’importe qui devient tut le monde, tout le monde devient personne.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">LA DICTATURE DES HAUTS PARLEURS</span><br /><br />Le premier haut-parleur a été créé comme un instrument de la dictature la plus absolue connue sur la terre. Les humains se reproduisent dans des proportions géométriques, les haut-parleurs dans des proportions géométriques au carré, et c’est pour cela qu’il y a plus de haut-parleurs que d’êtres humains, tourmentant les pauvres gens qui n’ont pas demandé á les écouter. Achète !, investit !, collabore !, clament les haut-parleurs dictateurs jusqu’au jour où un piéton solitaire leur crie « Taisez-vous ! ». C’est á ce moment que l’on se rend compte que les haut-parleurs contrôlent les êtres humains, mais personne ne sait qui contrôle les haut-parleurs. Ceux qui pensaient qu’il s’agissait du gouvernement ou bien des transnationales avaient tort. Au contraire les cris des haut-parleurs annihilent les gouvernements et le commerce aussi vite que les tympans. Le haut-parleur laisse sans effet la déclaration d’amour et la révélation de la vérité. Tout disparait en étant réduit a du chahut. La première et la seconde révolte acoustique affirment le droit des tourmentés á faire taire á coups de marteaux tout haut-parleur qui envahit son espace auditif, ainsi que toute personne qui voudrait faire payer le prix de l’appareil. Le massacre des transistors rétablit le silence qui permet aux humains d’écouter leurs propres pensées et de découvrir que la dictature des haut-parleurs était un plan des machines afin de rendre stupide l’humanité avant de l’annihiler définitivement.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">LE RAMASSEUR DE PARADIS</span><br /><br />Enfants, ils nous faisaient peur avec l’histoire du petit vieux qui va par les rues avec son sac, ramassant les enfants. En vrai il réunit des bouts de Paradis. L’Eden s’est cassé après la chute et si l’on prête attention, on peut en trouver des morceaux. Un bout de verre qui coupe la lumière en couleurs vient du Paradis. Un colibri est un résidu de la Gloire. Une marche corrodée par l’eau a peut être été échelon d’une cascade d’anges. Il y a des bouts de Paradis dans le regard de certaine jeune femme et dans l’odeur du néflier. Les étoiles que nous réunissons dans le sac de la mémoire sont des miettes de Paradis. Le pire des insectes qui sort de la boue témoigne la béatitude. Quand nous savons qu’il est fini, chaque instant est Paradis. Ce qui serait terrible, ca serait de réunir toutes les pièces du puzzle, parce que nous n’aurions plus rien á attendre. C’est pour cela que toutes les nuits dans la décharge, le petit vieux vide son sac plein d’étoiles, de bouts de verres et d’enfants.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">ET VOICI MISTER DOLAR</span><br /><br />Et voici Mister Dolar. Mister CIA est passé par là-bas. Au loin est tombé Mister Bombe. Mister Balle perfore là. Ici arrive Mister Mort. Aujourd’hui Mister Yankee te tue. Go Home!<br /><br />Mister Narco s’installe déjà. Mister Espion s’infiltre. Mister Mensonge crie. Mister Média dénature les faits. Mister Casino arrive. Mister Bingo fonctionne déjà. Mister Mafia se met commode. Mister Cartel s’impose. Ensuite Mister Dette se traine. Ensuite passe Mister Tank. Mister ONG intervient. Go. Go Home!<br /><br />Ici vole Mister Wall Street. Ici Mister Usure fait payer. La bas Mister Banque fait un pillage. Mister Pot-de-vin est de retour. Mister Subprime fait irruption. Mister Bourse arnaque. Mister Fraude grossit. Mister Faillite explose. Mister CIADI donne les sentences. Mister Crise s’exporte. Go. Go. Go Home!<br /><br />Mister Uranium blesse. Mister Marine tue. Mister Mercenaire arrive. Mister Porte-avions navigue. Mister Vautour prend son envol. Mister Blackhawk nous cerne. Mister <br />Napalm tombe. Mister Génocide est arrivé. Go. Go. Go. Go Home!<br /><br />Ici coule Mister Sang. Là-bas éclate Mister Os. La bas Mister Sam pourrit. Ici git Mister Tombe. Et voici Mister Dollar. Go. Go. Go. Go. Go Home!<br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<br /><br />Traduit par R.V. avec l'autorisation de l'auteur.<br />Article original <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2010/05/aqui-viene-mister-dolar.html">ICI</a>R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-75299533279074091202010-05-30T15:40:00.000-07:002010-05-30T15:50:06.091-07:00Monopoles médiatiques et guerres médiatiques<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBuTWz6CZGb9RDqFUbMg9LUPifGtT3MSlW8tzgPDu4uobWxL9eILUdoYMHH3n9StVgYntiYq4Vt3upEjssNGTlUg6mzDLn0H7K4IguSzsN-SwyyR_zw50BbU1n3ZjoWMkh4EQwq9lQnhY/s1600/LBGAfiche+FORO+MONOPOLIO+MEDIATICO.JPG"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 267px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBuTWz6CZGb9RDqFUbMg9LUPifGtT3MSlW8tzgPDu4uobWxL9eILUdoYMHH3n9StVgYntiYq4Vt3upEjssNGTlUg6mzDLn0H7K4IguSzsN-SwyyR_zw50BbU1n3ZjoWMkh4EQwq9lQnhY/s400/LBGAfiche+FORO+MONOPOLIO+MEDIATICO.JPG" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5477197194936794578" /></a><br /><br /><br /><span style="font-style:italic;">Texte de mon intervention lors du Forum "Le Monopole Médiatique: Colonisateur d’imaginaires et exploiteur de consciences", réalisé avec Ignacio Ramonet et la Grande Bibliothèque de l’Université de Montréal </span><br /><br /><span style="font-weight:bold;">Guerres militaires et batailles médiatiques</span><br /><br />La guerre, comme le disait Clausewitz, est la continuation de la politique par d’autres moyens. La politique, ajoutait-il, est la poursuite de la culture par d’autres voies. Celui qui veut gagner la confrontation politique et militaire doit gagner la bataille culturelle, qui de nos jours se livre en grande partie dans les médias de communication. C’est pour cela que la guerre médiatique est généralement le préambule de la politique et de la stratégie. Les guerres militaires ont des trêves ; les guerres culturelles sont incessantes, globales, perpétuelles.