23 juil. 2009

Capitalisme : 30 morts annoncées




L'oncle Picsou accapare dans son coffre fort toute la richesse de la planète, ne laissant rien aux autres, pas même à son laquais Donald qui lui apporte un pistolet à la place du déjeuner et lui dit: la bourse ou la vie.

Le capitalisme intensifie la saturation de publicité jusqu' à ce que cela devienne tant détestable que chutent la consommation, les ventes et le capitalisme.

Les dévots de la main invisible du marché convainquent l'Etat de ne pas intervenir dans l'Economie, les Etats-Unis retirent les 700 milliards de dollars d'aides financières et les Etats de l'Union Européenne leurs 2 200 milliards de dollars d’aide, et le système financier et le capitalisme s’effondrent.

L'impérialisme lance des génocides jusqu'à détruire tous les pays non-capitalistes et, conscient qu'il ne peut survivre sans industrie de l’armement, il se déclare la guerre à lui même.

Pour payer la dette publique des Etats-Unis, les banquiers font payer à chaque famille « gringa » la part qui lui correspond, de 516 348 dollars, et comme seules les familles des 400 yankees les plus riches peuvent payer, toute la propriété privée et publique des Etats-Unis est saisie.

Les pays du G8 expulsent tous les émigrés qui leur fournissent de main d'œuvre bon marché et sans aucun droit, et comme ils se retrouvent sans travailleurs leur agriculture et leur industrie s’effondrent.

Le capitalisme accélère la production d'industries et d’appareils qui émettent des gaz à effet de serre jusqu'à ce que le réchauffement de la planète le convertisse en capitalisme grillé.

La Bakka Enterprises accapare toute la propriété du monde en automatisant tous les processus non créatifs, puis les créatifs, afin de ne pas avoir à payer de travailleurs, puis fait faillite car personne n'a de salaire pour acheter ses produits.

Le capitalisme monopolise l'air et comme les travailleurs ne gagnent pas assez pour l'acheter ils meurent la bouche ouverte et le capitalisme s'asphyxie car il n’a pas d'acheteurs.

Le capitalisme convainc tous les parents de ne pas donner d’aides et de subventions à leurs nouveau-nés pour leur alimentation, ni pour leur vêtements ni pour leur éducation, et, ne pouvant pas échanger de l'argent ou des titres pour satisfaire leur demande de lait maternel, tous les enfants meurent et le capitalisme se retrouve sans exploités et sans exploitants.

Le capitalisme privatise les fleuves et les lacs et les évapore afin de créer une sécheresse artificielle qui entraine une augmentation des prix et la création d'un immense nuage qui se déchire et provoque le second déluge universel.

Le capitalisme négocie avec le Pape la vente de complexes hôteliers au Ciel, ainsi que la concession d'hypothèques et de subprimes, et le Ciel fait faillite.
Le capitalisme obtient le monopole des hydrocarbures de la planète afin de lancer des guerres qui lui donnent la possibilité d'avoir le monopole du narcotrafic, ce qui lui permet de rendre chaque être humain dépendant. Les êtres humains dépendants sont prêts à tout pour obtenir plus de drogues, y compris à en finir avec le capitalisme.

Le capitalisme développe la machine à remonter le temps afin de voyager jusqu’à la Préhistoire et une fois arrivé il détruit tout de telle façon que l'Histoire ne peut pas commencer, ni le Capitalisme.

Le capitalisme encaisse des intérêts sur les intérêts, et des intérêts sur les intérêts des intérêts, et des intérêts sur les intérêts des intérêts des intérêts, et ainsi de suite.

Le capitalisme se rend compte qu'élever des poulets est un meilleur investissement que d'élever des êtres humains.
Le capitalisme remplace tous les végétaux et animaux par des transgéniques avec des graines stériles qui ne peuvent pas se reproduire sans acheter des nouvelles graines de l’usine, qui fait faillite à cause de la spéculation de la bulle transgénique.

Le capitalisme fabrique des virus afin de vendre des antivirus jusqu’à ce que une mutation crée le virus invulnérable à tous les antivirus qui en finit avec tous les ordinateurs et tous les organismes.

Le capitalisme dépose le brevet du génome humain et fait payer des droits aux êtres humains pour l'usage de ses gênes. Pour échapper à l'esclavage les êtres humains mutent afin de se transformer en une espèce alien.

Grâce à l'informatique, le capitalisme accélère la prise de décisions économiques de façon à ce qu'elles anticipent les actes des producteurs et des consommateurs. Cela crée des périodes de crise et d'expansion de centièmes de secondes et, en un millième de seconde, toute la propriété financière est réduite à un millionième de millionième de sa valeur.

Le capitalisme prêche la mort de l'Histoire, de la Raison, de l'Éthique, de l'Esthétique, de la Politique et se défend avec des arguments tellement irréfutables qu'il ne peut pas non plus réfuter la mort du Capitalisme.

Les juges néolibéraux décident que les délits et les contrats d’intérêt publique doivent être soumis à un arbitrage étranger, et les assassins soumettent à un arbitre l’amende à payer pour ruiner tout l’humanité et les juges néolibéraux.

Toutes les actions de toutes les bourses perdant toute leur valeur, les seules actions en hausse sont celles de la mort du Capitalisme.

La Banque Mondiale oblige d'imprimer sur chaque dollar sa vraie valeur (zéro).

Le capitalisme produit tellement de déchets qu'il finit par se noyer dedans.

Grâce à son monopole sur l'information, le capitalisme met son véto sur toutes les nouvelles, y compris que cela fait des années qu'il a chuté.

Le capitalisme encaisse des droits d'auteur pour les lettres, les numéros, les mots.

Le capitalisme survit à toutes les crises toujours plus fréquentes, toujours plus intenses, plus globales et plus destructrices, jusqu’à ce qu'il survive à la dernière crise mais l'humanité est détruite.

La main invisible du marché étrangle tous ceux qui l'ont adoré sans jamais pouvoir la voir.

Les exploités de la terre s'organisent en avant-garde révolutionnaire et le nombre infini d’expropriés exproprie la minorité d’expropriateurs.
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Texte publié par Luis Britto Garcia (version en espagnol ici)
Traduit par R.V.

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