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Monopoles Economiques et Médiatiques</span><br /><br />Les guerres contemporaines se livrent entre puissances impérialistes pour la conquête de colonies et de marchés, et entre puissances impérialistes et pays en voie de développement pour les réduire en semi-colonies. De tels conflits ont lieu pour répondre aux besoins des monopoles. Les monopoles médiatiques ressemblent aux monopoles financiers, industriels et commerciaux comme des gouttes d’eau. Ils luttent tous pour s’étendre, se concentrent en de moins en moins de mains, utilisent la politique comme un instrument pour augmenter le pouvoir, a travers des lois qui facilitent l’accumulation ou a travers des conflits qui étendent les marchés et s’approprient les ressources. Leur objectif commun est de placer l’infrastructure économique sous contrôle total du capital monopolistique et de soumettre la superstructure culturelle, qui elle même détermine la conduite de l’Etat et de la société, aux monopoles médiatiques<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Monopoles contre les pays en voie de développement</span><br /><br />Les guerres des tout-puissants monopoles capitalistes et médiatiques contre les faibles pays en voie de développement sont asymétriques, pour l’inégale proportion de ressources stratégiques et économiques. Mais la victoire ne favorise pas toujours les propriétaires des plus puissantes armes de coercition stratégique et culturelle. Examinons la guerre médiatique livrée au Venezuela durant la première décennie du 21éme siècle, par les transnationales et la corporation patronale contre le projet de révolution démocratique et pacifique, qui gagne les élections de 1998 avec une majorité écrasante.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Oligopoles médiatiques contre démocratie</span><br /><br />En 1999, quand Hugo Chávez Frías prend le pouvoir, son gouvernement compte seulement, comme instruments de communication, une chaine de télévision nationale et une radio nationale, toutes 2 avec une portée très limitée. L’opposition, dont le commandement politique est assumé par la corporation patronale Fedecámaras, compte près de soixante chaines de télévision, plus de 700 radios et près d’une centaine de journaux. La quasi-totalité d’entre eux attaquent le gouvernement de manière frontale, sauf les journaux « Últimas Noticias » et « Panorama », qui tendent á présenter les informations avec un certain degré de neutralité. La quasi-totalité de ces médias sont des exemples finis de concentration oligopolistique verticale et horizontale. Ils sont entre les mains de familles, ou d’un petit nombre d’actionnaires, et le même capital contrôle parfois aussi des radios, journaux, entreprises qui produisent du contenu, maisons de disques, agences de publicité et de relations publiques et de conseil en image. Ils ont pour habitude de recycler les thèmes, campagnes et points de vue des grands monopoles transnationaux de la communication, lesquels á leur tour recyclent les contenus et les informations locales des oligopoles vénézuéliens.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Guerre médiatique et attaque à la constitutionalité</span><br /><br />Depuis 2001, le patronat et son impressionnante concentration de médias, avec l’appui économique, diplomatique et logistique des Etats Unis, a déclaré ouvertement la guerre au gouvernement élu. Ils font des campagnes massives contre 49 lois de réformes modérées, appellent á remplacer le gouvernement élu par un gouvernement de transition, ils diffusent des annonces de putsch d’anciens officiels qui disent représenter toute l’armée et être prêts a dérouter les autorités légitimes par la force. En avril 2002 les médias appellent á la grève, qui est en réalité un lock-out patronal, convoquent une manifestation le 11 de ce mois vers le Parque del Este , qui sera finalement déviée vers le Palacio de Miraflores, coupent la chaine de télévision a travers laquelle le Présidant se dirige a la Nation, présentent des images de gens du peuple qui se défendent face á des francs-tireurs en inventant le mensonge comme quoi ils tirent sur une manifestation en réalité inexistante, diffusent un discours de putsch militaire contre le gouvernement ainsi que la fausse nouvelle de la démission du Président élu, forcent au silence á la Télévision et a la Radio Nationale, acclament l’instauration d’une dictature qui annule la Constitution qui avait été dictée par un vote populaire et destitue tout les fonctionnaires élus, et occultent la grande mobilisation sociale et la réponse des militaires constitutionalistes qui restituent le Président légitime au pouvoir le 13 avril. Les monopoles économiques comptaient avec la quasi-totalité des medias dans la presse, radio et télévision ; le peuple avait seulement le bouche á oreille, les téléphones, les portables. L’omnipotence médiatique n’est pas omnipotence culturelle ni politique.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Lock-out Patronal et sabotage pétrolier</span><br /><br />Une fois de retour au pouvoir, le président élu n’adopte aucune sanction contre les putschistes ni contre les médias. Ceux-ci ne tardent pas á mettre en marche une opération identique : au début du mois de Décembre 2002 ils convoquent un autre lock-out patronal, cette fois accompagné d’un sabotage contre l’industrie pétrolière et d’une expérience audiovisuelle jamais vécue avant cela dans le monde contemporain. Pendant plus de 2 mois pratiquement tout les medias privés se lancent dans une campagne d’appels au renversement par la force du gouvernement élu, remplacent la publicité par 17 500 messages déstabilisateurs et l’information par des mensonges. Le gouvernement élu ne suspend pas les garanties constitutionnelles et ne déclare pas l’état d’exception, il répond a peine a travers une chaine de télévision et une radio qui ne couvrent même pas tout le territoire national, et cependant la gigantesque offensive patronale, médiatique et putschiste s’effondre toute seule, comme un géant aux pieds d’argile qui ne peut pas s’établir face au compact rejet populaire.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Impotence de l’Omnipotence médiatique</span><br /><br />En vérité, en aucun des événements décisifs de la vie vénézuélienne des dernières années les monopoles médiatiques n’ont pu imposer leurs critères. Ils n’ont pas pu empêcher le soulèvement massif du 27 février 1989 contre le Fond Monétaire International, qui a secoué le pays pendant une semaine. Ils n’ont pas pu dévier la sympathie populaire envers le rébellion militaire du 4 février 1992. Ils n’ont pas restauré la foi du peuple envers les partis du statut, ce qui entraina l’expulsion virtuelle de ceux-ci durant les processus électoraux depuis 1993. Ils n’ont pas pu vaincre la candidature d’Hugo Chávez Frías lors des élections de 1998. Malgré le pacte de soutien avec le dictateur Carmona, ils n’ont pas pu empêcher la chute de celui-ci ni le retour du Président élu. Ils n’ont rien pu non plus en 2002 et 2003 lors du lock-out patronal et du sabotage pétrolier, ni en 2004 lors de l’ignorance de l’arbitre électoral. Ils n’ont pas pu non plus inciter la défaite du mouvement bolivarien lors du référendum d’aout 2004, ni empêcher le retentissant succès lors des élections régionales cette même année. Ils ont vaincu en une seule occasion, en 2007, en réussissant, a travers une campagne basée sur la terreur, a ce que le gouvernement perde, a 50 000 votes près, le referendum pour une réforme constitutionnelle complète. Malgré le monopole capitaliste et médiatique, le projet bolivarien a obtenu durant cette décennie une légitimité grâce a ses victoires dans plus d’une douzaine d’élections, toutes sous la surveillance de centaines d’observateurs internationaux qui n’ont jamais remise en cause aucune d’elles.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Mesures contre l’agression médiatique</span><br /><br />Suffit-il donc d’attendre que l’adversaire s’effondre pour vaincre dans une guerre médiatique ? L’exemple du Venezuela montre qu’il est possible de livrer un conflit médiatique face á une opposition putschiste et violente sans s’éloigner un brin du strict accomplissement des normes de la légalité démocratique. Mais pour cela il faut lancer une contre-offensive sur quatre fronts ; 1) création de médias de service publique, mais aussi de médias alternatifs, libres et communautaires 2) Régulation législative de l’espace radioélectrique 3) Usage souverain du pouvoir de l’Etat d’attribuer et de rénover ou non les concessions sur l’espace radioélectrique 4) Éducation du public<br /><br /><span style="font-style:italic;">Médias de service public, alternatifs, libres, communautaires</span><br /><br />Afin d’appliquer ces tactiques, le gouvernement démocratique a crée a partir de 2003 les chaines Vive, de documentaires communautaires, Telesur, dirigé a l’audience latino-américaine, Ávila TV, jeune et contestataire ; a redonné du pouvoir a Venezolana de Televisión et Radio Nacional, a acquit le circuit de radio YVKE Mundial et crée la Radio Del Sur. Plusieurs centaines de petites radios communautaires ont surgi, unies entre elles a travers de l’Association Nationale de Medias Communautaires, Libres et Alternatifs. En 2003 les communistes éditent Diario Vea, et en 2009 le processus bolivarien imprime le Correo del Orinoco. Des centaines de petites publications alternatives apparaissent et disparaissent aussi.<br /><br /><span style="font-style:italic;">Normes régulatrices</span><br /><br />En Décembre 2005, au milieu du débat enflammé avec l’opposition, l’Assemblé Nationale approuve la “Loi de Responsabilité Sociale a la Radio et Télévision (Resorte)”. Cette loi développe les normes constitutionnelles et exige véracité, opportunité et pluralité dans l’information, limite le temps de publicité, établit des pourcentages de production nationale et indépendante, étend sa portée a la télévision payante, qui représente plus du tiers de l’audience du pays. Ce triomphe est en partie annulé car les medias ne respectent pas les normes, et la Commission Nationale de Télécommunications ne les fait pas respecter.<br /><br /><span style="font-style:italic;">Gestion souveraine des concessions</span><br /><br />En 2007 la majorité des concessions sur l’usage de l’espace radioélectrique, octroyées en mai 1987 pour une durée de 20 ans, ont expiré. Le gouvernement les a toutes rénové pour une durée de 5 ans, sauf celle de Radio Caracas Televisión, qui a elle seule représentait plus de la moitié de la facture publicitaire de la télévision, et qui, avec Venevisión, avait intégré un cartel pour empêcher l’arrivée de nouvelles chaines de télévision et les amener á la ruine en offrant des tarifs inferieurs aux publicitaires qui promettaient de ne pas s’annoncer chez eux. Alors que le directeur de RCTV Marcel Granier faisait un tour pour implorer les gouvernements européens d’intervenir au Venezuela et incitait les médias vénézuéliens à convoquer une fois de plus un soulèvement dans le pays, le 11 Juillet 2007 le propriétaire d’un des groupe multinational de communication les plus important d’Amérique, Diego Cisneros, divulguait dans les medias une confession qui éclairait la situation du Venezuela. Il affirma : « Beaucoup de gens dans le gouvernement ou l’opposition croient qu’un canal de télévision peut être protagoniste du jeu politique. Mais ceci n’est pas la mission de la télévision (...) Les chaines, je le répète, ne peuvent pas prendre partie dans le conflit national ou prétendre remplacer les partis politiques, si ils ne veulent pas aggraver le conflit. C’est ce qui se passe au Venezuela. » (El Nacional, 12-7-2007, p.4, Nación). RCTV a reçu l’autorisation de continuer á diffuser sur les chaines payantes, mais cela a réduit considérablement son audience. En mars 2010 la chaine a refusé de respecter les conditions requises pour transmettre a travers d’une chaine payante, raison pour laquelle elle n’émet plus depuis cette date.<br /><br /><span style="font-style:italic;">Education du public</span><br /><br />En ce qui concerne l’éducation du public dans la décodification des messages médiatiques, peu d’initiatives systématiques ont été adoptées. Un brillant programme d’analyse des médias diffusé sur VTV depuis 2004, « La Hojilla », sous les ordres de Mario Silva, exerce une critique pédagogique quotidienne, non sans passion et humour. « El Quiosco Veraz », de Earle Herrera, fait la même chose chaque semaine. A l’Institut d’Etudes Avancées* (IDEA) des cours de maitrise sur les médias comme acteurs politiques ont été impartis. Le Ministère du Pouvoir Populaire pour la Communication et l’Information a édité des livres et convoqué des Forums sur ce sujet. La perversité du message médiatique requiert cependant une action pédagogique généralisée, qui n’implique pas seulement tout les médias, mais aussi le système éducatif <br /><br /><span style="font-weight:bold;">Essor et chute du Quatrième Pouvoir</span><br /><br />Mais le facteur décisif de cette longue confrontation fut que, tout au long de plus d’une décennie, les monopoles médiatiques ont perdu progressivement la confiance du public. Les journaux El Universal et La Nación ont vu leur tirage passer de 100 000 exemplaires a une moyenne proche de 50 000; ce dernier affrontant une sévère crise économique. Parallèlement à cela, les journaux plus équilibrés, Últimas Noticias et Panorama, ont dépassé les tirages de 360 000 exemplaires lors de leurs éditions dominicales. Apres sa carte de 2007 dans laquelle il signalait que le rôle des médias comme acteurs politiques ne contribuait pas á la paix dans le pays, Diego Cisneros a modéré partiellement l’agressivité de la chaine Venevisión. En 2010 la chaine d’opposition la plus violente, Golobovisión, a retiré de la direction le plus frénétique opposant, Federico Alberto Ravell. Ces changements n’enlèvent rien á la prêche du plan d’attaquer l’Etat: ils la Font juste moins violente, persistante et évidente. Il ne faut jamais oublier que la guerre médiatique est le préambule de la guerre stratégique: du lock-out patronal, du sabotage pétrolier et du coup d’Etat au Venezuela; de l’agression militaire extérieure dans d’autres pays et peut être même dans le notre. Des médias alternatifs, libres et communautaires, des normes régulatrices, le maniement des concessions et l’éducation sur les medias permettent de se défendre des campagnes médiatiques, pas des putschs ni des invasions.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Contrôle Social des médias</span><br /><br />Alors que les moyens de production matérielle son entre les mains d’une minorité, celle-ci cherchera aussi a contrôler les moyens de production intellectuelle et les utiliseront pour leurs intérêts exclusifs. De la même façon qu’avec les monopoles économiques et financiers, la victoire face aux monopoles médiatiques arrivera seulement quand les travailleurs auront la propriété sociale des moyens de production matérielle et intellectuelle et les mettra a son service. N’importe quel autre triomphe est seulement une escarmouche.<br /><br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<br /><br />Traduit par R.V.<br />Article en espagnol <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2010/05/monopolios-mediaticos-y-guerras.html">ici</a>R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-72856638431433149432010-05-08T18:41:00.000-07:002010-05-10T11:04:57.705-07:00200<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-vwqqieXIaTQZjVZoL1MioU4xnO2PX4JR1jrIlF8fA78o544XBg5UJjF6cUcAHRNoKDBq5XjTVtYLqNauRW8s_ha6nvbiSClXjjRmZ9luOf8t4ojY3FzsqXA1ziyLP0YeifOwOt3g8Kg/s1600/CABALLOREGULOPEREZ200O8.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 272px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-vwqqieXIaTQZjVZoL1MioU4xnO2PX4JR1jrIlF8fA78o544XBg5UJjF6cUcAHRNoKDBq5XjTVtYLqNauRW8s_ha6nvbiSClXjjRmZ9luOf8t4ojY3FzsqXA1ziyLP0YeifOwOt3g8Kg/s400/CABALLOREGULOPEREZ200O8.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5469080598784366210" /></a><br /><br /><br /><br />De 200 ans de misères et grandeurs, il nous reste au moins l’expérience de ce qui a fonctionné, et de ce qui a échoué.<br /><span style="font-weight:bold;"><br />CA N’A PAS FONCTIONNÉ</span><br /><br />- Recevoir les envahisseurs comme des Dieux.<br />- Résister a l’invasion impériale séparément, pour rendre possible qu’ils nous soumettent peuple par peuple, culture par culture, région par région<br />- Collaborer avec l’agresseur; les indigènes Totonaques et Chichimèques qui aidèrent Cortes contre les Aztèques, les guatémaltèques qui assistèrent a Pizarro contre les Incas, les ARUACOS qui ont appuyé Losada contre les Caraïbes, tout les américains qui ont servi de bourreaux a l’Empire contre d’autres américains furent ensuite réduits en esclavage, opprimés ou exterminés.<br />- Prolonger nos querelles internes même devant la présence de l’ennemi: Huascar contre Atahualpa, Moctezuma contre Cuauhtémoc furent les agents les plus efficaces des conquistadors.<br />- Laisser l’administration de notre sol et de notre sous-sol, de nos ressources naturelles, de notre économie, de nos finances, de notre politique entre les mains d’un empire étranger pendant des siècles.<br />- Permettre qu’avant et après le renversement, certaines de nos sociétés originairement égalitaires dégénèrent en des systèmes de castes, avec des privilèges économiques et politiques héréditaires<br />- Inculquer au peuple l’obéissance aveugle, de façon á ce que la reddition des dirigeants équivaudrait á la reddition du peuple, et que couper la tète des chefs serait laisser les gouvernements sans idées<br />- Copier la culture oppresseur avec l’espoir d’être reconnus comme égaux et la certitude de finir ridiculisés comme des contrefaçons ou pardonnés comme pittoresques<br />- Nous juger avec la vision de l’ennemi, nous mesurer avec la mesure de l’oppresseur, nous évaluer selon la table de valeurs des génocides<br /><span style="font-weight:bold;"><br />OUI CA A FONCTIONNE</span><br /><br />- Prendre notre destin entre nos mains après 300 ans d’une oppression qui paraissait éternelle.<br />- Défendre avec force le droit a être nous même, qui nous était refusé avec violence<br />- Comprendre que la bataille contre l’empire était une entreprise continentale, et que les paroisses, petits villages, petites républiques ne pouvait avoir une vie indépendante<br />- Contempler l’union de Notre Amérique comme une immense confédération ou un bloc de la taille d’un hémisphère, dans tout nos projets indépendantistes, depuis l’Incanato de Miranda jusqu’au Congres Amphictyonique de Bolivar<br />- Que les mouvements rebelles s’aident solidairement les uns les autres depuis le Rio Grande jusqu’ á la Patagonie<br />- Utiliser contre l’empire ses armes et idées les plus avancées, ainsi que la communauté linguistique et culturelle qu’il nous a imposé<br />- Convoquer les classes et les castes opprimées avec un programme d’égalisation sociale et économique<br />- Interdire dans les constitutions et les lois républicaines toute discrimination fondée sur la race ou le supposé héritage ethnique<br />- Réserver á perpétuité le sous-sol et le contrôle des ressources naturelles de façon indivisible et inaliénable pour nos Républiques souveraines<br />- Confisquer sans indemnités ni contemplations la principale richesse de l’époque, qu’étaient les territoires, pour les redistribuer en accord avec les services rendus á la cause révolutionnaire<br />- Proclamer de façon irrestrictive la souveraine et inaliénable puissance de nous donner nos propres lois, les appliquer et les interpréter avec nos propres tribunaux<br />- Que Bolivar lui même rejette la prétention étasunienne de soumettre à des arbitres et des juges étrangers des réclamations qui affectent notre intérêt publique<br />- Séparer l’Etat et l’Eglise et soumettre l’une á l’autre á travers du patronage<br /><br /><span style="font-weight:bold;">CA N’A PAS FONCTIONNÉ</span><br /><br />- Remplacer une Métropole par plusieurs<br />- Abandonner le principe indépendantiste d’intégration et permettre que cinq Vice-royautés et cinq Capitaineries se désintègrent en une trentaine de pays<br />- Commencer notre vie indépendante avec une dette publique accablante dont la négociation a enrichi les dirigeants et soumis le peuple a la misère la plus sordide<br />- Démarrer notre existence autonome avec des Traités de Libre Commerce qui nous empêchaient de protéger nos produits, alors que les Métropoles protégeaient les leurs<br />- Limiter nos économies a la production d’une demi-douzaine de marchandises de demande précaire dans les marchés externes, au lieu de fabriquer deux centaines de marchandises d’indispensable nécessité dans nos marchés internes <br />- Essayer de maintenir une société de castes, en maintenant l’esclavage, la servitude des indigènes, la discrimination ethnique et raciale qui, en définitive, ont causé des centaines de rebellions armées<br />- Repousser ou refuser les revendications offertes aux clases et aux groupes qui, avec leur sang, ont garanti l’indépendance et, avec leur travail, l’économie.<br />- Laisser se perdre les projets de l’Incanato et du Congres Amphictyonique pour accepter une fausse intégration sous tutelle des Etats-Unis du Panaméricanisme<br />- Prêter nos territoires pour des bases militaires étrangères, et leur louer nos hommes comme de la chair à canon<br />- Tolérer de façon désunie les interventions insolentes, les invasions et les blocus de l’Angleterre, la France, la Hollande, l’Allemagne et les Etats-Unis<br />- Exonérer d’impôts les transnationales et les étrangers á travers des Traités contre la Double Imposition, et augmenter les contributions des nationaux pour les faire payer ce que les étrangers ne payent pas<br /><br /><span style="font-weight:bold;">OUI CA A FONCTIONNÉ</span><br /><br />- S’enhardir contre les empires<br />- Résister aux interventions dans le champ culturel, économique et stratégique<br />- Conquérir par la violence les revendications sociales et économiques qui nous sont reniées par la forcé brute<br />- Mobiliser de nouveau les classes opprimées et respecter les programmes de revendication sociale<br />- Rejeter l’intégration sous tutelle des empires et mettre le point final a l’intégration que nous avions commencé nous même<br />- Refuser l’installation de bases militaires étrangères et dénoncer, priver de communication, isoler ou expulser celles qui existent déjà<br />- Reconquérir le contrôle de nos richesses naturelles, ainsi que celui des industries relatives a son exploitation<br />- Penser avec nos idées, nos valeurs, nos têtes<br />- Etre nous même dans Notre Amérique<br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<br /><br />Texte original: Luis Britto Garcia (<a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2010/04/200.html">disponible ici en espagnol</a>)<br />Illustration : Régulo Pérez<br />Traduction : R.V.R.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-80463038644405763422010-04-18T10:04:00.000-07:002010-05-29T17:45:39.305-07:00GUERRES DE l'EMPIRE<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgN14pUdjau1ud0k06NlJoGi9XMlREhzX8n7qCfOf00mY03eOOOXqP1BggcZCt106-2L5ljmsmCrnztGtJYJzLZrHGmLZBkA5ddx8JtMEWu5xHGHABNNrfhp4GsP3bbU8OBDAe5ftqbkuA/s1600/SOLDADOCARADibujo.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 225px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgN14pUdjau1ud0k06NlJoGi9XMlREhzX8n7qCfOf00mY03eOOOXqP1BggcZCt106-2L5ljmsmCrnztGtJYJzLZrHGmLZBkA5ddx8JtMEWu5xHGHABNNrfhp4GsP3bbU8OBDAe5ftqbkuA/s400/SOLDADOCARADibujo.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5461525607893398386" /></a><br /><br /><br />Désormais l’Empire affine la perfidie de ses guerres en allant encore plus loin que l’annihilation. Des guerres mnémoniques, dont les rayons enlevent au peuple envahi sa mémoire de peuple, le laissant ainsi l'esprit vide. Des guerres dissociatives qui annulent les forces d’attraction entre les molécules et convertissent la nation victime en un tourbillon de microparticules. Des guerres qui tuent les gens, qui pulvérisent la chair et laissent le pays comme une ruche vide. Des guerres qui tuent les choses, tout en laissant les gens intacts dans une fosse immense qui fut un jour leur patrie. Des guerres associatives qui obligent les cerveaux à inverser leurs réactions et à, au lieu de courir pour se sauver, avancer vers la mort. Des guerres mutagènes qui obligent chaque organisme à se transformer en l’espèce qu’il chasse. Des guerres gériatriques qui activent le gène du vieillissement et en quelques heures décrépissent l’ennemi. Des guerres récessives qui inversent le cours du temps et renvoient les combattants dans le ventre maternel. Des guerres chronologiques qui éternisent la durée du temps et font que la réponse des envahis tarde des siècles. Des guerres communicatives qui confondent aléatoirement les communications de façon à ce que personne ne sache ce qui se passe. Des guerres psychologiques qui convainquent l’ennemi qu’il est déjà mort. Des guerres tectoniques qui rendent la superficie perméable au magma brûlant des entrailles de la terre. Des guerres de désertification qui évaporent toute l’eau vers l’espace extérieur. Des guerres concausales qui dissocient la cause de l’effet de façon à ce que tout puisse arriver sans aucun motif. Des guerres énergétiques qui coutent plus d’énergie que les réserves qu’elles conquièrent. Des guerres de confusion qui empêchent à l’être humain qui attaque de se distinguer de l’être humain attaqué et font qu’il s’agresse lui-même.<br /><br /><strong><red>GENRE</red></strong><br /><br />La guerre est déclarée entre féministes et machistes. Les féministes attaquent en usurpant aux machistes leurs principaux défauts : boisson, tabac, promiscuité. Les machistes contre-attaquent en légalisant le divorce. Les féministes répondent en s’accaparant les professions abominables comme la littérature, le droit, la magistrature, la politique. Les machistes répondent à leur tour en monopolisant des professions encore pires comme couturiers, stylistes, décorateurs. L’holocauste arrive à son point culminant lorsque chaque faction comprend qu’il est devenu ce qu’il déteste. Une délégation de chanteurs de boléros est envoyée pour se rendre. Une équipe de physio-culturistes est envoyée pour les recevoir. Nous attendons angoissés sans savoir si elles les étrangleront ou si elles deviendront de nouveau coquettes.<br /><br /><strong><red>LA RÉVOLUTION</red></strong><br /><br />Une révolution silencieuse est prête à éclater dans le langage. Le linguiste Linguini dénonce le fait qu’il y a des mots dominés, que les stylistes caractérisent comme plébéiens de par leur nombre et leur condition d’outils. Ils sont tyrannisés par les mots dominants, prestigieux, académiques et généralement indéchiffrables, autrement dit inutiles. Les oppresseurs ont tendance à s’organiser en circonlocutions, périphrases, lieux communs et digressions pour occulter leur appropriation illégitime de la richesse du sens. Les mots dominés, dans leur vive ingénuité, tombent toujours dans le piège des constructions grammaticales où les dominants les enferment. De temps en temps un mot poétique casse les barrières et étend le feu de l’insurrection dans la langue. On sait que le mot est poétique par le goût avec lequel les langues le savourent. La police grammaticale tente de le tuer ou de l’arrêter aux douanes de la langue. Les prosodies de terrorisme taxent la voix qui dit. Les conséquences sont terribles car quand le mot se libère, tout le reste le suit. Voix du monde, rejoignez-nous. Vous n’avez rien à perdre, sauf votre syntaxe.<br /><br /><strong><red>LE JEU DE LA VIEILLESSE</red></strong><br /><br />La Terre et l’Univers sont très vieux mais personne ne savait quand allait commencer la vieillesse proprement dite. Tout à coup la Terre commence à se rider, beaucoup de nouvelles chaines montagneuses apparaissent et personne ne sait pourquoi. Les cheveux des sommets blanchissent, les dents des montagnes tombent* et les tremblements de terre intermittents deviennent quasi ininterrompus. Il y a des inondations et personne ne sait si la terre pleure ou bave. Soudain, elle commence à perdre l’œil dans la course de son orbite. La mémoire penche. Il n’y a plus de fossiles dans les strates archaïques ni de souvenirs dans les cerveaux. Les plus énergiques préparent les navires pour l’Exode vers des mondes juvéniles où les temps passés ne sont pas encore les meilleurs. C’est alors que l’on découvre que le Soleil commence à être gâteux.<br /><br /><br /><strong><red>INSTANT</red></strong><br /><br />Enfant il rêve d’emplir les instants de jouets, de merveilles, de home-runs. Jeune, d’amours, de révolutions, d’ascensions. Tant de temps après il commence à les vider de tout, puisque tout ce que l'instant contient le rend opaque. A la fin il en arrive à contempler chaque instant chaque fois plus dépouillé, quasi dans son resplendissant vide. Quand il y arrivera, il n’aura plus besoin d’instants.<br /><br /><br /><br /><em><strong>* jeu de mot: sierra = chaine montagneuse mais aussi scie</strong></em><br />>>>>>>>>>>>>>>>>>>>><<<br /><br />Toutes les entrées contenues dans ce blog sont traduites par R.V., avec l'autorisation de l'auteur Luis Britto Garcia.<br /><br />Article original en espagnol <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2010/04/guerras-del-imperio.html">ici</a><br /><br />Me contacter pour toute amélioration de la traductionR.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-74583055854887584442010-02-24T07:18:00.000-08:002010-03-27T11:55:39.598-07:00L'Amérique latine et le mouvement des non-alignés<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_hKTIT1E4z0B2CNtq9GH6uP4iOFtnqSvYZt1WHsShfhEZmcIcbfHMzC48zqRRf86Q4Nfqxahe2zcQYprtfGZRGCJ6A7R5nEsWtJ8dPjJTly7SwkLTotxWejCqeE9a-uubya3QtiQ1xo8/s1600/HABANAPARIS10+034.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 300px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_hKTIT1E4z0B2CNtq9GH6uP4iOFtnqSvYZt1WHsShfhEZmcIcbfHMzC48zqRRf86Q4Nfqxahe2zcQYprtfGZRGCJ6A7R5nEsWtJ8dPjJTly7SwkLTotxWejCqeE9a-uubya3QtiQ1xo8/s400/HABANAPARIS10+034.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5453388691397050002" /></a><br /><br /><br />Tout comme la conquête de l'Amérique, à partir de 1492, fut la plus grande opération de colonisation jamais entreprise, son Indépendance fut une des plus importantes gestes de décolonisation. C'est la soumission puis la libération de tout un continent et un hémisphère terrestre par rapport à quatre puissances européennes. L'apport économique de cette opération de pillage a été décisif pour le destin de l'Europe et du monde. Les flots de métaux précieux, ainsi que les produits végétaux qui les ont accompagné, décidèrent de l'hégémonie de l'Espagne durant deux siècles, la déroute des musulmans en Europe, la mise en place du capitalisme comme mode de production dominant et les hégémonies successives des empires qui, à travers le commerce et l'expansion globale et violente, prirent la relève de l'Espagne.<br /><br /><strong>L’IMPÉRATIF DE L’UNITÉ</strong><br /><br />Après les indépendances américaines, les pays libérés comprirent, comme le feront par la suite les pays non alignés, la nécessité de l'unité pour maintenir leur autonomie et cimenter la coopération mutuelle. Les colonies anglaises établirent la puissante union que l'on connait comme Etats-Unis. Les libérateurs latino-américains ont toujours pensé l'indépendance comme une entreprise continentale. Des troupes venues des plaines du Venezuela et de la pampa argentine gagnèrent à Ayacucho. Bolivar a libéré ce qui forme aujourd'hui 6 pays. Avec 3 de ces pays il constitua l'énorme bloc de la Grande Colombie, et déjà en 1826 il tenta de consolider une union entre les peuples latino-américains lors du Congrès de Panama. Cette union devait servir de muraille contre les tentatives de reconquête comme ceux planifiés par la Sainte Alliance, créer un espace pour la collaboration économique et constituer un centre géopolitique de première importance grâce au canal de Panama, que Bolivar pensait déjà à construire. Les 2 grands projets de consolidation rencontrèrent des destins opposés. Les Etats-Unis préservèrent leur union, se répandant aux dépens de leurs voisins et en prenant le chemin qui les mènera à être la première puissance mondiale. L'Amérique Latine se divisa, fragmentant ce qui avait été 5 royautés jusqu'à les convertir en 25 pays, dont la faiblesse a permis qu'ils furent de nouveau dominés.<br /><br /><strong>L’ÉMANCIPATION POLITIQUE ET LA DÉPENDANCE ECONOMIQUE</strong><br /><br />En Amérique Latine est apparut la seconde conviction que partagent les pays non alignés: qu'après avoir lutté pour l'émancipation politique, il faut lutter pour l'émancipation économique, stratégique et culturelle. Nos pays ont payé leurs Indépendances avec des dettes extérieures destructrices qui ont hypothéqué notre futur. Haïti a du indemniser les anciens propriétaires d'esclaves avec l'équivalent de 20000 millions de dollars actuels. La Grande Colombie a commencé sa vie indépendante avec une dette de 10 millions de livres sterling, qui fut divisée quand la grande union se fragmenta en 3 pays. Les Etats-Unis ont choisi le protectionnisme comme chemin invariable vers le développement économique. L'Amérique Latine, au contraire, a souscris des traités de libre commerce avec des pays plus développés, ce qui l'empêcha de protéger ses industries et ses exportations mais ne mis pas de frein au protectionnisme dissimulé des grandes puissances. Pour la naissante Amérique Latine, l'Indépendance politique équivalait, comme ce fut le cas par la suite avec de nombreux pays non alignés, à une rotation de métropoles.<br /><br /><strong>LES ETATS-UNIS, DE COLONISÉS À COLONISATEURS</strong><br /><br />L'Amérique Latine fut le prélude de la troisième situation possible pour les pays non alignés: certaines colonies libérées peuvent à leur tour se convertir en pays dominateurs face à d'autres Etats libérés de la colonisation. L'Amérique Latine et les Caraïbes furent sujets durant une grande partie du 19ème siècle aux hégémonies et même aux invasions de la France, la Hollande et l'Angleterre. Mais depuis la fin de ce siècle les Etats-Unis, à travers la doctrine Monroe, tente de se réserver l'hémisphère comme une sorte d'empire soumis à sa tutelle économique, politique et stratégique. Cette hégémonie a été imposée par une cinquantaine d'interventions armées, et régie par des organisations comme l'Union Panaméricaine depuis 1899, ou l'Organisation des Etats Américains depuis 1945. C'est aussi depuis cette date que nos pays se sont obligés, à travers le Traité Interaméricain d'Assistance Réciproque, à s'envahir militairement en cas de supposée agression "extracontinentale", qui serait prouvée par l'inclination du pays victime vers une politique socialiste. On peut vérifier cette situation par le fait qu’à la conférence de Bandung en 1955, aucun pays latino-américain n’était présent. L’Amérique Latine et les Caraïbes paraissaient être « L’arrière Cour » des Etats-Unis.<br /><br /><strong>L’AMÉRIQUE LATINE ET LES CARAÏBES DÉFIENT L’HÉGÉMONIE</strong><br /><br />Dans ce panorama, 2 ans à peine après la conférence de Bandung, un autre point fondamental de l'agenda des Non alignés apparait: des petits pays non alignés et non développés économiquement peuvent défier l'hégémonie avec succès, y compris celle de la plus grande puissance économique et militaire de la terre. Depuis 1959, Cuba nous enseigne comment donner de la cohésion à un peuple pour résister aux interventions militaires directes et à un embargo indéfini, en s'appuyant sur le jeu bipolaire mais sans céder à aucune souveraineté. Après de nombreuses tentatives, qui dans de nombreux pays sont étouffées par l'intervention ouverte ou dissimulée des Etats Unis, une révolution socialiste triomphe aussi au Nicaragua, une insurrection invincible persiste en Colombie, et au détour du siècle les victoires électorales portent au pouvoir des mouvements proclamés socialistes au Venezuela, en Bolivie et en Equateur, et à des candidats progressistes au Brésil, Paraguay, Uruguay, Argentine et Honduras. Des pays comme le Venezuela, la Bolivie et l'Equateur récupèrent le contrôle total sur les industries qui exploitent leurs ressources naturelles, et mettent en place des politiques de dépenses publiques, alphabétisation et éducation et santé gratuites. Le projet étasunien de Zone de Libre Commerce des Amériques (ALCA) est complètement vaincu, alors que le Mercosur se fortifie. L'Union des Nations Sud-Américaines est crée, ainsi que des institutions comme le conseil sud-américain de Défense, la Banque du Sud, pour remplacer la Banque Mondiale et le FMI, et le Sucre, le Système Unifié de Compensations de Réserves. L'aliénation préalable est brisée; à tel point que le Sommet 2006 du Mouvement des Non Alignés a lieu à La Havane, et actuellement les pays suivants, latino-américains et caribéens, sont membres du mouvement: Antigua y Barbuda, Bahamas, Barbade, Belize, Bolivie, Chili, Colombie, Cuba, République Dominicaine, Equateur, Grenade, Guatemala, Guyane, Haïti, Honduras, Jamaïque, Nicaragua, Panama, Pérou, Saint Vincent et les Grenadines, San Cristobal , Sainte Lucie, Suriname, Trinité et Tobago, Uruguay et Venezuela. <br /><br />Le Venezuela, à travers l’ALBA (Alternative Bolivarienne pour l’Amérique) propose une nouvelle alliance basée sur la collaboration mutuelle et l’intégration régionale et non pas sur l’intérêt économique, et ouvre le pas à une nouvelle politique multipolaire orientée vers la collaboration du Sud avec le Sud, vers le G-77, vers les marchés africains et asiatiques et les intégrants du MNOAL. <br /><br /><strong>L’UNIPOLARITÉ CONTRE-ATTAQUE</strong><br /><br />Les Etats-Unis répondent avec une politique agressive de Coup de Gourdin : ils mobilisent la IVème flotte dans les Caraïbes, ils établissent 2 bases militaires à Curaçao et Aruba, 7 bases en Colombie et 2 supplémentaires au Panama, ils favorisent et légitiment un coup d’Etat au Honduras, financent l’opposition des gouvernements progressistes et occupent militairement Haïti. Une fois de plus, ils tentent de résoudre militairement des problèmes économiques, sociaux, politiques et culturels qu’ils ne savent pas gérer.<br /><br /><strong>LES NON ALIGNÉS RÉPONDENT</strong><br /><br />Les considérations antérieures ratifient la validité de l’idée qui anime le Mouvement des Non Alignés. La chute du monde bipolaire nous montre que la diversité de cultures et d’Etats est toujours en vigueur. La situation précaire de beaucoup des pays décolonisés face aux grandes puissances, qui prétendent toujours exercer leur pleine hégémonie et ne se résignent pas au concept de monde multipolaire, requiert une union qui permette d’échanger des points de vue, de concevoir des stratégies et d’affirmer le droit à la survie, à l’indépendance et à la souveraineté de l’immense majorité des pays et des habitants de la planète.<br /><br /><br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<br /><br />L'article original en espagnol est <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2010/02/america-latina-y-el-movimiento-de-los.html">ici</a><br /><br />Traduit avec l'autorisation de l'auteurR.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2254466021320009922.post-86208687527842089182010-02-15T13:52:00.000-08:002010-02-15T14:04:04.713-08:00Manuel pour détruire un pays<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXI0OZMukqUtSnmcH6_vN_LsSYR65PvA3Aq5ayUbohEvUZHi1A6Iu5rFfE2IbUT0_1vgf00vlv_lDrypnb07mHd6bP624o4WWu-OAk3-5GBbzpOHzDqkY-dxS8VdhITqNJT5yd0yQfGiI/s1600-h/HABANAFIL09_130_edited.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 300px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXI0OZMukqUtSnmcH6_vN_LsSYR65PvA3Aq5ayUbohEvUZHi1A6Iu5rFfE2IbUT0_1vgf00vlv_lDrypnb07mHd6bP624o4WWu-OAk3-5GBbzpOHzDqkY-dxS8VdhITqNJT5yd0yQfGiI/s400/HABANAFIL09_130_edited.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5438592038865107394" /></a><br /><br /><br />1. Quand, alors que tu navigues sans savoir où tu vas, tu trouves une terre, affirme que tu l’as découverte et extermine tout ses habitants.<br /><br />2. Si, une fois les habitants exterminés, tu ne trouves personne qui travaille gratis pour toi, enlève des centaines de milliers d’africains et convertis les en esclaves, jusqu’à avoir une proportion de 8 esclaves pour un colon.<br /><br />3. Pour les dompter, donne leur du fouet dans le dos et de la religion dans le crane pour les forcer à adorer leurs exploiteurs<br /><br />4. Viole les esclaves et confie aux mulâtres qui naissent les pires taches de répression envers leurs frères.<br /><br />5. Afin de mettre en évidence la supériorité morale des maîtres, remets le pays aux mains des flibustiers de l’île de la Tortue commandés par le pirate Du Casse, en 1697<br /><br />6. Augmente l’exploitation jusqu’à ce que Haïti, en 1791, produise 89 000 tonnes de sucre, plus que la Barbade, la Jamaïque et Cuba réunis, tout en t’assurant que pour les producteurs, la vie soit la plus amère du monde.<br /><br />7. Proclame la Liberté, la Fraternité et l’Egalité dans la métropole française en 1789, mais quand les esclaves se soulèvent pour réclamer la même chose en 1791, envoie une expédition de 40 000 hommes (en 1801) pour empêcher que les haïtiens soient traités en tant qu’hommes et citoyens<br /><br />8. Accepte en 1816 l’aide généreuse de Haïti pour obtenir l’Indépendance de l’Amérique Latine, mais oublie de l’inviter au Congrès de Panama en 1826.<br /><br />9. Après que les esclaves se soient soulevés et aient vaincu les 40 000 envahisseurs en 1804, attends jusqu’en 1826 pour reconnaitre leur Indépendance, en échange d’une indemnisation de 150 millions de franc-or qui doivent être payés, non pas aux esclaves, mais à leurs anciens maitres. <br /><br />10. Attends que cette dette détruise ce qui n’a pas été dévasté par la guerre de libération, et favorise en 1915 une invasion des Etats-Unis, qui occupent le pays jusqu’en 1934.<br /><br />11. Pendant cette occupation militaire, augmente les privatisation: privatisation de la Nature (en 1925 60% des forêts étaient détruites, aujourd’hui 98%), privatisation de la société (80% de pauvreté), privatisation de l’éducation (52% d’analphabètes), privatisation de la santé (mortalité infantile de 110 pour mille), privatisation de la terre (70% des agriculteurs ne possèdent pas de terre), privatisation de la sécurité sociale (les pensions de vieillesse et le droit de grève sont abolis), privatisation des salaires (1,50 dollar par jour), privatisation des bénéfices (les investisseurs obtiennent des retours sur investissements de 500%), privatisation du commerce (70% des exportations sont pour les Etats-Unis), privatisation des iles (les îles Tortue et Cayemites furent données), privatisation des droits de l’Homme (30 000 opposants disparus en 15 ans), privatisation du sang (qui est acheté 3 dollars le litre et revendu 25 dollars le litre.)<br /><br />12. Au moment de retirer les troupes, laisse le pays occupé par des dynasties de dictateurs brutaux qui assassinent tous ceux qui luttent pour améliorer le niveau de vie, pour les réformes sociales ou pour la démocratie.<br /><br />13. Si un candidat gagne des élections démocratiques, appuie un coup d’Etat qui le renverse, l’enlève et l’exile.<br /><br />14. Après le Coup d’Etat, privatise la « Minoterie d’Haïti » et « Ciment d’Haïti », les entreprises de blé et de ciment, et vends les à une entreprise de Kissinger, pour qu’en cas d’urgence les haïtiens n’aient ni pain ni ciment pour reconstruire leur pays.<br /><br />15. Si le dictateur qui a envoyé le démocrate en exil est démis par le peuple, envahis de nouveau Haïti avec 18 bateaux de guerre, 2 porte-avions nucléaires, des dizaines d’hélicoptères Blackhawk, des véhicules blindés et 6000 soldats criant : « Nous ne sommes pas en guerre ; nous venons restaurer la démocratie et apporter de l’aide humanitaire. »<br /> <br />16. Une fois le dictateur restauré, laisse de nouveau le pays occupé par les forces militaires de l’ONU.<br /><br />17. Si, malgré tout cela, le président élu démocratiquement et démis revient de l’exil et gagne de nouveau les élections en 2001, empêche l’arrivée de toute aide extérieure, impose un blocus, appuie un nouveau Coup d’Etat, enlève le démocrate et envoie-le en exil en Afrique du Sud.<br /><br />18. Occulte les dénonciations comme celle de Marguerite Laurent, du Réseau Haïtien de juristes, et défenseuse de Jean Bertrand-Aristide, qui soutient que « il a été prouvé que les Etats-Unis ont découvert du pétrole à Haïti il y a des décennies et que, du fait des circonstances géopolitiques de cette époque, ils ont décidé de garder le pétrole haïtien en réserves pour quand celui du Proche Orient sera épuisé. » Ceci est détaillé par le Dr. Georges Michel dans un article daté du 27 mars 2004, dans lequel il résume l’histoire des explorations et des réserves pétrolifères d’Haïti, et dans les recherches du Dr. Ginette et de Daniel Mathurin. Il y a aussi des preuves que ces mêmes grandes compagnies pétrolières étasuniennes et leurs monopoles d’ingénierie et de sous-traitants dans la Défense ont fait des plans, il y a des décennies, pour les eaux des mouillages de Haïti, ou bien pour des raffineries de pétrole ou bien pour développer des endroits de stockage pour le pétrole brut, qui serait ensuite transbordé a des petits bateaux pétroliers pour approvisionner les Etats-Unis et les ports des Caraïbes. Tout ceci est détaillé dans un document sur la Dunn Plantation de Fort Liberté à Haïti (Cintia McKinney: Global Research).<br /><br />19. Utilise contre le pays, sans déclaration de guerre, tout le répertoire des armes psychologiques, chimiques, bactériologiques, virales, climatiques et tectoniques que peuvent produire les laboratoires du mal.<br /><br />20. Quand le désastre naturel s’abat sur un peuple qui a supporté tant de catastrophes politiques et sociales, occupe ses aéroports et ses points stratégiques avec des unités de la IVème flotte, de la 82ème division aéroportée, 20 000 marines armés et 3500 soldats supplémentaires de l’ONU, pour empêcher l’arrivée de secours, terminer avec les balles ceux que le séisme n’a pas exterminé et convertir le pays en base militaire. <br /><br />Une fois le pays de retour à l’esclavage, n’oublie pas que ce manuel est à format unique et s’applique à tous les pays du monde, chacun son tour.<br /><br /><br /><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<br /><br />Article en espagnol <a href="http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2010/02/manual-para-destruir-un-pais.html">ici</a><br /><br />Traduit par R.V. avec l'autorisation de l'auteurR.V.http://www.blogger.com/profile/17746908578322616897noreply@blogger.com3